Il se trouve que je ne suis pas du matin. Il se trouve que la perspective d'avoir à me lever avant 9h du matin est une mission quasi-impossible. Je suis du reste littéralement écrasée d'admiration devant la force mentale de mon Époux, capable de se lever tous les jours que Dieu fait (sauf le samedi et le dimanche), à 7h30.
Parce que moi, le matin, y'a pas moyen.
Alors, la messe du dimanche matin, c'est un vrai problème. Parce qu'il s'agit de tomber du lit avant 10h, histoire d'y être à 10h45, heure de la messe dominicale dans ma paroisse.
Dilemme. Y aller le samedi soir ? Difficile.
D'où joie et pleurs de joie quand j'ai découvert que ma paroisse avait mis en place une messe le dimanche soir, 18h l'hiver et 18h30 l'été. Superchouette.
Problème : c'est la messe en latin. Le latin, en soi, je m'en balance sévère, mais j'étais un peu triste de ne plus voir le curé de la paroisse, qui dit la messe le matin. Enfin on s'en remet, me direz-vous.
Bilan des courses, je suis devenue tradi par flemme. Enfin tradi, pas vraiment, mais l'expression fait rigoler les copains, alors je la garde.
Autre bilan, y a-t-il vraiment intérêt à aller à la messe en latin ?
- pour le latin ? cf. supra, le latin, je m'en balance. Au mieux ça ne fait que réveiller en moi de douloureux souvenirs de prépa (où on faisait du latin sans dictionnaire, eh ouais). En outre, j'ai derrière moi 25 ans de pratique dominicale, la messe pourrait être dite en espéranto que ça va bien, merci, je sais où on en est.
- pour la communion à genoux dans la bouche ? Bof. C'est folklorique la première fois, mais le folklore trouve assez vite ses limites. En outre le côté "prêtre qui tourne le dos de temps à autres à l'assemblée", je trouve ça un peu ridicule, et j'ai pas bien compris l'intérêt d'assister à des trucs qu'on n'entend pas. Il faut dire que mes capacités de concentration sont à peu près nulles et que mon esprit à vite fait de se mettre à penser à la liste des courses sitôt que le prêtre commence à murmurer.
- pour le décorum ? Mis à part que les prêtres ont des ornements sacerdotaux assez canons (ils ressortent les belles broderies, et tout), je déteste toujours autant le chant grégorien (chiant et impossible à écouter - désolée j'ai été élevée à Rameau et Mozart, moi) et l'encens me fait toujours autant éternuer. Aussi, je bénis le prêtre qui s'occupe de la messe en latin, qui limite autant que faire se peut l'usage de l'encens. Allergique, lui aussi, peut-être ?
- pour l'ambiance ? Déjà plus. Dans ma paroisse, la messe en latin, c'est pas pour les douze tradis du quartier, c'est plutôt pour les quinze petits vieux nostalgiques. D'ailleurs, en gros, on est une grosse vingtaine dans l'abside de l'église, peinard dans un coin à l'abri des courants d'air, et les petits vieux sont contents. Et puis en plus, comme on est pas beaucoup, on peut plus facilement causer avec le prêtre à la sortie. Superchouette.
Conclusion : ma propension à la flemme m'a ouvert les yeux sur un point : la messe en latin, c'est pas du tout ce qu'on croit. Et plus précisément, que la messe en latin n'est pas le problème, le problème, c'est ceux qui font la messe, qu'elle soit en français, en latin ou en moldave. Encore plus précisément, que le vrai problème, c'est les imbéciles et les radicaux de tout poil.
Parce que moi, le matin, y'a pas moyen.
Alors, la messe du dimanche matin, c'est un vrai problème. Parce qu'il s'agit de tomber du lit avant 10h, histoire d'y être à 10h45, heure de la messe dominicale dans ma paroisse.
Dilemme. Y aller le samedi soir ? Difficile.
