mardi 26 janvier 2010

Les brèves du lundi, entre deux cartons.

1. Effectivement, peu d'activité en ces lieux depuis quelques jours, mais a. j'ai cherché un appartement pour l'Époux et moi-même, b. et c'est pénible, c. en plus hier j'étais malade. Tout juste bonne à pioncer et à regarder un vieux Faites entrer l'accusé au lit. D'ailleurs, si mon fournisseur officiel de Faites entrer... peut m'en faire passer d'autres, j'en ai plus (et je ne sais toujours pas télécharger) ! Merci d'avance.


2. J'ai raté la messe à la chapelle expiatoire (j'étais crevée et malade, je vous ai dit). Non que ça me traumatise particulièrement, mais j'aime bien la messe à la chapelle expiatoire. Anthropologiquement parlant, c'est un régal.
Cela dit, je me suis toujours demandée pourquoi les royalistes se roulaient par terre en parlant du 21 janvier 1793, alors que quand on y réfléchit un peu, la fin de la royauté, c'est la prise des Tuileries, le 10 août 1792. Louis XVI sur l'échafaud, c'est triste (et douloureux) pour lui, mais c'est de la déco.
En outre, tirer des conclusions sur le déclin de la France depuis le régicide, c'est peu pertinent : les Anglais ont passé leur temps à renverser et à condamner à mort leurs rois (vous vous souvenez du supplice d'Edouard II dans Les rois maudits ?), ça ne les a pas empêchés d'en avoir un encore aujourd'hui, et bien vivant.


3. Cartons, cartons, cartons, paquetages et cartons. You-pie.


4. Note pour plus tard : ne pas essayer de se mettre du gloss dans le bus, quand il passe sur des petits pavés, ça donne lieu à des catastrophes.


5. J'ai laissé tombé À rebours de Huysmans. Désolée, ça me gonfle, cette manière de faire du name-dropping (enfin je ne sais pas comment on dit pour les choses), et puis les aventures d'une tortue à la carapace dorée à l'or fin, ça m'a laissée assez froide. En revanche, dans le volume pris à la bibliothèque, il y avait Les soeurs Vatard, du même, et là, j'ai drôlement rigolé. Du bon vieux naturalisme à la Zola, y'a que ça de vrai.



6. Bonne semaine, je retourne à mes cartons !

lundi 18 janvier 2010

Les brèves du lundi, contre les cons.


1. Contre les cons de propriétaires d'appartements qui ne veulent pas louer à des étudiants ("qui font du bruit et qui ne paient pas"), qui ne veulent pas louer à un jeune couple ("qui ne paie pas et qui fait du bruit"), qui ne veulent pas louer à un jeune couple avec enfant ("parce que c'est précaire et que les enfants, ça fait du bruit"), qui ne veulent pas louer aux professions libérales parce que c'est précaire.
On sent qu'ils rajouteraient bien aussi qu'ils ne veulent pas louer aux noirs et aux arabes, mais que ça, ils n'osent pas trop quand même.


2. Contre les cons de fonctionnaires zélés qui ne comprennent rien à rien.
Du style "bonjour monsieur Delaposte, je viens chercher un colis - Ah mais c'est au nom de Madame X. - Oui c'est mon nom d'épouse - Oui mais sur la carte d'identité vous êtes Mademoiselle Y. - Oui mais je me suis mariée, d'ailleurs (chance !) j'ai le livret de famille sur moi... - Oui mais non ça ne va pas, un livret de famille, n'importe qui peut en avoir un, je ne peux le prendre en compte que si vous avez la carte d'identité de votre mari - soupirs...".


3. Contre les cons qui sont capables de pondre une tribune dans Le Monde pour découvrir que Oh purée, sérieux, les gosses dont les parents sont aisés, et qui s'occupent d'eux (notamment en leur apprenant à lire) sont plus favorisés dès le départ pour arriver dans une grande école à la fin, que Momo qui vit dans la T6 des 4000 avec des navets télévisés (rarement en français) en fond sonore.

