mercredi 30 janvier 2013

Les brèves du mercredi.



1. Explication. Avant, sur mon ancien blog, il y avait des brèves du lundi. J'ai recyclé le concept sur celui-ci, parce que ça permettait de faire des billets pas trop construits donc pas chronophages, de donner des nouvelles aux copains et de faire des phrases chocs destinées à faire rigoler la galerie. 
Il se trouve que le lundi, j'ai un peu moins de temps maintenant - c'est mon fils qui est plutôt chronophage, on va dire. Du coup, je déplace le concept au mercredi, jour destiné à la garde de l'Héritier. On verra bien si j'arrive à tenir la cadence. 


2. La sociologie appliquée. Il a neigé chez nous, comme chez beaucoup d'ailleurs. Il était plaisant de voir que notre rue se divisait en deux catégories : d'un côté, les plus de soixante ans, qui à huit heures du matin étaient déjà en train de pelleter la neige pour déblayer devant chez eux. De l'autre, les jeunes citadins fraîchement installés à Trou-sur-Banlieue (nous), qui à la même heure prenaient des photos de leur jardin enneigés. La division par âge recoupant du reste assez bien la division entre gens du nord et Provençaux (nous, encore). 


3. Il est toujours amusant d'observer les poussées de mon rejeton, et notamment son rapport à l'autre. Quand il était tout petit, je me plaçais à la messe avec mes copains de chorale, le loustic dans l'écharpe de portage où il pionçait comme un bienheureux. Depuis quelques mois et surtout depuis qu'il marche, je me place avec les "parents-du-fond". Où l'Héritier a repéré une petite fille pour laquelle il s'est mis à faire le guignol, se roulant par terre, et surtout acceptant de prêter son doudou - chose qu'il ne fera jamais même pour moi sa mère. La petite le récompense grassement en sourires. De là à dire que l'Héritier a à la fois tout et rien compris aux femmes du haut de ses onze mois, il n'y a qu'un pas. 


4. Grâce à la médiathèque de Trou-sur-Banlieue, je redécouvre le plaisir des romanciers oubliés dans le vortex du XXe siècle. Notamment Robert Merle dont je viens de terminer le terrible Malevil. Dévoré en trois jours. Il paraît qu'il y a un film, assez mauvais ai-je lu. Dommage. 


5. Les professeurs d'anglais qui passeront par là (il y en a, dénoncez-vous :) ) auront la bonté de m'éclairer sur un point bien précis : pourquoi Elizabeth George appelle-t-elle toujours le personnage d'Helen "Lady Helen" et Thomas Lynley jamais par son titre de lord auquel il me semble pourtant qu'il a droit ? Y a-t-il une signification qui m'échapperait dans cette affaire de titres chez les aristocrates anglais ? Merci d'avance.

mercredi 9 janvier 2013

Hell duck.




Pour Noël, le mot avait été donné : "pour le rejeton, offrez ce que vous voulez, pourvu que ce soit 1 petit (parce qu'après ça doit remonter en train à Paris, et qu'ensuite, la maison n'est pas extensible), et 2 silencieux (pour le maintien en bon état de nos tympans, merci bien).

C'est comme cela que l'Héritier a vu ses chaussons en cuir (ses parents étant bobos à leurs heures) remplis avec
- une petite voiture 
- un trotteur en forme d'écureuil (mais une amie à moi estime que ça ressemble vachement à un lama)
- quatre petites voitures
- deux espèces d'ordinateurs qui font de la musique et qui causent (dont un avec la voix suraiguë et nasillarde de Mickey)
- un train en bois avec des animaux, de taille conséquente
- un mouton à bascule (nan... ne dites rien... en plus, les coupables, c'est nous, pour cette fois). 
- une ferme en bois avec des animaux en tissu. 
- un livre (encore ce crétin de loup qui met sa culotte, ses chaussettes, son pantalon, son pull et son chapeau, tout ça pour même pas réussir à bouffer les gosses qui se promènent dans les bois et le houspillent que c'est pas permis). 

Bref. 

Parents enthousiastes et attentifs, nous avons décidé d'éveiller les sens de notre progéniture en lui apprenant à jouer à ses différents jouets. Et c'est là qu'intervient le drame : l'ouverture de la boîte avec la ferme des animaux dedans. 
Cette ferme se présente sous un jour assez inoffensif, avec des animaux mignons en tissu et un décor choupi. Comme animaux, de façon originale, on dénombre un cheval, un cochon, une vache et l'instrument du diable : un canard. Au départ, c'était rigolo comme tout, on pressait les animaux pour leur faire pousser leur cri. Sauf que le canard s'est mis à brailler sans s'arrêter des séries de 21 "coin" (trois fois sept "coins"), à toute heure du jour et de la nuit, sans même qu'on appuie dessus. 

On a tenu quatre jours, hésitant entre le fait de coller définitivement ledit canard à la cave (mais, une ferme sans canard, ça n'a pas le sens commun) ou faire des trucs plus rigolos du genre le mettre dans la boîte aux lettres pour voir la tête de gens qui l'entendraient en passant (nous avons un sens de l'humour tout à fait délectable, je vous l'accorde). 

Jusqu'à ce dimanche après-midi où, pendant la sieste, le canard de l'enfer s'est remis à cancaner comme un perdu. L'Epoux, n'en pouvant plus, a saisi le canard dans une main et le pilon du mortier à épices dans l'autre, et, en deux coups, il n'y a plus eu de "coin". Sans pour autant que l'esthétique de la bestiole ait été endommagée (un peu comme l'histoire des coups d'annuaires sur les gardés à vue, si vous voulez), de sorte que l'Héritier ne se doute de rien. 

Jusqu'à ce matin, où le loustic a commencé à jouer à faire brailler le cheval, le cochon, la vache... et que le canard, lui, n'a rien émis. L'Héritier m'a alors regardée d'un air interrogateur. Et là, une vague de honte m'a submergée. 

J'ai l'impression que le canard me regarde d'un oeil torve et qu'il prépare sa vengeance.