D'où joie et pleurs de joie quand j'ai découvert que ma paroisse avait mis en place une messe le dimanche soir, 18h l'hiver et 18h30 l'été. Superchouette.
Problème : c'est la messe en latin. Le latin, en soi, je m'en balance sévère, mais j'étais un peu triste de ne plus voir le curé de la paroisse, qui dit la messe le matin. Enfin on s'en remet, me direz-vous.
Bilan des courses, je suis devenue tradi par flemme. Enfin tradi, pas vraiment, mais l'expression fait rigoler les copains, alors je la garde.
Autre bilan, y a-t-il vraiment intérêt à aller à la messe en latin ?
- pour le latin ? cf. supra, le latin, je m'en balance. Au mieux ça ne fait que réveiller en moi de douloureux souvenirs de prépa (où on faisait du latin sans dictionnaire, eh ouais). En outre, j'ai derrière moi 25 ans de pratique dominicale, la messe pourrait être dite en espéranto que ça va bien, merci, je sais où on en est.
- pour la communion à genoux dans la bouche ? Bof. C'est folklorique la première fois, mais le folklore trouve assez vite ses limites. En outre le côté "prêtre qui tourne le dos de temps à autres à l'assemblée", je trouve ça un peu ridicule, et j'ai pas bien compris l'intérêt d'assister à des trucs qu'on n'entend pas. Il faut dire que mes capacités de concentration sont à peu près nulles et que mon esprit à vite fait de se mettre à penser à la liste des courses sitôt que le prêtre commence à murmurer.
- pour le décorum ? Mis à part que les prêtres ont des ornements sacerdotaux assez canons (ils ressortent les belles broderies, et tout), je déteste toujours autant le chant grégorien (chiant et impossible à écouter - désolée j'ai été élevée à Rameau et Mozart, moi) et l'encens me fait toujours autant éternuer. Aussi, je bénis le prêtre qui s'occupe de la messe en latin, qui limite autant que faire se peut l'usage de l'encens. Allergique, lui aussi, peut-être ?
- pour l'ambiance ? Déjà plus. Dans ma paroisse, la messe en latin, c'est pas pour les douze tradis du quartier, c'est plutôt pour les quinze petits vieux nostalgiques. D'ailleurs, en gros, on est une grosse vingtaine dans l'abside de l'église, peinard dans un coin à l'abri des courants d'air, et les petits vieux sont contents. Et puis en plus, comme on est pas beaucoup, on peut plus facilement causer avec le prêtre à la sortie. Superchouette.
Conclusion : ma propension à la flemme m'a ouvert les yeux sur un point : la messe en latin, c'est pas du tout ce qu'on croit. Et plus précisément, que la messe en latin n'est pas le problème, le problème, c'est ceux qui font la messe, qu'elle soit en français, en latin ou en moldave. Encore plus précisément, que le vrai problème, c'est les imbéciles et les radicaux de tout poil.
Attendez, j'ai pas dit que ma conclusion allait être révolutionnaire, eh.
Ah ben tiens, t'as récupéré internet !
RépondreSupprimerWelcome back !
> La Martienne :
RépondreSupprimerplus précisément, je squatte les postes de la Maison Mère...
C'est le déménagement qui vous a remontée comme ça ? Mon Dieu, quel tonus !
RépondreSupprimerPersonnellement, j'aime beaucoup le latin, le chant grégorien (ah ! Solesmes) et l'encens (mais ça me fait quand même éternuer...).
En revanche, les chasubles dentellisées et tout le toutim, ça m'énerve prodigieusement, mais moins malgré tout que :
- le prêtre qui tourne le dos (pas poli...)
- la communion à genoux - ça existe encore ça ? - (j'ai de l'arthrose)
Sinon, d'accord avec vous. Latin ou pas, ce qui compte c'est : comment la messe est-elle célébrée (= le prêtre y croit ou pas !).
Bon. Allez. Malgré tout, rien ne vaut une messe, en français, chants en français mais mélodies byzantines, de l'encens (eh oui), etc. à l'abbaye de Sénanque (l'autre dame est au courant -:) )
je connais des prêtres qui disent la messe en français et qui encensent, moi j'aime bien.
