Parmi les trucs qui m'énervent (la mayonnaise abjecte des sandwichs achetés en boulangerie, par exemple), il y a la mode du "je tape sur l'école publique, parce que le privé, c'est ach'tement mieux hein".
Vu que je commence à avoir par mal de copains professeurs un peu partout (privé, public, enseignement supérieur), je commence à avoir un certain nombre d'exemple sous le bras, de parents qui viennent hurler à la mort sous divers prétextes (essentiellement, qu'on martyrise leur mioche) et finissent par conclure que "de toute façon, je pense retirer mon enfant de votre établissement, et le mettre dans le privé".
À quoi je prône de répondre : "mais allez-y, sans déconner, vous croyez vraiment qu'on va pleurer de ne plus voir sa tête ?". Vous croyez vraiment que les profs sont là pour faire du nombre ? Vous croyez vraiment que votre gamin est irremplaçable ? Et en outre, sans rire, maintenant, le privé est-il si bon que ça ?
J'en ai connu, des familles super BCBG, qui, avec leur 6-8 enfants, cognaient sur le public, mauvais, putride et rempli d'enseignants gauchistes, mais qui étaient bien contents de ne rien payer pour l'instruction de leur mioche (c'est que ça coûte des sous, de faire bouffer tout ce petit monde, alors on n'a plus de sous pour l'école). Une fois, une copine était tombée sur l'un de ces pères hargneux, vindicatif, engoncé dans ses contradictions de chef de rayon chez carrouf' qui voudrait bien jouer dans la cour des aristocrates. Quand elle a laissé tomber, impavide, que "ah ben vous savez, allons chez le proviseur, on signe tout de suite que vous retirez vos enfants du lycée, comme ça vous n'attendrez plus", il fallait le voir devenir tout rouge, balbutier que "non mais heu, c'est pas ce que je voulais dire, hein...".
J'en ai connu, dans ces mêmes familles, des qui glapissaient que l'école publique est tellement nulle qu'on allait faire classe à la maison, d'ailleurs maintenant c'est maman qui allait s'en charger. Je m'étouffe de rire. Dans ces familles où maman a très souvent au mieux le bac ou pas grand chose de plus (allez, une licence de lettres modernes ?), je veux bien que maman puisse apprendre à ses gosses à lire, écrire et compter (et papa à changer une roue quand ils crèvent) mais tout le reste, je vois bien ça d'ici.
Quant à la possibilité de choisir "de donner une éducation avec des valeurs", je m'étrangle. J'en ai connu, des gens pourtant absolument charmants, qui vous expliquent tranquillement qu'ils ont mis Chouchou dans le privé parce que "c'est scandaleux, dans le public, ce qu'on leur fait étudier" - à savoir, la reproduction en biologie, et des trucs hyper subversifs, genre La Morte amoureuse de Théophile Gautier (pour ceux qui ne l'ont pas lu, c'est l'histoire d'une vampire qui tombe amoureuse d'un prêtre, imaginez la subversion).
Bien sûr, il y a des vilains gauchistes parmi les profs. Il y a aussi beaucoup de cons et de lavasses (mais, pour ceux qui travaillent dans le privé, amusez-vous à compter les crétins et les lavasses autour de vous, vous serez surpris de voir qu'ils sont nombreux, et en plus, pas toujours rapidement virés). Mais je me permets humblement de faire remarquer aux thuriféraires du privé que d'abord, on passe les concours de l'enseignement privé non pas par conviction, mais parce que c'est plus facile (bah oui). Donc, attention, naïfs ! si ça se trouve, il y aura sans doute de vilains mécréants parmi les enseignants de l'établissement que vous aurez choisi avec tant de soin. Peut-être même un vilain gauchiste, si ça se trouve.
Et puis, si les profs du privé étaient meilleurs que les autres, ça se saurait. Surtout, en fait, on se demanderait pourquoi les chefs d'établissement du privé font tout ce qu'ils peuvent pour débaucher les agrégés du public - je rigole. C'est que j'en ai eu, tout au long de ma scolarité, des nanas complètement incultes et nulles en anglais qui étaient néanmoins autorisées à l'enseigner parce que vous comprenez, elle a été dans l'école depuis la maternelle et elle fait déjà hyper bien le caté, alors...
En outre, il est proprement scandaleux de constater que le privé hors contrat s'autorise des justifications du style "ouiiii bah au collège, on ne fait quasi pas de sicences parce que c'est trop compliqué à mettre en place". Je sais bien que dans les collèges Jésuites, au XVIIe siècle, etc. Mais demandez-vous pourquoi les collèges des oratoriens, à la même époque, avaient plus de succès ? Parce qu'il y avait des sciences au programme, et que sans déconner, le latin c'est bien joli mais ça ne nourrit pas son homme. Et quoi qu'il en soit, on n'est plus au XVIIe siècle - croyez bien que je le regrette, mais c'est ainsi.
Le principe de l'instruction, c'est justement de faire un peu de tout. Pas de refuser de faire de la biologie parce que c'est pas compatible avec (la lecture qu'on croit faire de) la Genèse.
Quant à l'ambiance et à l'entre-soi... allez, faisons une page autobiographique : j'ai été à l'école gratuite , laïque et obligatoire dans mon enfance. J'ai ensuite fait tout mon secondaire dans le privé sous contrat catholique. Je crois pouvoir affirmer qu'au collège, nous étions deux sur trente à aller à la messe le dimanche en famille. Et au lycée, j'étais sans conteste la seule. Et je préfère passer sous silence les affligeantes séances de catéchisme qui se résumaient à Dieu est amour, Jésus est ton ami (remarquez c'est déjà pas si mal) et la méthode Billings c'est bien, et les filles c'est fait pour faire des bébés. On oscillait entre la nunucherie sulpicienne et le snuff-movie avec les documentaires sur l'avortement bien dégueulasses. Je me demande du reste encore si ce n'était pas un complot franc-maçon infiltré pour détourner de jeunes adolescents du catholicisme...