Sérieux.


4. Contre les cons qui veulent faire de l'histoire dans Le Monde et qui ne peuvent pas s'empêcher de raisonner comme des tanches, à base de jugements de valeur sur la "sinistre mémoire" de la France. Saleté de repentance qui pollue toute information, toute réflexion.

Peut-être que les juifs aimeraient bien qu'on présente une fois de temps à autres leur histoire comme autre chose qu'une longue litanie victimaire...


5. Mort aux cons et bonne semaine !

mardi 12 janvier 2010

Les objets d'Artémise, 2. Défense et illustration du Télérama.

Le Télérama, en général, c'est soit l'élitisme fait magazine, qui dénigre les films américains et encense les docus-fictions ukrainiens, soit la bêtise gauchiste, bien-pensante et boboïste, qui dénigre les films américains (alors que l'Amérique nous gouverne tous et c'est là qu'est le refuge des hommes, des vrais) et encense les docus-fictions sur les burkinabés.

Moi, j'aime bien le Télérama.

J'ai été élevée au Télérama qui arrivait tous les mercredis sur la table du salon de mes parents qui, comme tous les profs de lettres, lisent le Télérama, l'Express, le Courrier International et le Nouvel Obs. Et écoutent France Inter, comme dit Vincent Delerm. Une des phrases les plus entendues de mon enfance (avec le "mange ta soupe ça fait grandir"), c'est "qu'en dit Télérama", à propos d'un film qu'on se proposait d'aller voir au cinéma ou à la télévision.

Alors oui, le Télérama d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec le magazine Télé-Radio-Cinéma fondé entre autres par les bons pères Dominicains. Le marquage "catho de gauche" est plutôt maintenant une orientation humaniste plus ou moins vague et, en ces sombres années de tyrannie, plus ou moins anti-sarkozyste. Qui se sent dans le courrier des lecteurs dont la pensée se limite en général à la dénonciation des méchantes religions et du méchant président.
Tout ça ne fait pas un magazine, je vous l'accorde.


N'empêche que, tout snobisme mis à part, je ne considère pas que l'Amérique soit le dernier bastion des hommes, des vrais, des blancs avec des poils sur le torse, et que dire que tel dernier blockbuster américain est une daube finie, ce n'est pas forcément faire le jeu de l'immonde gauche qui ne souhaite que le triomphe de l'Islam sur la France. Et puis, soyons tout à fait francs, oui, il y a de bonnes critiques de films américains dans le Télérama.
Et il y a aussi des critiques assassines pour les bouses françaises (le dernier et pourrave opus de Jugnot, Rose et Noir, s'est vu exécuter en six phrases jouissives).
En outre, les critiques, même si on peut les désapprouver, sont toujours motivées, en mots simples mais clairs. Finalement, tout cela est très pédagogique. Pas de considérations prise de tête sur l'absolue prise de conscience kafkaïenne du concept onirique coexistant avec la vision sublogique de l'existence intrinsèque de tel ou tel film qu'on peut lire dans les Inrocks ou dans les Cahiers du Cinéma.

Le pire dans tout cela, évidemment, c'est que je n'ai pas la télé, que somme toute, je vais assez peu au cinéma (et pas toujours pour voir des docus-fictions ukrainiens), et que je suis loin de lire l'intégralité du magazine.

En général, je me précipite sur les courriers de lecteurs (tant de beauferie, parfois, me remplit d'allégresse), sur les critiques ciné, sur les critiques livres (je saute les pages musique parce que le rock indé, ça me saoule), et sur le programme de la semaine, dont je devrais pourtant me tamponner le coquillart, vu que (cf supra), je n'ai pas la télé. Ensuite, j'ouvre le supplément Sortir à Paris, pour lire la rubrique gastronomique (et me rêver en lieu et place du journaliste qui fait les meilleurs restos de Paris aux frais de la princesse).
Et enfin, je fais les mots croisés dans le métro. Ah, cette grille de mots croisés dont le fait de remplir la moitié des cases me donne l'impression de connaître autant de vocabulaire que quarante académiciens réunis.

