lundi 20 décembre 2010

Les brèves du lundi d'avant Noël.

1. Finalement, désolée, pas de photos de la place Stanislas. Je suis bien allée à Nancy mais seulement deux jours, où j'ai travaillé comme une sourde pour éplucher dix mètres linéaires de fonds d'archives, ce qui ne m'a laissé qu'assez peu de temps pour faire du tourisme. Temps d'autant plus limité que j'ai été malade comme un vieux clébard et que mes pauses déjeuner ont donc été consacrées essentiellement au trouvage d'une pharmacie, et non au photographiage de trucs mentionnés par le Guide Bleu.


2. J'ai eu la grippe. Je dis ça en m'excusant auprès des personnes que j'ai pu côtoyer ces derniers jours. J'espère que je ne les ai pas trop contaminés. Promis, si j'avais su, je me serais planquée. J'espère qu'ils vont bien - ou alors, qu'ils ne m'en veulent pas trop.


3. Verdict : la place Stanislas sous la neige, c'est là qu'on comprend l'expression "luxe, calme et volupté". Sinon, j'ai pas vu le palais ducal. J'ai pas vu la cathédrale. J'ai pas vu le parc zoologique. La loose.


4. Vous avez remarqué comment "sujet tabou", maintenant, ne veut plus du tout dire ce qu'il veut dire au départ ("dont on ne parle pas", en gros), pour signifier "sujet dont on parle partout afin de déclencher des polémiques plus ou moins inutiles" ?


5. Ratage complet de la journée. J'ai voulu terminer du riz qui traînait là. J'ai voulu faire un gâteau de riz au caramel. Evidemment, il a fallu que je me rende compte trop tard que les oeufs étaient périmés, et puis de toute façon, mon gâteau ne ressemble à rien, si ce n'est un tas de riz gluant. J'ai même pas osé le goûter. C'est pas que je craigne la salmonellose (il s'est quand même fait un quart d'heure dans un four à 200 °C, alors les salmonelles, y'en a plus beaucoup), mais avoir gâché autant de sucre et de crème pour ça me coupe l'appétit d'avance. Snif.


6. C'est moi où les gens sont bizarres ? Je demande, parce que l'autre jour dans le train, j'entendais une fille manifestement très angoissée, qui demandait à sa voisine "comment tu fais, toi, pour les fêtes ? Moi c'est l'angoisse, je vais encore grossir, je sais pas comment faire !". Je lui aurais bien dit "euh, bouffer normalement, ça devrait suffire, non ?" mais sa copine lui a servi un savant discours sur le mode "les marrons, c'est moins gras que les pommes dauphines" - ce que je veux bien croire. Ce qui m'intrigue, c'est que la réponse la plus simple ne soit jamais celle mise à l'honneur.

lundi 13 décembre 2010

Les brèves du lundi.

1. Il y a quelques temps de ça, j'ai reçu une pub pour une librairie catho en ligne. Ne me demandez pas pourquoi je reçois ça, je ne leur ai jamais rien demandé, surtout pas de m'envoyer des pubs sur le-dernier-bouquin-qui-vous-explique-comment-les- vilains-gauchistes-falsifient-l'histoire.

D'habitude, ça m'énerve, de recevoir leurs spams. Mais pour une fois, j'ai bien rigolé, vu qu'ils proposaient de vendre "le nouveau livre du pape sans frais de port". Sic.


2. Les bons films vus et approuvés par le comité (composé de l'Epoux et ma pomme) : Le tailleur de Panama, avec Pierce Brosnan en espion mais parfait salopard, et Geoffrey Rush. Commence comme une comédie gentillette sur le panier de crabe du milieu des expatriés en Amérique du Sud, termine en cauchemard aux résonances parfaitement amorales.

Ce film est en plus un hommage à l'élégance masculine et au costume trois-pièces, ce qui est tout à fait réjouissant.


3. Autre bon film vu et approuvé, La vie est belle de Frank Capra. Un bon vieux film avec une histoire et une morale toute simple (faites-vous des amis, vous ne resterez jamais seul dans les embarras), mais un film profondément humaniste, où James Stewart est comme toujours parfait, drôle et touchant.