Qu'on ne se méprenne pas. Parmi les mérites du système français, il y a la possibilité de choisir entre le public et le privé dont les prix sont en général abordables - ce qui est rarement le cas ailleurs. La possibilité du choix me semble louable. En revanche, je n'apprécie pas que des crétins adeptes de l'entre-soi BCBG me considèrent comme un sous-répétiteur gratuit qu'on peut considérer comme un paillasson (puisque gratuit) alors qu'on encense le privé. J'apprécie encore moins de me faire intégralement attribuer la déliquescence de l'instruction chez les jeunes gens, qui sont pourtant censés être éduqués par les parents - je suis prof, pas nounou. Car voyez-vous, dans le privé chic aussi, on fume des joints et on traite les professeurs de sale bâtard - ma copine N..., prof de français dans un lycée très hype de banlieue parisienne, en sait quelque chose. Quoi ? Quoi ? Serait-ce possible ?
Breeeef. Tout ça pour dire que le prochain qui me fait la blague du "alors t'es en vacances ou en grève ?", j'y demande si c'est le cas pour son cerveau aussi. Et pour répéter que si vous n'êtes pas content du public, votre portefeuille est ouvert. Ma patience, beaucoup moins.
Vu que je commence à avoir par mal de copains professeurs un peu partout (privé, public, enseignement supérieur), je commence à avoir un certain nombre d'exemple sous le bras, de parents qui viennent hurler à la mort sous divers prétextes (essentiellement, qu'on martyrise leur mioche) et finissent par conclure que "de toute façon, je pense retirer mon enfant de votre établissement, et le mettre dans le privé".
À quoi je prône de répondre : "mais allez-y, sans déconner, vous croyez vraiment qu'on va pleurer de ne plus voir sa tête ?". Vous croyez vraiment que les profs sont là pour faire du nombre ? Vous croyez vraiment que votre gamin est irremplaçable ? Et en outre, sans rire, maintenant, le privé est-il si bon que ça ?
J'en ai connu, des familles super BCBG, qui, avec leur 6-8 enfants, cognaient sur le public, mauvais, putride et rempli d'enseignants gauchistes, mais qui étaient bien contents de ne rien payer pour l'instruction de leur mioche (c'est que ça coûte des sous, de faire bouffer tout ce petit monde, alors on n'a plus de sous pour l'école). Une fois, une copine était tombée sur l'un de ces pères hargneux, vindicatif, engoncé dans ses contradictions de chef de rayon chez carrouf' qui voudrait bien jouer dans la cour des aristocrates. Quand elle a laissé tomber, impavide, que "ah ben vous savez, allons chez le proviseur, on signe tout de suite que vous retirez vos enfants du lycée, comme ça vous n'attendrez plus", il fallait le voir devenir tout rouge, balbutier que "non mais heu, c'est pas ce que je voulais dire, hein...".
J'en ai connu, dans ces mêmes familles, des qui glapissaient que l'école publique est tellement nulle qu'on allait faire classe à la maison, d'ailleurs maintenant c'est maman qui allait s'en charger. Je m'étouffe de rire. Dans ces familles où maman a très souvent au mieux le bac ou pas grand chose de plus (allez, une licence de lettres modernes ?), je veux bien que maman puisse apprendre à ses gosses à lire, écrire et compter (et papa à changer une roue quand ils crèvent) mais tout le reste, je vois bien ça d'ici.
Quant à la possibilité de choisir "de donner une éducation avec des valeurs", je m'étrangle. J'en ai connu, des gens pourtant absolument charmants, qui vous expliquent tranquillement qu'ils ont mis Chouchou dans le privé parce que "c'est scandaleux, dans le public, ce qu'on leur fait étudier" - à savoir, la reproduction en biologie, et des trucs hyper subversifs, genre La Morte amoureuse de Théophile Gautier (pour ceux qui ne l'ont pas lu, c'est l'histoire d'une vampire qui tombe amoureuse d'un prêtre, imaginez la subversion).
Bien sûr, il y a des vilains gauchistes parmi les profs. Il y a aussi beaucoup de cons et de lavasses (mais, pour ceux qui travaillent dans le privé, amusez-vous à compter les crétins et les lavasses autour de vous, vous serez surpris de voir qu'ils sont nombreux, et en plus, pas toujours rapidement virés). Mais je me permets humblement de faire remarquer aux thuriféraires du privé que d'abord, on passe les concours de l'enseignement privé non pas par conviction, mais parce que c'est plus facile (bah oui). Donc, attention, naïfs ! si ça se trouve, il y aura sans doute de vilains mécréants parmi les enseignants de l'établissement que vous aurez choisi avec tant de soin. Peut-être même un vilain gauchiste, si ça se trouve.
Et puis, si les profs du privé étaient meilleurs que les autres, ça se saurait. Surtout, en fait, on se demanderait pourquoi les chefs d'établissement du privé font tout ce qu'ils peuvent pour débaucher les agrégés du public - je rigole. C'est que j'en ai eu, tout au long de ma scolarité, des nanas complètement incultes et nulles en anglais qui étaient néanmoins autorisées à l'enseigner parce que vous comprenez, elle a été dans l'école depuis la maternelle et elle fait déjà hyper bien le caté, alors...
En outre, il est proprement scandaleux de constater que le privé hors contrat s'autorise des justifications du style "ouiiii bah au collège, on ne fait quasi pas de sicences parce que c'est trop compliqué à mettre en place". Je sais bien que dans les collèges Jésuites, au XVIIe siècle, etc. Mais demandez-vous pourquoi les collèges des oratoriens, à la même époque, avaient plus de succès ? Parce qu'il y avait des sciences au programme, et que sans déconner, le latin c'est bien joli mais ça ne nourrit pas son homme. Et quoi qu'il en soit, on n'est plus au XVIIe siècle - croyez bien que je le regrette, mais c'est ainsi.