RépondreSupprimerPour les paresseuses dans mon genre, il y a une messe à 21 heures à Saint-Louis d'Antin (derrière le printemps Haussmann)et une aussi à Montmartre il me semble.
je déteste aussi me lever tôt, je connais à peu près tous les horaires de messes vespérales de Paris et de l'Essonne où j'habite !
en bureaux de tabacs et restaurants ouverts très tard je suis imbattable aussi, si je peux aider
> Geneviève :
RépondreSupprimersi, j'vous jure, c'est la mode en ce moment, la communion à genoux.
Personnellement, mis à part me faire rigoler depuis la polémique sur la pub "fumer c'est se soumettre" (non parce que hein, la communion à genoux, c'est la même position), je trouve ça plutôt incongru et pas pratique : en quoi le fait d'ouvrir la bouche et de tirer la lange en se décrochant le cou est-il plus digne du corps du Christ que de prendre une hostie dans la main, du moment qu'elle est propre (la main, pas l'hostie... bah remarquez l'hostie aussi, je préfère qu'elle soit propre) ?
> Athéna :
oui, j'y vais de temps à autres, à celle de St Louis d'Antin, le dimanche soir, quand j'ai raté toutes les autres. Celle de Montmartre est à 22h mais là ça fait tard !
si j'ai besoin d'un bureau de tabac, je t'appelle :p
"en quoi le fait d'ouvrir la bouche et de tirer la lange en se décrochant le cou est-il plus digne du corps du Christ"
RépondreSupprimerOui, d'autant plus que si j'en crois les Evangiles (une référence correcte, non ?), Jésus a dit "Prenez et mangez" et non pas "Ouvrez la bouche et tirez la langue" !
Quelques rectifications :
RépondreSupprimer1) Le latin : la seule raison qui me fait préférer la messe en latin (que ce soit celle de Pie V ou celle de Paul VI) c'est que la traduction française actuelle est MINABLE. Bourrée d'erreurs, dont la plus grosse est dans le ... Credo : "de même nature que" au lieu de "consubstantiel", balèze !
2) Le prêtre qui tourne le dos... On fait quoi à la messe, on va au spectacle pour regarder le prêtre gesticuler et parler, ou on y va pour louer Dieu ? On y va pour louer Dieu, donc on se tourne tous vers Lui, vers la même direction. Rien de plus logique.
3) C'est quoi l'hostie ? C'est un bout de pain à croquer ou c'est le corps du Christ offert en sacrifice ? Réponse 2. Et entre s'agenouiller devant le Christ qui s'offre à nous ou rester debout fièrement parce que bon s'agenouiller c'est inconfortable, quel est l'attitude la plus humble ?
4) La réforme liturgique post-vaticanII n'a JAMAIS normalisé la communion dans la main (c'est juste un indult), ni l'utilisation systématique du vernaculaire (le latin reste la langue ordinaire de la messe, y compris dans le nouvel ordo), ni touché à l'orientation (qui comme son nom l'indique désigne l'est vers lequel sont sensés être tournés les fidèles et le ou les célébrants).
Soyons clair, le latin, l'agenouillement et l'orientation ne sont pas des lubies de tradis ou de cathos communitaristes, ce n'est que l'application normale de la liturgie catholique qui n'a pas changée d'un iota sur ces points après Vatican II.
Ces points sont fondamentaux car il ont une signification (et j'emploie le terme dans son sens plein) profonde et précise (à part pour le latin qui n'est qu'une langue traditionnelle, et n'a pas en tant que telle de signification particulière).
Agenouillement : humilité devant Dieu.
Communion dans la bouche : je reçois le corps, je ne le prends pas (au pire il faudrait un rite de purification des mains pour rendre se geste passable).
