lundi 21 février 2011

Les brèves du lundi. Livres et cinéma.


1. Lu Salammbô, du bon vieux Gustave. D'habitude, Flaubert m'ennuie un peu. Cette fois, il m'a paru très difficile à comprendre. Probablement parce que les événements auxquels il fait référence dans son roman (la guerre des Mercenaires au IIIe siècle avant Jésus-Christ) était quelque chose de bien connu à son époque par les lycéens, alors qu'aujourd'hui plus du tout. Comme beaucoup de choses de l'Antiquité (et du reste), d'ailleurs. Quel est le lycéen capable de ressortir l'histoire des guerres puniques ? Des guerres du Péloponnèse ? de la guerre des Gaules ? de la bataille d'Actium ?
Alors que ça avait forgé tant d'esprits depuis la Renaissance...


2. Les romans d'A. J. Cronin, (La tombe du croisé, Les clefs du royaume, La misère et la gloire, lus ces derniers temps) empruntés plus ou moins par hasard à la bibliothèque. Cronin trônait en bonne place chez mes grands-parents, avec Régine Desforges et les Histoires d'amour de l'histoire de France. Bêtement, j'avais catalogué ça en "trucs pour vieux, vraisemblablement niais et chiant".
En fait, c'est vachement bien. La question de la foi, de la mission et de la conversion y est fort bien posée. Et les personnages, même les plus détestables, y sont toujours superbement réussis.

Avec, en prime, dans La misère et la Gloire, un paragraphe assassin sur les églises nouvellement construites dans la veine du Corbusier. Un type qui avoue ne pas aimer Le Corbusier ("le fada", pour les Provençaux) mérite qu'on s'intéresse à lui.


4. Immense déception : Whatever Works, de Woody Allen. Insupportable aussi bien dans son parti-pris de point de vue (le narrateur qui s'adresse au public), dans ses scènes et ses répliques qui sonnent faux, dans sa morale, dans ses clichés que le cinéaste cherche à démonter pour les remplacer par d'autres clichés crétins (le Wasp forcément super-coincé qui doit forcément devenir homo, sa femme hystérico-mystique qui finit en ménage à trois...). Un final merdique. Rien à sauver, rien de rien. Une daube monstrueuse.


5. Cent Ans de Solitude. Rien que le titre est superbe. Garcia Marquez, que j'ai découvert après avoir vu le film (assez insipide, tout le monde le disait, mais y'avait Javier Bardem) L'Amour au temps du choléra, me fait toujours autant marrer. Les personnages sont tous aussi farfelus les uns que les autres, complètement barrés, tout le monde ou presque couche avec tout le monde dans la joie et la bonne humeur (on relativise bien la fameuse et imaginaire chape de plomb morale de l'Eglise catholique dans les pays hispanophones, d'ailleurs), et au final, on n'échappe pas à la condition humaine : on finit aveugle, seul, fou, attaché à un arbre ou au centre d'un cercle de trois mètres de diamètre dans lequel on est seul à pouvoir entrer.

Dit comme ça, c'est pas joyeux, je suis bien d'accord. Mais ça justifie en soi l'existence du prix Nobel de littérature.


6. Dans les inventaires après décès du XVIIIe siècle, on trouve des fontaines pour se laver les mains à côté des chaises percées. Le progrès en marche.


7. Sur ce, bonne semaine à tous !

vendredi 18 février 2011

En cuisine (3)

J'ai pas mouru, rassurez-vous (enfin pour ceux que ça intéresse), c'est juste que je manque cruellement d'inspiration et de temps pour écrire des trucs.

En attendant je fais plein de cuisine et comme ça après je vous raconte mes dernières créations. J'ai même amélioré la chose et maintenant, je fais des photos - si c'est pas trop bien.


Aujourd'hui, j'ai l'honneur et l'avantage de vous présenter le truc du moment : le roulé au fromage et fines herbes.