Le principe de l'instruction, c'est justement de faire un peu de tout. Pas de refuser de faire de la biologie parce que c'est pas compatible avec (la lecture qu'on croit faire de) la Genèse.
Quant à l'ambiance et à l'entre-soi... allez, faisons une page autobiographique : j'ai été à l'école gratuite , laïque et obligatoire dans mon enfance. J'ai ensuite fait tout mon secondaire dans le privé sous contrat catholique. Je crois pouvoir affirmer qu'au collège, nous étions deux sur trente à aller à la messe le dimanche en famille. Et au lycée, j'étais sans conteste la seule. Et je préfère passer sous silence les affligeantes séances de catéchisme qui se résumaient à Dieu est amour, Jésus est ton ami (remarquez c'est déjà pas si mal) et la méthode Billings c'est bien, et les filles c'est fait pour faire des bébés. On oscillait entre la nunucherie sulpicienne et le snuff-movie avec les documentaires sur l'avortement bien dégueulasses. Je me demande du reste encore si ce n'était pas un complot franc-maçon infiltré pour détourner de jeunes adolescents du catholicisme...
Qu'on ne se méprenne pas. Parmi les mérites du système français, il y a la possibilité de choisir entre le public et le privé dont les prix sont en général abordables - ce qui est rarement le cas ailleurs. La possibilité du choix me semble louable. En revanche, je n'apprécie pas que des crétins adeptes de l'entre-soi BCBG me considèrent comme un sous-répétiteur gratuit qu'on peut considérer comme un paillasson (puisque gratuit) alors qu'on encense le privé. J'apprécie encore moins de me faire intégralement attribuer la déliquescence de l'instruction chez les jeunes gens, qui sont pourtant censés être éduqués par les parents - je suis prof, pas nounou. Car voyez-vous, dans le privé chic aussi, on fume des joints et on traite les professeurs de sale bâtard - ma copine N..., prof de français dans un lycée très hype de banlieue parisienne, en sait quelque chose. Quoi ? Quoi ? Serait-ce possible ?
Breeeef. Tout ça pour dire que le prochain qui me fait la blague du "alors t'es en vacances ou en grève ?", j'y demande si c'est le cas pour son cerveau aussi. Et pour répéter que si vous n'êtes pas content du public, votre portefeuille est ouvert. Ma patience, beaucoup moins.
Ha mais moi j'ai fait toute ma scolarité dans me privé, et j'ai quand même réussi à avoir un job qui me permet de faire la "raclure" quand je veux
RépondreSupprimermais pas trop la grève, par contre...(mon cerveau m'empêche d'en dire plus)
> Ernestin
RépondreSupprimerEn même temps, faire la grève, ça sert à quoi, mis à part à passer le lundi au soleil ?
Mais bien sur, le privé c'est pas mieux que le public, c'est bien connu.
RépondreSupprimerEt si toute une flopée de BCBG (car c'est sur, il n'y a que des BCBG dans le privé. les maghrébins ou africains que j'y côtoyais étaient des maghrébins BCBG on vous dit. cela ne souffre pas de discussion) se saignent aux quatre veines pour y inscrire leurs enfants, c'est par pur masochisme et plaisir de dépenser de l'argent. De toute façon, les vacances et les loisirs, c'est très surfait, on s'en passe très bien.
Et si l'éducation nationale arrive à produire 25% d'illettrés chaque année, tout le monde sait bien qu'il en est de même dans le privé, particulièrement le hors contrat bien sur.
Alors oui, parfois, l'enseignement des sciences n'est pas génial, parce qu'un labo de bio ou de chimie, ça coute cher. et que les aides de l'état, peanuts.
Et le genre de résultats visible ici:
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2010/06/grand-prix-de-langue-et-de-culture-fran%C3%A7aises-le-priv%C3%A9-se-distingue.html
prouve bien que les profs du privé ne sont pas meilleurs que ceux du public, que l'ambiance de travail n'y est pas meilleure, voire que ces crétins de BCBG ne s'occupent pas de leurs mômes.
C'est bien ça?
Bravo Artémise!
RépondreSupprimer(Et moi aussi la mayo des sandwiches me dégoûte.)
> Courageux anonyme,
RépondreSupprimerdéjà, vous citez le Salon Beige, mauvais point pour vous. Je me marre.
Honnêtement, non, le privé c'est pas mieux que le public sur beaucoup de points. Et arrêtez de jouer le candide, le privé est bien plus fourni en familles qui se veulent BCBG-grand genre, qu'en "divers", comme on dit. Si vous voulez, je vous fais faire le tour des cours de récré des lycées privés de la banlieue ouest de Paris, qu'on rigole ?
Le privé hors contrat, c'est aussi les boîtes à bac merdiques pour gosses de riches décérébrés à qui il faut bien faire avoir le bac - c'est honorable d'aller jusque-là, déjà, mais ça n'en fait pas la fine fleur de la culture, désolée.
Rien à foutre que le labo de chimie coûte cher et que les aides de l'Etat, peanuts, comme vous dites. On veut faire une école, on la fait jusqu'au bout. On veut la faire sans l'Etat ? Eh bien on se passe de subvention, comme des grands.
Notez : je pense la même chose des écoles privées pour musulmans qui viennent pleurer pour avoir du fric.
Encore une fois, expliquez-moi pourquoi le privé tente passionnément de débaucher les agrégés - du public, donc, s'ils sont si bons que ça ?
La seule chose qui différencie les deux, c'est la possibilité de faire cours. C'est sûr, c'est un peu plus facile de faire cours à Marie-Bénédicte et Louis-Marie qu'à Sonny, Stacy et Souleymane Traoré, tous trois de la banlieue pourrie. Sans blagues.
Et cela dit, oui, même chez les BCBG, il y a des gens qui ne savent pas s'occuper de leurs enfants. Surtout quand ils sont nombreux. Je me fonde sur des observations de mon expérience du scoutisme, où j'ai pu voir beaucoup de grand n'importe quoi dans certaines familles très grand genre (gosses pas élevés, pas surveillés, complètement livrés à eux même parce que - et c'est bien compréhensible - quand on a huit gosses, c'est difficile d'accorder de l'attention à tous en même temps).