J'aime plumes acérées des critiques qui ne reculent jamais devant le bon mot ou la vacherie. J'aime cet esprit de discernement du magazine dont l'objectif est de dire pour quoi il semble nécessaire de se déranger (ou pas). J'aime ces reportages divers, farfelus ou stimulants sur tel anthropologue, tel canadien bizarre qui vit sans générer de gaz à effets de serre et dont les chaussures sont faites en peau de pastèque recyclée, tels bonshommes préparant le fameux Grand Paris.

Même l'Époux s'est mis, en cachette, à compulser les critiques du Télérama.

Télérama est tout, Télérama est partout dans notre vie. Il y est entré et n'en ressortira qu'avec notre mort.

Ne riez pas, pauvre mortels !

lundi 4 janvier 2010

Les brèves du lundi, 4.

1. On va faire original et souhaiter une bonne - et sainte, pour les lecteurs estampillés chrétiens - année. Je vous souhaite plein de trucs chouettes, en retour, souhaitez-moi de trouver un appartement pas moisi, avec possibilité de mettre un lave-vaisselle et des rangements pour mes torchons.
Je suis une fille simple, vous voyez.


2. On remercie aussi l'auteur des nouvelles modifications dans la présentation de ce blog. Pas vrai que c'est mieux ? On respire...


3. Feuilleté hier au monoprix (y'a pas de petites économies, la lecture sauvage et gratuite en est une forme) le lamentable Zéro fautes, l'orthographe, une passion française, de François de Closets, un de ces types connus pour être célèbres et issus de Science-Po.
Parenthèse : je n'ai rien a priori contre Science po mais je connais tellement d'illettrés, débiles et fils à papa notoires qui y sont rentrés (sortis, c'est une autre affaire), que je me méfie lorsqu'on me présente ça comme un gage de qualité.
Bref, la thèse de l'ami Closets, c'est que l'orthographe, c'est un complot des élites contre le peuple pour le discriminer méchamment. Et qu'en plus, avant, l'orthographe n'était pas fixée, et donc que la marquise de Sévigné, Pascal et les SMS, tout ça, c'est du pareil au même.
Inutile de vous dire combien j'ai apprécié ce livre. Cela ne contribue pas à redorer le blason de Science-po dans mon estime, du reste.
Je me demande du reste ce que pensera Closets quand je lui dirai que je connais des fils de bourges parisiens qui font une faute par mots, alors que ma mamie fille de paysans haut-alpins qui s'est arrêtée au certificat d'études, écrit parfaitement.


4. Lu aussi le dernier, affligeant et scandaleux avatar de Lucky Luke, L'homme de Washington, inspiré de la campagne présidentielle de Rutherford Hayes, à un Laurent Gerra pris en flagrant délit de bêtise.
Ou comment faire d'une BD hilarante (enfin pour ma part, Lucky Luke me fait bien marrer) une oeuvre de propagande anti-Bush. Le méchant qiu s'oppose à Hayes, partisan de la guerre contre les Indiens à la recherche de pétrole ? une caricature de Bush jr. Un dangereux acharné du port d'armes qui tire sur tout ce qui bouge ? il porte astucieusement le nom de Sam Palin - ohohoh que c'est drôle. La fin ? une consternante tirade où le cow-boy solitaire espère qu'il y aura un jour un président noir aux États-Unis.
(liste des allusions navrantes aussi bien que politiquement et culturellement correctes sur la page wikipedia).


5. Vous l'aurez compris, je suis sortie du rayon lives et bd assez énervée.


6. Ce qui n'ôte rien à la beauté des derniers jours passés dans la campagne provençale, au calme, sans trop souffrir du froid. Un très beau temps de Noël.


7. Et bonne semaine à tous !