Orientation : Le prêtre n'est pas "dos au peuple" il est, avec nous, "face à Dieu", ce qui désigne bien la communion qui lie les fidèles (prêtre et laïcs) lors de la célébration.
Le grec labete signifie aussi bien prendre que recevoir.
RépondreSupprimerLa traduction latine est bonne puisque accipite a également cette double signification.
J'oubliais : précisons également qu'ici le Christ s'adresse aux apôtres.
RépondreSupprimerVous remarquerez également que dans la liturgie le lavabo précède la prière eucharistique :
Ancien ordo :
«Lavabo in innocentia manus meas et circumdabo altare tuum, Domine,
ut auditas faciam voces laudis et enarrem universa mirabilia tua.» (psaume 26)
«Je lave mes mains en signe d'innocence, pour faire le tour de ton autel, Seigneur,
en clamant l'action de grâce, et en redisant toutes tes merveilles.»
Nouvel ordo :
«Amplius lava me ab iniquitate mea et a peccato meo munda me.» (psaume 50)
«lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi.»
Quand à nous :
«Seigneur, je ne suis pas digne de te RECEVOIR, mais dit seulement une parole et je serai guéri»
c'est une question d'habitude la communion ; quand j'ai fait la mienne ce n'était pas encore autorisé, je n'ai jamais eu l'idée de changer;
RépondreSupprimerle prêtre ne nous tourne pas le dos, nous nous tournons vers Dieu ensemble, c'était ça l'idée ; personnellement ça m'est égal, mes parents n'ont jamais pu s'y faire.
d'ailleurs je me bagarre régulièrement avec traditionnalistes comme avec modernsites : l'important c'est d'y aller, pas ces ratiocinations
> Athéna :
RépondreSupprimerhé oui. En fait c'est un peu ça le sens de ce billet : finalement, la messe en latin, le rit, c'est secondaire, très très secondaire. L'important, c'est d'aller à la messe, une messe reste toujours une messe quelle qu'elle soit. Le prêtre, même le plus pauvre, même le plus controversé, reste un prêtre dont les mains sont consacrées, habilité à dire la messe.
"En outre, j'ai derrière moi 25 ans de pratique dominicale, la messe pourrait être dite en espéranto que ça va bien, merci, je sais où on en est."
RépondreSupprimerPetite chanceuse! Je suis allée une fois à une messe (basse) en latin, munie à l'époque de pas loin de vingt ans de pratique dominicale, de neuf ans de latin et d'un missel qu'on m'avait mis dans les mains dix minutes auparavant, et j'ai mis du temps avant de comprendre où on en était réellement, et surtout avant de comprendre que c'était bien du latin et pas un mélange de dialectes italiens et espagnols du Moyen-Âge. (Sur la prononciation liturgique du latin, je suis prête à démontrer par A+B qu'elle ne correspond pas à grand chose d'attesté dans l'évolution de la langue latine.)
Pour le prêtre qui célèbre dos au peuple, d'accord et pas d'accord avec toi. Il y a des moments où c'est beaucoup plus fort quand l'assemblée et le prêtre se tournent d'une seule voix vers le Seigneur (souvenir d'un "Je confesse à Dieu" et d'un Credo intenses chez les Jésuites), mais à condition que le prêtre soit suffisamment prêt de l'assemblée pour qu'on entende quelque chose, et ça, c'est pas gagné, que le prêtre soit de dos ou de face par rapport aux fidèles.
> Marie :
RépondreSupprimerquand même, on se doute un peu de ce qui se passe, quelle que soit la lanfgue : on sait quand c'est les lectures, le notre père et la communion... :)
cela dit, bien d'accord avec toi, la prononciation du latin liturgique fait doucement marrer la philologue qui sommeille en moi.