Soyez malin, relisez ce que j'ai écrit : j'ai fait moi même tout mon collège et mon lycée dans le privé. Privé où enseigne mon père. Je ne crache pas sur le privé, contrairement à ce que vous pensez. Je connais des bahuts privés qui font le boulot honorable d'amener des élèves à la ramasse scolairement, jusqu'à bac - il n'est même pas question de participer à des concours débiles orchestrés par Zemmour and Co, vous pigez ? Juste leur faire avoir le bac, et ce n'est pas si simple.
Seulement, je préférerais que les copains du Salon Beige arrêtent de cracher sur le public, parce qu'ils savent bien en profiter eux aussi - tiens, après, ils pleureront parce que leur rejeton n'est pas pris à Henri IV ou Louis le Grand pour sa prépa ?
> M* :
RépondreSupprimerAh, merci du soutien - surtout pour la mayonnaise, sérieux, c'est atroce ce truc ! :)
Je n'ai pas dis que tous les BCBG étaient parfaits, ce n'est pas le cas et de toute façon je m'en fiche totalement, je ne suis pas BCBG.
RépondreSupprimerJe n'ai pas dis non plus que le privé était systématiquement parfait et le public systématiquement nul.
Je n'ai pas non plus réclamé de subventions, juste essayé d'expliquer certains manques du privé.
Je dis juste que vos généralités sont malhonnêtes, qu'un concours bien fait prouve quelque chose quelque soit la personne qui l'organise, et que DANS L'ENSEMBLE le privé a de meilleurs résultats que le public à tous les niveaux.
Je ne sais pas ce que vous avez contre le salon beige (ne vous embêtez pas à répondre, je m'en fous) mais celui-ci ne fait que citer Minute (que vous n'aimez peut-être pas non plus, remarquez).
Et pour connaitre des gens dans un peu tous les milieux, dans l'ensemble, les mômes de famille de 8 gosses sont plus épanouis, heureux et aimés par leurs parents que les enfants uniques ou de famille de 2 ou 3 enfants. Mais c'est bien sur une généralité, pas quelque chose de systématique.
PS: ah, et vous pouvez voir que je ne suis plus "anonyme" (alors que bien sur Artémise est certainement votre vrai nom)
> Jean
RépondreSupprimerToutes les généralités sont malhonnêtes. Y compris celles qui consistent à dire que dans le public, on est un gros ramassis de décadents gauchistes et que tous les établissements sont pourris. Comme on le lit régulièrement dans les commentaires des lecteurs du Salon Beige.
J'ai contre le Salon Beige leur sales visions misogynes et leur collusion avec l'extrême-droite. Et leur tendance à la réinterprétation historique. Vous vous en foutez peut-être mais ça me semble utile de le rappeler. Quant à Minute, je m'abstiens.
Un concours vaut quelle que soit la personne qui l'organise ? mouais. Je serais curieuse de savoir dans quelle mesure ce concours de la Fondation pour l'Ecole fait sa pub dans les lycées publics, par exemple. Je serais curieuse de savoir quelle est la proportion d'inscrits, etc.
Voyez-vous, la seule chose que j'ai contre le privé, c'est sa capacité à se gargariser de ses résultats, quand on sait que dans certains bahuts on prie fermement les "mauvais" élèves de passer le bac en candidat libre pour ne pas faire baisser les stats de l'établissement... c'est sûr que c'est plus facile comme ça, que quand on est bien obligé d'accepter tous les élèves, parce que c'est la loi, tous les gosses doivent être scolarisés, et qu'un élève viré d'un bahut public doit être recasé dans un autre établissement...
Bien sûr que c'est plus facile de pousser une gueulante (avec résultats) devant des gamins grosso-modo élevés un peu mieux qu'avec Plus Belle La Vie et L'île de la Tentation comme seule référence culturelle (si, si, je pense que l'éducation bcbg a quand même du bon, faut pas croire).
Tiens, puisqu'on en parle : je sais pas, j'ai connu pas mal de familles très nombreuses, où, certes, l'esprit de famille est très beau... mais mes amies, qui n'étaient pourtant pas des pétasses matérialistes, ont souvent souffert de n'avoir pas une fringue à elle (toujours les jupes de la soeur, et parfois les pantalons du grand frère parce que ça ira bien), pas une chambre à soi, une maman qui n'a pas le temps pour l'aide aux devoirs ou simplement pour parler un peu, un père qui bosse beaucoup et qui n'est pas souvent là parce que faut bien faire bouillir la marmite.
En général, ce sont ceux aux places "du milieu" qui morflent le plus...
Ah oui, et merci d'avoir signé votre message - vous auriez pu mettre "Baloo le gros nounours" ou "l'espion qui venait du froid", ça m'aurait convenu. C'est juste que je n'aime pas discuter avec quelqu'un qui ne prend même pas la peine de s'annoncer, ce n'est pas très agréable de parler avec un "anonyme".
Artémise n'est évidemment pas mon vrai nom, c'est mon identité bloguesque qui n'est pas mon identité réelle comme vous pouvez vous en douter.
Très juste votre analyse, une enseignante en Histoire-Géographie dans le privé (très catholique sur la façade) m’ expliquait que le proviseur l’avait convoquée pour la mettre en garde, ça donnait « vous savez il y a beaucoup d’élèves juifs dans cet établissement, or le conflit israélo-arabe est au programme, je vous demande (il voulait dire je vous somme mais c’est la même chose) donc d’être la plus impartiale possible (il voulait dire vous ne chanterez pas l’Hatikvah mais bon le cœur y est) ». J’imagine la réaction si dans un établissement public on convoquait les enseignants en début d’année pour leur dire : Voilà, il y a vraiment beaucoup d’africains, d’asiatiques, d’arabes ici or…
RépondreSupprimerJe suis assez d'accord avec vous , mais pour être tout à fait honnête, vous ne devriez pas prétendre faire partie de la réacosphère, car visiblement, ce n'est pas le cas!