Vous avez besoin pour ce faire (pour 4 personnes et deux enfants - j'avais du monde à table dimanche dernier) :

de 6 oeufs
un poivron rouge (mais vous pouvez tenter votre chance avec de la betterave si vous êtes capable de manger des trucs rose pétant. Moi je peux mais par exemple, l'Époux, y peut pas)
du fromage genre "aïl et fines herbes"
du fromage râpé
de la menthe, du persil et des autres herbes aromatiques (coriandre, par exemple)
du sel et du poivre


D'abord, on coupe le poivron rouge et on l'épépine. Puis on le débite en petits bouts. Si c'est de la betterave, c'est pareil.
On casse les oeufs, on met les petits bouts de poivron avec et on passe le tout au mixer. Pas trop longtemps parce que les oeufs moussent (les crétins). On sale et on poivre. Puis on verse le tout sur une grande plaque allant au four (avec des bords), soit beurrée, soit tapissée de papier sulfurisé.
On colle tout ça au four chaud (200 °C, pour ma part, mais en même temps je fous toujours tout à 200 °C, alors c'est pas un exemple. Mais à 200°C, ça marche, au moins). Dix bonnes minutes, afin que l'omelette soit bien cuite.

Pendant ce temps, on mélange le fromage à l'ail et aux herbes, la menthe et les herbes aromatiques, le fromage râpé et tout ce que vous voulez d'autre. Une cuillère à soupe d'huile d'olive ne fait de mal à personne. Une fois j'ai même mis du jus de citron. On passe tout le mélange au mixer également.


Quand l'omelette est cuite, on la sort du four, et on étale le mélange au fromage dessus.

Ensuite, une fois que c'est un peu refroidi, y'a plus qu'à rouler l'omelette.


(et à faire tenir avec des petits cure-dents parce que moi, j'ai jamais de chance, et ça finit toujours par se dérouler, mais y'a pas de raisons que vous soyez aussi poissards que moi).

Et après, ça fait comme qui dirait un roulé.



Si. C'est bien un roulé. Qui se colle au frigo bien serré dans du film plastique ou du papier sulfurisé, le temps de bien refroidir.


Si vous faites des petites tranches, ça se sert en entrée avec de la salade. Ou en apéro. Mais on peut aussi faire des plus grosses tranches et en faire avec une grosse salade un plat de résistance, mais pour l'été.


(librement inspiré de Savez-vous planquer les choux, mon nouveau livre de recettes qui est tout à fait génial, il faudra bien que je vous en reparle).



jeudi 3 février 2011

Le gâteau de riz aux framboises.

Ma grande spécialité, c'est la récupération de restes - oui ben tout le monde n'est pas taillé pour découvrir le radium et le polonium, hein.

Et comme j'ai tendance à avoir toujours douze casseroles pleines de restes au frigo, c'est bien pratique.


Par exemple, quand il me reste du riz, au lieu de le faire réchauffer (tout le monde sait bien que le riz réchauffé, c'est dégueulasse), je fais des gâteaux de riz, en collant dans un saladier mon reste de riz, deux oeufs, de la crème de soja et du sucre.

Et puis parce que c'était rigolo, j'ai mis de la fleur d'oranger et des framboises surgelées.

Et un peu de zeste de citron.

J'ai mis la préparation dans des petits pots.

Et, au-dessus et au-dessous, un peu de caramel que j'avais fait l'autre fois et qui s'ennuyait dans le congélateur et dans son tupperware.


Et puis j'ai collé ça au four. En même temps qu'un gratin de courgettes parce que la chaleur tournante, c'est pas fait pour les chiens.
Quant le dessus est devenu bien doré et bien caramélisé, j'ai sorti les petits pots, je les ai mis sur le balcon parce que ça caillait sévère, et puis on a mangé le gratin de courgettes en attendant que ça refroidisse.


Le résultat tient assez bien au corps, mais c'est vachement bon quand même.


(pendant ce temps, le céleri-rave cuit dans la cocotte avec des carottes et un oignon).






mercredi 2 février 2011

Les brèves du lundi, on y croit !


1. Des nouvelles du céleri-rave : a été débité en petits bouts, cuit à la vapeur avec carottes et oignons (piqué de clous de girofles (ça, j'aurais pas dû, car l'Époux n'aime pas les clous de girofle (il dit que ça lui rappelle le dentiste (admettons)))). Puis le tout mixé avec de la crème, disposé sur des morceaux de poisson dans des cassolettes, recouvert de chapelure et de fromage râpé et passé ainsi au four.
Bah, c'était bien bon, alors merci de vos idées.
(la semaine prochaine, on recommence avec un brocolis, si vous le voulez bien).