Sur la messe dos au peuple ?Honnêtement mis à part le côté "tous ensemble tournés vers dieu"... et même là, je suis assez sceptique. Après tout, le Christ est "au milieu de nous", il n'a pas spécifié "je suis au fond de l'église à droite" ou "je suis sur le 3e pilier à gauche". On pourrait bien dire la messe en cercle que ça ne me choquerait pas plus que ça.
en outre, je ne sais pas comment on fait ailleurs, mais dans la messe en latin "chez moi", le prêtre se tourne régulièrement pour certaines formules...
en fait je n'ai aucun avis sur la question, mis à part le fait d'entendre quelque chose ou pas.
et pour rebondir sur le commentaire de JEan Baptiste, je me permets juste de signaler que oui, la messe est un théâtre. Là dessus, lire les pages de J; Chiffoleau sur la religion en France à la fin du Moyen âge et au début de l'époque moderne : oui, les gens se battaient pour VOIR l'hostie. On se bousculait pour VOIR le prédicateur.
et oui, on va à la messe pour VOIR. Lire aussi toute la luittérature consacrée à la prédication à l'époque moderne : importance de la gestuelle chez Bossuet et Mabillon...
il y a une part de spectacle. Difficile de le nier. bien sûr, il n'y a pas que ça, mais ça compte.
J'aime voir l'hostie, les gestes du prêtre, entendre ses paroles. Le côté "secret" est à mon sens une dérive "jansénisante" de la messe.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer«Sur la messe dos au peuple ?Honnêtement mis à part le côté "tous ensemble tournés vers dieu"... et même là, je suis assez sceptique. Après tout, le Christ est "au milieu de nous", il n'a pas spécifié "je suis au fond de l'église à droite" ou "je suis sur le 3e pilier à gauche". On pourrait bien dire la messe en cercle que ça ne me choquerait pas plus que ça.»
RépondreSupprimerHum... toujours ce petit argument du Christ "au milieu de nous".
Bon, plusieurs choses :
1) L'orientation et un soucis d'ordonner l'assemblée (les églises et l'assemblée tournées vers l'est) dâte des tous débuts de l'histoire de Église (voir les Constitutions Apostolotiques et toute la sémantique de l'ordre de l'Assemblée dans la TOUTE la Bible, et particulièrement, en ce qui concerne le Nouveau Testament, chez Saint Paul).
Alors peut-être que nous, avec nos 2000 ans de distance avec le Christ avons une vue plus fine et plus élevée sur le sujet que nous illustres prédécesseurs, mais bon, par principe j'en doute.
2) La Tradition fait partie intégrante du dépôt que l'Église a pour mission de préserver. Hors l'orientation fait partie de cette Tradition.
3) Jésus était juif, dans la liturgie juive l'assemblée et le prêtre sont tournés vers une même direction. Jésus n'a a priori pas parlé de l'ordre précis des messes "chrétiennes". Les Apôtres étaient juifs, et toute la communauté des premiers chrétiens se pensait juive. Dans la liturgie l'orientation est donc pour eux une ÉVIDENCE. À tel point que cette même orientation du prêtre et de l'assemblée, que l'on retrouve chez les juifs (évidemment), mais aussi chez les musulmans, n'a JAMAIS été remise en cause jusqu'à très récemment.
«en outre, je ne sais pas comment on fait ailleurs, mais dans la messe en latin "chez moi", le prêtre se tourne régulièrement pour certaines formules...»
Évidemment, il y a des moments de la liturgie qui sont destinés aux fidèles et non à Dieu (lectures, sermons, renvoie etc.), donc en toute logique le prêtre se retourne.
Remarque qui prouve, s'il était besoin, que cette mauvaise orientation du prêtre rend la messe parfaitement incompréhensible au fidèle.
«et pour rebondir sur le commentaire de JEan Baptiste, je me permets juste de signaler que oui, la messe est un théâtre. Là dessus, lire les pages de J; Chiffoleau sur la religion en France à la fin du Moyen âge et au début de l'époque moderne : oui, les gens se battaient pour VOIR l'hostie. On se bousculait pour VOIR le prédicateur.»