RépondreSupprimer> Anonyme,
RépondreSupprimeret d'ailleurs, où avez-vous lu que j'y prétendais ?
Ma chère Artémise, on va se dire les choses. :)
RépondreSupprimerAttention, ça va être violent. Et long.
Plus je te lis, plus je me demande si tu as encore quelque chose qui te raccroche à ce milieu que tu ne cesses de critiquer en long et en large. J'en ai marre de lire tous tes billets sur le mode anti-conformiste chez les anti-conformistes. D'un côté tu revendiques ton expérience du scoutisme et d'appartenance à cette "tribu" pour conseiller de mieux faire sur d'autres sujets, et de l'autre, tu démolis à tour de bras. Y a un moment où il faut choisir.
Et franchement si t'es pas contente du Salon Beige, ne le lis pas et arrête de nous gonfler avec. Dingue à quel point tu es obsédée par ce site. D'ailleurs si je te lis encore, parce que j'essaye d'être cohérent également, c'est davantage pour tes billets littéraires et pour ton style que tes idées. Qui tournent vraiment à l'aigre, et à la contestation systématique de ce que tout le milieu tradi-catho-scouts d'europe a pu monter. Allez, puisque t'es si bonne, tu nous proposes quoi à la place ?
En plus, sur le sujet, tu ferais mieux de t'abstenir de deviner le niveau social de ces bahuts, mon lycée hors contrat était très mixte en termes sociaux, il y avait pas mal de petites frappes de banlieue ce qui ne manquait pas de créer nombre de problèmes avec les profs ou les enfants de bourges se faisant tabasser. Pas vraiment la caricature que tu annonces, pas de bol. Ben ouais ma fille, dans ces lycées hors contrat, y a des prêtres qui cherchent à faire de leurs écoles, des missions. Alors, c'est pas simple tous les jours, on s'en prend plein la gueule, mais c'est à des années lumière de la caricature que tu penses connaitre.
Ah tiens, puisque t'es si forte, tu nous expliques en quoi l'article du SB serait bidon ?
Quant aux familles nombreuses dont les enfants du milieu auraient souffert, rassure moi, c'est une blague ? Les pauvres chéris qui ont souffert de ne pas avoir une fringue à soi : waouh ! Et bien moi, j'ai souffert (et je suis sincère) d'en avoir pris plein la tronche, d'avoir éduqué mes parents à être des parents, d'avoir vécu dans les transports en commun, d'être le premier sur six. Bon, et bien, malgré ça, la famille nombreuse, c'est juste une des plus grandes joies de l'existence, impossible de revenir dessus. Je veux bien qu'il y en ait qui soit pas d'accord, tout n'est pas toujours idéal, mais entre ça ou la famille à un ou deux enfants, je crois qu'il n'y a même pas à discuter. A te lire, on a vraiment l'impression que le bonheur dépendrait uniquement du confort matériel. Il faut bien évidemment y faire attention, savoir être raisonnable, mais b... de m... comment peut on, dans un jugement global, prendre ces aspects-là en compte ?
Et sur les labos, je me marre, tu m'expliques en quoi il est ABSOLUMENT indispensable d'avoir un labo pour étudier les sciences ? J'ai jamais rien compris à la chimie, mais c'est pas la présence d'un labo qui allait changer les choses. Comme si une école nécessitait un labo. Non, mais je rêve. Certains, dans des bahuts privés hors contrat n'ont pas eu besoin de ça pour s'en tirer brillamment.
"Pas de refuser de faire de la biologie parce que c'est pas compatible avec (la lecture qu'on croit faire de) la Genèse."
Ça, c'est la meilleure de l'année. Tu me cites un seul bahut qui suit cette logique ? Même à la FSSPX, ils font pas ça, alors...
Et ensuite, viens pas parler d'Henri IV ou de Louis Le Grand qui est l'archétype de la sélection et du concours. Comme défense du public, alors qu'ils font tout l'inverse de tous les autres bahuts publics, c'est un peu léger.
(1/2, je ne peux pas poster plus de 4000 caractères d'affilée, désolé).
(2/2)
RépondreSupprimerAprès, oui, tous les profs dans le public ne sont pas des gauchistes, ce ne sont pas tous des mecs surpayés, des glandeurs ou des grévistes (je ne connaissais pas la soi-disante blague que tu as citée), évidemment que le milieu social des élèves joue, évidemment que les statistiques sont truquées par la présentation des candidats libres (quoi que pour être équitable, il faudrait savoir si ça ne se pratique pas également dans le public, j'en sais rien, je pose la question), évidemment qu'il y a des bahuts privés hors contrat pas top, tout cela, c'est vrai. Oui, et ? Tu me dis ce que ça change ?
"J'ai ensuite fait tout mon secondaire dans le privé sous contrat catholique. Je crois pouvoir affirmer qu'au collège, nous étions deux sur trente à aller à la messe le dimanche en famille. Et au lycée, j'étais sans conteste la seule. "
Et bien maintenant tu comprends pourquoi l'Eglise souhaiterait vaguement reprendre en main les écoles sous contrat, et tu comprends pourquoi pas mal de parents cathos se barrent pour des écoles hors contrat. Parce qu'il y a pas grand monde de catho dans les écoles sous contrat, ce n'est un secret pour PERSONNE ou pour quelques rares naïfs.
"Jésus est ton ami (remarquez c'est déjà pas si mal)"
Ben ouais, mais si je te fais un cours sur Satan, tu risques de me dire que je suis obsédé par la franc maçonnerie, que je suis un vieux facho tradi réac, adepte du SB, qui ne voit la vie qu'en noir. Alors, si on dit pas ça, ni l'inverse, ON FAIT COMMENT ?