4. Les livres lus et approuvés par le comité : Meurtre sur le marché des forgerons, de Yachar Kemal - Nobel de littérature en 1972. Lecture parfois pénible et difficile, avec un récit très éclaté, de perpétuels allers et retours dans le temps, et une limite difficile entre rêves et réalités, mais on s'y fait. J'aime bien la littérature orientale et sa capacité à exploiter sans le parodier la tradition orale avec son emphase et sa violence.

L'histoire à coup de serpes : peu de temps après la seconde guerre mondiale, au pied du Mont Taurus, deux familles de beys turcs se déchirent depuis des siècles (attention, scènes violentes, quand même : à côté, les fameux supplices chinois, c'est de la petite bière). Les nouveaux riches et les cadres de l'administration essaient de les réconcilier ou du moins de faire taire leurs querelles qui nuisent à la région.

La Turquie, c'est toujours compliqué d'en parler. On y va pour les vacances mais on y déplore le non-respect des droits de l'homme. Et puis est-ce un pays européen ou non ? Devons nous, aujourd'hui, tenir compte de l'alliance entre Soliman le magnifique et François Ier ? Les musulmans vont-ils nous bouffer tous crus ?

Il y a des choses étonnantes dans ce livre. Le personnage d'Hitler vu par les paysans et les féodaux de la Turquie, ne manque pas de sel. Les politiques qui se désespèrent de passer pour un pays arriéré aux yeux de l'Occident, montrent la tension qui marque ce pays, entre tradition et modernité. Les beys assassins ont fait des études de droit dans les meilleurs universités mais l'instinct de la vendetta est toujours le plus fort. On connaît l'Occident, on l'envie, on le jalouse, on le hait aussi. Un pays en mutations douloureuses...


5. Et bonne semaine bien sûr ! de la neige, du froid, des RER en retard, du bonheur quoi ! Pour ma part, j'affronterai ce mercredi le Grand Nord - la Lorraine, en fait. De là à conclure qu'il y aura bientôt des photos de la place Stanislas sur ce blog, il n'y a qu'un pas.


mardi 7 décembre 2010

France 1500...




Je m'aperçois que ça fait bien longtemps que je n'ai pas descendu en flèche (gratuitement, mauvaise foi comprise), une exposition parisienne.

Voici donc ma dernière excursion en date : France 1500, au Grand Palais.


Je n'aime pas beaucoup aller au Grand Palais. C'est cher, mal fichu, et en plus il est tout à fait impossible de boire un café dans le coin.
Cher, oui. Plus de 10 euros l'exposition, plus un euro la réservation - réservation obligatoire bien entendu, c'est la grande astuce du Grand Palais : on limite le nombre de place, comme ça la France entière se met à vouloir y aller. Résultat, vous avez de braves gens qui se retrouvent à faire la queue à l'entrée dès huit heures du matin, sous le froid, la neige et la pluie. Tout ça pour les Nymphéas de Monet - j'ai rien contre Monet en soi, mais il y a des limites.

Dieu merci, l'amie avec qui j'avais prévu d'y aller avait pris les places pour un vendredi après-midi, donc point de populace à l'horizon - c'est que je veux bien mourir pour le peuple, mais je ne veux pas mourir avec.


Nous étions donc convenues d'aller voir "France 1500", en nous souvenant avec émotion du jour où un commissaire d'expositions a eu une inspiration géniale en baptisant son expo au Louvre "Paris 1400" - une expo où on voyait des trucs qui brillent avec de l'or et des pierres précieuses, des tas de volumes des Grandes Chroniques de France et des gisants un peu trash - appelés transis.



Depuis, tout le monde s'y est mis : on prend n'importe quel nom de ville et on colle une date derrière, vous avez votre sujet d'exposition. On a eu aussi France XIIe siècle (bah oui, on a moins de choses donc on a le droit d'élargir un peu) et Vienne 1900, par exemple. J'attends avec impatience Hiroshima 1945, Lons le Saunier 1977, Melun années 1930, Vitry le François 1984 - lieu et année glorieuse de ma venue au monde.

De toute façon, maintenant, les expos, c'est ça ou le thème "deux artistes mis ensemble", genre Matisse/Rodin, dont j'ai déjà parlé.