Trois choses :
1) voir l'hostie n'est pas forcément la marque d'une théâtralisation mais bien d'une foi profonde. Se battre pour VOIR l'hostie c'est la preuve que l'on croit profondément en la présence du Christ dans les espèces. C'est une marque d'adoration que j'aimerai bien voir dans ma paroisse.
2) Oui, on vient aussi voir le PRÉDICATEUR. Le moment de la prédication est profondément théâtral, rhétorique etc. Nous commes d'accord.
3) la théâtralité n'est pas une mauvaise chose en soi, mais le spectacle ne doit pas prendre le pas sur les signes, la louange et la présence du Christ qui sont premiers.
4) Le problème de la messe/spectacle d'aujourd'hui c'est que le spectacle n'est pas celui de Dieu (venir voir Dieu), mais celui de l'Assemblée qui vient s'autoglorifier. Tout les propos entendus ici, et partout, sur l'agenouillement, l'orientation etc. en sont une preuve flagrante : je n'ai pas à ME soumettre à Dieu ; le prêtre n'a pas à ME tourner le dos etc. etc. etc.
Et je ne parle du rapport à la communion devenu un "droit".
«Le côté "secret" est à mon sens une dérive "jansénisante" de la messe.»
RépondreSupprimerQuels "secrets" ? Il n'y a pas de secrets à la messe. La messe, que ce soit sous sa forme ordinaire ou extraordinaire, peut-être célébrée de deux façons : messe basse et messe chantée (si je ne fais pas erreur). La messe basse c'est la messe sans chants, elle est parlée, et il y a des moments où le prêtre parle peu fort tout simplement parce que les paroles sont destinées à Dieu. On est "pour", on est "contre", franchement c'est un faux débats, rien de caché là-dedans : suffit de lire un missel. La messe chantée c'est la même chose, sauf qu'elle est quasi intégralement chantée et donc, évidemment, il n'y a pas de "messes basses" ici.
Les seuls "secrets" auxquels nous pourrions penser ce sont ces phases de la liturgie qui furent, il y a longtemps, cachés aux fidèles, aux catéchumènes etc. On retrouve cela dans la liturgie byzantine. Bon, pas de quoi fouetter trois pattes à un canard, ça fait un bout de temps que ça n'existe plus chez les catholiques (y compris chez les catholiques jansénistes).
Je n'ai vraiment aucun jugement à porter sur la chose. C'est pas mon truc, mais je trouve ça intéressant.
J'ai l'impression que mon précédent message s'est évanoui... Donc le revoilà :
RépondreSupprimer"« Quand donc tu approches, ne t'avances pas en tendant la paume des mains, ni les doigts écartés. Mais puisque sur ta main droite va se poser le Roi, fais-lui un trône de ta gauche; dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, et réponds : « Amen. »
Saint Cyrille de Jérusalem, 4ème siècle.
Donc ce n'est pas très, très récent...
Cela étant dit, à chacun de faire selon sa sensibilité propre.
La messe est un théâtre, effectivement. C'est même le titre d'un livre de Philippe Martin : "Le théâtre divin : une histoire de la messe". Il est passé récemment à l'émission 2000 ans d'histoire.
RépondreSupprimerhttp://www.2000ans.com/2010/02/03/histoire-de-la-messe
On s'aperçoit que la liturgie n'est pas fixe à travers l'histoire et que de nombreux rites ont cohabité en France, au-delà du rite romain qui ne s'est imposé qu'à la charnière du XXe siècle. Jusqu'au concile Vatican II, qui a autorisé les langues vernaculaires pour célébrer la messe.
Jean Baptiste,
RépondreSupprimerQuand même, quand le prêtre est tourné, qu'il murmure et qu'il fait de tout petits gestes planqués derrière sa chasuble, ça me fait le même effet que dans la liturgie orthodoxe quand tout se passe derrière le rideau : on se sent un peu exclu de ce qui se passe.
Pour le reste, en fait, mon problème, c'est surtout que j'aime pas le grégorien.
Tout ça pour ça, tu me diras ? eh oui :)
je trouve cette écriture très intéressant.
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