Au fait, puisqu'on est sur le sujet, tu trouves ça normal toi, qu'on n'ait pas le droit d'embaucher un catholique dans un bahut sous contrat ce qui fait qu'avec les années et l'avancement, on se retrouve avec des agnostiques, voire des gens hostiles aux cathos, dans des écoles dites catholiques ? C'est peut-être par là qu'il faudrait commencer, non ? Tiens, et tant qu'on y est, qu'est ce que tu penses de la privatisation de l'Education Nationale, histoire que les parents se rappellent où sont les vraies priorités. Parce que je te rappelle que les parents des enfants en école hors contrat payent deux fois l'école, eux, une fois par leurs impôts, et une fois tous les mois.
Je suis un peu brouillon, je suis désolé, ton propos concerne davantage les écoles privées sous contrat que le hors-contrat, mais on sent dans ton propos un léger amalgame dans cet univers. Alors qu'il y a autant de différence entre le sous-contrat et le hors-contrat qu'entre le sous contrat et le public.
Voilà ce que j'avais à dire. Je suis désolé, ça fait quelques billets où on s'accroche parfois violemment, mais là, je t'avoue que ça m'insupporte de te voir tenir ce type de discours. Sur ce, je te souhaite un excellent week-end.
A bientôt,
Instit' (retraitée! wouais!! Youpee!)du public, je me souviens avoir répondue à une mère, dont le chérubin avait une queue de cheval dans les paumes de la main, qui venait de me déclarer:
RépondreSupprimer"Je vais le mettre dans le privé, là ON le fera travailler!
- Et oui! vous allez payer pour qu'on lui fasse que je fais (i.e.: lui secouer d'abondance les puces)gratuitement et que vous en êtes en train de me reprocher de faire!"
Je ne suis pas sure qu'elle ait bien compris que je me payais sa tête.
Et je ne parle pas de tous ceux qui ont mis leurs petits génies dans le privé parce que "Y'en a marre du public (sic)" et qui, pour des raisons qu'on se gardait souvent de nous communiquer (mais quand on habite un village...)étaient tout heureux qu'on veuille bien les reprendre dans ce même public!
Tiens, le couplet du "ah ces pauvres mômes enfants uniques, ce qu'ils sont plus malheureux que les miens" je l'ai entendu récemment dans la bouche d'une de mes soeurs... J'ai cru m'étouffer avec mon café. Le mariage de ma soeur est une catastrophe (elle le dit elle-même) et ses 9 mômes sont en roue libre les 9/10e du temps, une fois assurés les besoins strictement matériels (et encore...)
RépondreSupprimerAaahhh les vêtements des grands frères et des grandes soeurs... Quels souvenirs... (horribles. Ya pire dans la vie, mais il y a mieux aussi). La fête que représentait le premier pantalon neuf POUR MOI à 11 ans...
> Polydamas,
RépondreSupprimerton message prouve bien que tu n'as rien compris. Mon propos n'est pas "mort au privé", ni "mort au public", ni "mort aux tradis", mais "mort aux cons". Tous confondus.
Il n'y a pas QUE du bon dans la vision de la super-famille catho-tradi, c'est tout ce que je veux dire, point.
Perso, je n'ai rien à proposer (enfin sur l'école, si, j'en reparlerai une autre fois). J'essaie juste de maintenir une attitude cohérente sur tous les points. Et que - entre autres - à chaque fois que j'ai lu des trucs sur des sites comme le SB, j'y ai lu beaucoup de mauvaise foi, de misogynie, et de réinterprétation historique. Tout ce que je déteste.
Point.
> Mme Mère :
Ben oui, faut pas croire que le privé est foncièrement différent du public. Ce qui change, c'est éventuellement - je dis bien éventuellement - l'ambiance de travail (car parfois plus de fliquage des gosses) et les cours de catéchèse quand c'est du privé catholique.
Mais sinon, un gamin feignant dont la fainéantise est largement entretenue par ses parents, ne va pas changer uniquement parce qu'il entre dans le privé. Il faut d'abord que les parents changent d'attitude à son égard (moins de laxisme et de complaisance)...
> La Souris
(dites, ça fait plusieurs moins que je n'ai pas réussi à me connecter à votre site, avant ça faisait planter mon ordi, maintenant ça marche plus : quid ?)
Oui, si la famille nombreuse était en soi source de bonheur, ça se saurait. Bien sûr il y a pire que de récupérer le pantalon du grand frère, mais l'exaspération commence par là... ça continue par les livres et les activités (ne serait-ce qu'un sport) impossibles car pas gérable, ça continue avec l'impression d'étouffer littéralement sous le poids de ses frères et soeurs, je ne parle même pas des "grands" de la famille à qui il incombe, en fait, la tâche d'élever les plus jeunes - ce que je trouve positivement nul (c'est aux parents de le faire).
Après, les parents se gargarisent "oh, mon aînée est très mature, une vraie petite mère, elle m'a beaucoup aidée pour ses petits frères et soeurs"... bah oui tiens, c'est évidemment le rôle d'une ado de 13 ans de faire le boulot d'une mère...
(mais notons : ce qui est marrant, c'est de n'être jamais content : je connais des enfants uniques qui ont détesté leur solitude, des familles de toris enfants qui auraient bien voulu être plus ou moins nombreux, etc).
Je trouve cet article bien excessif ... Mais je me permets de rajouter un point qui pour moi est fondamental. Sans l'école privée, il n'y aurait plus de catholiques en France, car c'est à l'école que se fait la transmission de ce capital à la spirituel et culturel, maintenant que les familles l'ont pour la plupart délaissée.
RépondreSupprimerJe suis suffisamment vieux pour avoir connu le combat pour l'école libre et la progressive sécularisation des écoles privées, avec le corollaire habituel de tous les progrès dans ce pays : les collabos qui nous expliquent que "finalement c'est tant mieux parce que les prêtres et les bonnes soeurs ne sont pas tellement à leur place dans les écoles". Ces gens-là se trompaient très gravement, et leur lâcheté nous coûtera très cher ...