Je préfère ne pas m'énerver sur la foutue tendance des commissaires d'expo à faire en sorte que les cartons devant les oeuvres soient rédigés en ocre-beige sur fond grisâtre, avec éclairage à la LED blafarde directement braqué dessus. Et bien sûr, écrit en petit. Histoire d'être bien sûrs qu'on ne pourra jamais les lire.

Je préfère ne pas m'étendre sur le fait que les vitrines, contrairement au conservateur du Grand Palais, réfléchissent. C'est embêtant, parce que quand je veux regarder une enluminure, je n'ai pas besoin de voir ma pomme en face de moi - je la vois assez comme ça le matin dans la glace, merci.

Enfin, dans la série "évitons de réfléchir, des fois que ça nous morde les doigts de pieds", mentionnons l'agaçante propension à coller des oeuvres les unes à côté des autres sans aucune perspective. La première partie de l'expo, ainsi, consiste bêtement en un tour de France des arts autour de 1500, région par région, et paf ! Débrouillez-vous avec ça. Sur le mode : et dans le Périgord, on fait des Vierges à l'Enfant. À Toulouse, on fait des Vierges à l'Enfant. Et en Provence, on fait des Vierges à l'Enfant. Et en Normandie ? On fait des Vierges à l'Enfant. Et à Paris ? Devinez ?

On regrettera également la navrante banalité du discours - alors euh, voilà, euh, il y a des archaïsmes, mais euh aussi, bah, des influences italiennes renaissantes, quoi... On aurait apprécié un peu plus de réflexion sur le fait que, justement, le décrochage de cette période est intéressant, parce qu'on passe d'une foi et de canons artistiques unanimes - "l'art gothique", pour aller vite - aux influences renaissantes qui touchent les élites et les franges supérieures de la société - à mettre en parallèle avec la cassure religieuse du début du XVIe siècle. J'aurais aimé davantage d'insistance sur le fait que même François Ier prie devant des statues gothiques tout en appréciant Léonard de Vinci et les femmes à poil des peintres italiens.


Mais tout ça vaut le détour, quand même. En vrac, coups de coeur pour des desssins d'architectes sur parchemin, le tombeau des enfants d'Anne de Bretagne, le portrait de François Ier en Saint Jean Baptiste (eh oui ! on ne peut pas se tromper, François Ier étant reconnaissable entre mille), les vitraux inspirés de représentations de "triomphes" italiens connus par exemple via les cartes de tarot - l'histoire de la carte à jouer me met en transes -, le portrait en grisailles de Jean Fouquet, le tableau représentant Pierre de Beaujeu, Madame son épouse (Anne de Beaujeu, qui a l'air aussi agréable à vivre que maîtresse femme) et leur fille encore au berceau, la Nef de Sainte Ursule - superbe pièce d'orfèvrerie, et quelques éléments architecturaux du château de Gaillon, notamment les fontaines portant l'emblème de Louis XII.

Emblème qui est, je ne me lasse pas de le répéter tellement c'est bête, le porc-épic.

Les rois de France n'étaient pas toujours très inspirés, il faut bien le dire.





lundi 6 décembre 2010

Les brèves du lundi, moral en berne.



Le directeur de thèse qui veut que ça soit terminé dans moins d'un an.


Le filon d'archives qui se tarit.


La (légère) panique à l'idée de se dire qu'on n'a clairement pas la maturité pour rédiger.


La poste et l'administration qui rend fou.


Le froid et le manque de motivation qui fait son grand retour saisonnier.


Le comble : en m'énervant au téléphone sur la Poste, j'ai laissé ma bouillotte brûler. Bilan des courses : une bouillotte réduite à l'état de charbon de plastique, une casserole foutue, un appartement qui empeste le PVC brûlé, des fenêtres forcément grandes ouvertes pour aérer par froid glacial.
Bouillotte bien évidemment ultra-précieuse à mes yeux puisqu'offerte par l'Époux et parfaite comme remède au froid hivernal lorsqu'on travaille devant l'ordinateur.


=> Error 404 : vous êtes une grosse buse. La semaine s'annonce mal.


Sur ce, je retourne à ma propre merditude.

à plus tard.