2. Voilà qui va faire plaisir aux amis anglicistes qui passent par là : ça y est, je me suis mise à regarder des films en VO avec sous-titrage en anglais... pour la simple et bonne raison que les DVD de Jeeves et Wooster n'existent pas en version française. Et ô surprise ô allégresse, je comprends à peu près. Heureusement que j'ai quand même déjà lu les bouquins, sinon, j'aurais jamais compris l'histoire de Gussie Fink-Nottle, dont le passe-temps est l'étude du comportement des tritons.
Au moins, j'aurais appris un mot : triton se dit "newt" en anglais.


3. L'Époux m'a dit récemment qu'il trouvait Elvis Presley moche - j'étais en train de lui expliquer qu'Elvis, c'est (c'était, plutôt) quand même la sexytude incarnée. L'Epoux n'a aucun goût en matière de beauté masculine. Tss.


4. Un lien rigolo pour ceux qui "en" sont : le Dictionnaire du diable des bibliothèques. Excellent.


5. Autant la plupart du temps, les "piégeages" et autres caméras cachées me font moyennement marrer, autant j'aime beaucoup la gentille folie de celui-ci (organisé par le joyeux Montpelliérain, Rémi Gaillard).






Et sur ce, bonne semaine !

En cuisine.

Depuis que j'ai une vraie grande cuisine avec des tas de placards et un cellier (le tout faisant huit mètres carrés (mais pour un Parisien, passer de rien à huit mètres carrés, c'est la révolution (oui la révolution, rien que ça))), j'ai fait l'acquisition de tas de machins de cuisine.

D'abord, j'ai récupéré une cocotte-minute et une cocotte en fonte. Vous allez rire, mais j'en rêvais depuis longtemps (je suis une fille simple), et je n'avais bien évidemment pas les moyens de raquer deux cent quatre vingt euros pour une cocotte en fonte.
Ensuite, j'ai récupéré des couteaux qui coupent.
Ensuite, j'ai récupéré des casseroles avec la poignée qui se clipse et qui se déclipse. Ce qui n'a l'air de rien dit comme ça, mais en fait, c'est la révolution (bis), parce qu'on peut en empiler des tas sans que les poignées viennent compliquer la chose.
Enfin, j'ai récupéré des casseroles en vrai téflon (pas du chinois qui se barre dès que vous essayez de faire cuire une omelette).

Cerise sur le gâteau, à Noël, mes parents m'ont offert un magnifique robot ménager qui fait tout, même pétrir la pâte, qu'au début on n'y croit pas et puis tout d'un coup, sgrouitch, ça fait une boule de pâte, souple, parfaite, au fond du bol du mixeur - si c'est pas génial, qu'est-ce qu'il vous faut. C'est un nouveau mode de cuisine cosmique vers un nouvel âge réminiscent, en quelque sorte.

Avec tout ça, c'est formidable, maintenant, je me déchaîne dans ma cuisine. Avec une boîte de maquereaux, de la crème de soja et trois carottes, je peux faire des trucs dignes de Gordon Ramsay - ou presque.


L'étape d'après, c'est l'achat des trucs et des machins à cuisiner. Ma bonne conscience écolo me pousse donc à me fournir en fruits et légumes de saison - ça, c'est aussi pour la bonne conscience du portefeuille, puisque lesdits fruits et légumes de saison sont censés être moins chers. Du moins c'est ce qui est dit chez Auchan.

Bref, c'est ainsi qu'avec enthousiasme j'ai fait l'acquisition ce jourd'hui d'un céleri-rave. Parce qu'en général, les fruits et légumes de saison sont souvent assez moches, ont des noms qui fleurent bon la Troisième République (ronds-de-cuir, cassoulet et thème latin, quoi), et on n'en voit pas souvent sur les marchés.
C'est ainsi que le livreur m'a apporté mon céleri-rave. Qui, vérification faite dans mon livre-référence, est bien un légume de saison, mais pas de la présente, puisqu'il se ramasse plutôt en août-septembre.

C'est un peu con pour l'écologie, en fait.

C'est surtout un peu con sur moi qui n'ai même pas un début d'idée sur ce que je vais bien pouvoir foutre de mon céleri-rave, lequel attend sagement d'être lavé dans une passoire en plastique orange.


Bref, si vous avez un peu de compassion pour les céleris-raves, et des idées pour que je lui fasse un sort digne de lui, merci de les poster ci-dessous.



(une autre fois, je ferai un post très intéressant et très engagé).