J'ai dit.
> PF ,
RépondreSupprimerhm, pour ma part, j'aurais plutôt tendance à dire que c'est le catholicisme de mes parents et ma formation scoute et historienne qui m'ont fait rester catholique, et sûrement pas mon passage dans le privé, mais bon...
Entre une catéchèse lamentable et le fait que, allez, 80 % des élèves ne fichaient jamais les pieds à la messe dans mon bahut de jésuites, je suis devenue très sceptique sur le côté "transmission du catholicisme" de l'école privée.
Au moins la moitié de mes connaissances ont fait l'intégralité de leur scolarité dans le privé tenu par des religieux (pas seulement par des laïcs avec inspiration catho et un aumônier passant par là trois fois l'an) et en ont plutôt retiré une image assez négative du catholicisme. Ceux qui ont changé d'avis (ça ne veut pas dire se convertir) l'ont fait par des rencontres ultérieures.
Après, oui, mon article est excessif. N'empêche que je trouve tout autant excessif de conspuer les professeurs du public et les traiter de ramassis de staliniens.
@PF
RépondreSupprimerJe suis restée catholique, malgré
1/ toute une scolarité passée dans le public
2/ l'absence quasi totale de catéchisme, vu que le discours "Jésus est ton ami" gonflait prodigieusement ma mère, ancienne catéchiste qui avait rendu le tablier à force de faire découper des poissons en papier aux mômes...
Mais pour échaper à la religion dans ma famille de tra-tra(dis) fallait se lever de bonne heure...
@ Artémise: j'essaie de virer Deezer au cas où ça serait ça. Je n'ai aucun problème d'accès, quelque soit l'ordinateur, mais ça peut dépendre de tellement de choses...
Moi qui me tâtais pour déménager vers un site perso, ça va faire un argument de plus si vous n'êtes pas la seule...
> chère souris,
RépondreSupprimerAh, merci, je vais essayer comme ça. Sans vouloir faire la râleuse, je crois effectivement que c'est Deezer.
Désolé, souris et artémise, vos exemples personnels n'invalident en rien mon postulat, qui est l'évidence même.
RépondreSupprimer"On peut être catho sans être allé dans le privé" & "on peut être allé dans le privé et ne pas rester catho" sont évidemment possibles, et pourtant le fait de baigner dans un climat qui ne soit pas stupidement hostile au catholicisme constitue en soi une immense différence.
De la même façon, il est évident que les gosses de cathos progressistes sont plus rarement croyants et pratiquants que les autres.
> Pf :
RépondreSupprimerBen, non. La foi, c'est un peu comme (j'ai dit un peu, hein :)) le goût de la lecture : ça s'apprend jeune, avec papa-maman.
Je sais bien qu'il y a des conversions tardives, mais c'est finalement assez rare.
Après, c'est sûr, des parents très catholiques auront plutôt tendance à mettre leurs gosses dans des écoles très très catholiques (genre messe obligatoire, etc).
Je ne crois pas vraiment qu'un enfant de non-croyants débarquant dans une école catholique s'y convertisse automatiquement.
Je maintiens qu'au contraire, la catéchèse dans le secondaire est très mal fichue et que ce qui compte, c'est que les parents aillent à la messe (entre autres, hein).
Bon, et cela dit, j'ai été élevée dans une famille de cathos progressistes, comme beaucoup de gens dans mon entourage :)
Grand débat sur ce chapitre !
RépondreSupprimerPour ma part, je ferai deux remarques. D'abord, que j'ai fait toute ma scolarité dans le public (mes cousins, dans le privé, ont doublé ou raté leur bac la première fois) ; je n'ai jamais redoublé, ni risqué de redoubler ; j'ai eu de très bons professeurs (plus que de très mauvais). Je parle donc de ce que je connais. Et je n'ai aucun avis sur le privé, puisque je ne suis jamais allé.
Pour ce qui est des professeurs du public, comme je le disais, j'ai eu vraiment de bonnes expériences. Et il y a même de très bons professeurs BCBG dans le public (j'avais une prof d'allemand toujours tirée à quatre épingle, et jamais avec la même robe. Je l'aimais bien, c'était réciproque). Je me souviens aussi d'une prof de français/latin en seconde, remarquable. Et d'un prof de math en première.
Quant à l'orientation "gauchiste" des profs, il faut relativiser. Par exemple, j'ai eu un professeur d'histoire, de gauche comme plusieurs allusions légères l'ont prouvé, qui s'est scandalisé que l'Education Nationale distribuât des tracts en faveur de la Constitution européenne de 2005 ; c'était un vrai "citoyen", pour le débat et la liberté d'opinion. En outre, il y a beaucoup de professeurs qui restent impartiaux, dans de nombreuses matière (quelle importance qu'un professeur de math ou de latin soit gauchiste ?). Enfin, gauchiste ne signifie pas forcément idiot ou incompétent. Et on peut très bien apprendre les mécanismes de la dissertation et structurer sa réflexion avec un prof gauchiste. Et puis non, les profs du public ne sont pas tous gauchistes.
Ma deuxième remarque est la suivante : je constate que pour beaucoup école privée = école catholique. D'où l'impression que ce que certains reprochent au public, en fait, c'est de ne pas être catholique.
Je répète que je n'ai rien contre le privé, au contraire. Je voulais simplement témoigner de ma connaissance du public.
Ah bah ca fait du bien de voir qu'il n'y a pas que du crétin de base du salon beige ou de fds qui commentent chez fromageplus...
RépondreSupprimer> Télémaque,
RépondreSupprimerOui, tout dépend bien évidemment des établissements et non de l'estampillage privé/public. Dans ma ville d'origine, les bons lycées sont plutôt privés mais LE bon lycée du coin est public. C'est aussi celui dont les classes prépas sont les meilleures.
Pour ma part, j'ai eu comme prof, pour la plupart, de vrais intellectuels de gauche. J'en ai vu un, un bonhomme remarquable qui ne sortait jamais sans son écharpe rouge, jeter (mais littéralement jeter) dehors d'une classe un type qui venait en plein cours pour "faire campagne contre la guerre en Irak" au sein de mon lycée de prépa, parce que pour lui il était inacceptable de faire de la politique pendant les cours.
Les pires anticléricaux, malheureusement, c'est dans le privé que j'ai eu le "bonheur" de les écouter.
Sur votre dernière remarque, je vous suis tout à fait. Cela dit, l'assimilation est rapidement faite quand on sait que quelque chose comme 90 % du privé est catholique.
> Bob,
Vous savez, le Fromage plus c'est avant tout le Fromage plus que ses lecteurs, le Fromage se suffit à lui-même !
"Mort aux cons" ? Waouh, ça, c'est de la subversion.
RépondreSupprimerPour le reste, tu ne réponds pas à aucun de mes arguments, tu ne connais visiblement pas le privé hors contrat, et oui, le sous contrat est à détruire pierre par pierre, comme l'Education Nationale, soit dit en passant, il est même aberrant que ce soit sous la tutelle de l'Etat. Remettre un peu de prise de risque dans tout ce foutoir ne serait pas forcément une mauvaise idée.
J'apprécie beaucoup vos articles intelligents, votre vivacité d'esprit et votre culture. Je suis issue d'un milieu très différent du vôtre, d'une famille catho-laïque, déchristianisée et athée, pas d'éducation religieuse, mais je suis d'accord avec ce que vous dîtes. Ça me parle et je comprends très bien vos raisonnements.
RépondreSupprimerJe me souviens être allée plusieurs étés en vacances étant enfant avec un organisme qui s'appelait FAVAC, catholique, pa'ce que c'était pas cher et y en avait une en Normandie ça faisait pas loin de Paris, de sorte que mon père pouvait (comme les autres pères) venir nous rejoindre tous les week-end. Il s'agissait de maisons familiales, que je définirais un peu comme des kibboutz catholiques; d'ailleurs il n'y avait pas que des catholiques, il y avait aussi des juifs et des protestants, et des athées comme nous. C'était rudimentaire, mais très bien organisé: deux services pour les repas et menus adéquat, un pour les enfants (jusqu'à 14 ans) avant, et un pour les adultes après, de sorte que les parents pouvaient manger tranquillement et faire connaissance (c'était communautaire, donc des grandes tablées) tandis qu'il y avait des moniteurs-trices pour s'occuper des enfants le temps nécessaire. Il y avait une cuisinière, mais les vacanciers faisaient la vaisselle (dans ce temps là les lave-vaisselles n'existaient pas) par roulements. Chacun faisait sa chambre, évidemment, la femme de ménage ne faisait que les sanitaires. Il y avait ceux qui allaient à la messe et ceux qui n'y allait pas, mais ce qui est certain c'est que ces séjours comptent parmi les meilleurs souvenirs de vacances de mon enfance.
Je suis un peu sortie du sujet, mais c'est au bout du compte ce que votre article m'a remémoré, j'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette digression.
> Polydamas,
RépondreSupprimerBen écoute, j'ai pas vocation à la subversion universelle, déjà, ensuite tu peux peut-être t'imaginer que si je commence à répondre point par point, on va s'engager dans un formidable dialogue de sourds et je n'en ai ni le temps, ni l'énergie, ni même l'envie.
Encore moins si ta conclusion, c'est que tu aimerais bien voir foutre ma baraque au feu.
> Floréal,
merci !
C'est un beau souvenir que vous racontez là, et surtout - ce qui me fait chaud au coeur - la preuve que catholique ne signifie pas autiste qui sent le renfermé. Et qu'on peut faire de très belles choses même en mélangeant les genres.
Vous savez, pour ma part, le scoutisme m'a apporté des expériences magnifiques, mais c'est aussi dans ce milieu que j'ai été confrontée pour la première fois à l'intégrisme, à la bigoterie digne des plus belles horreurs du XIXe siècle, à la mesquinerie, à la bêtise absolue voire revendiquée. Et pourtant, encore une fois, le scoutisme, c'est aussi pas mal de mes plus beaux souvenirs de 10 à 18 ans.
(précision : scoutisme catholique)
RépondreSupprimerCatho "progressiste" élevée dans une famille "progro pur jus des années 80", j'ai néanmoins eu le droit à la messe obligatoire le dimanche, j'ai fréquenté (sans contrainte aucune) l'aumônerie jusqu'en prépa et j'ai fini par épouser un catho élevé dans le même moule. Ce n'est pas pour ça que nous reproduisons entièrement le modèle, mais je pense pouvoir dire que nous avons la foi.
RépondreSupprimerEt en bonne gauchiste de base, je n'hésite pas à inclure des oeuvres chrétiennes dans les textes que je fais étudier à mes élèves (que ce soit en latin, en grec, ou en français).
Marie,
RépondreSupprimerpareil pour moi pour l'éducation, mais je n'ai jamais fichu les pieds en aumônerie (à l'époque, j'étais plutôt asociale). Et j'ai épousé (à l'église aussi) un non catholique pas élevé dans le même moule que moi.
Et tu as bien raison d'inclure les oeuvres chrétiennes, après tout, ce sont des oeuvres qu'il est important de connaître.
Ta baraque au feu ? Sans souci...
RépondreSupprimerJ'ai largement confiance sur tes capacités pour savoir que tu te tireras très bien de ce qu'il risque d'advenir ensuite. Mais oui, j'en ai plus que marre de cet outil de contrôle des populations qu'est l'EN.
Quant aux commentaires finaux, je me marre, vous êtes vraiment admirables à dire qu'il est important de connaitre les œuvres chrétiennes...
Même moi, je ne m'en étais pas douté, c'est dire. :)
> Suis pas sûre que ce soit en me brossant dans le sens du poil que tu vas me convertir aux joies et bonheurs du privé...
RépondreSupprimer