lundi 11 avril 2011

Les brèves du lundi - c'est le printemps.


1. Premier week-end où l'on s'autorise à sortir de chez soi sans veste, et même à sortir les lunettes de soleil. Et même à travailler sur le balcon. Et même que les lilas sont en fleur.


2. J'ai de nouveau cédé à la tentation, replongé dans un vice abominable. Eh oui, j'ai racheté un céleri-rave.
Je l'ai cuit à la vapeur avec de la carotte, haché le tout grossièrement, mélangé avec trois oeufs et de la crème, ajouté de la ricotta qui est le meilleur truc du monde, fait une pâte brisée et hop, une quiche de printemps qui se mange froide le lendemain. Strou bon.


3. Henry James, c'est bien, mais c'est moi ou Isabel Archer du Portrait de femme est une chieuse de première catégorie ?


4. Cranach au Luxembourg (enfin au Musée du Sénat, pas au Luxembourg Luxembourg, bien entendu), c'est bien et il faut y aller. Ne serait-ce que pour l'avant-dernier tableau, scène de genre satirique sur le mode "les époux mal assortis, 1. le vieillard en train de peloter une jeune femme". Surtout quand au bout de cinq minutes d'observation, on se rend compte que la jeune femme a clairement la main gauche dans le pantalon du bonhomme. Sur le coup et après une bonne série de Vierges à l'Enfant et de portraits de réformateurs à l'air guilleret (comme en témoigne leur habit noir et leur effrayant rictus : Luther, Mélanchthon et autres comiques), eh bien, comment dire, ça surprend.
Evidemment c'est blindé de monde pendant les deux premières salles (les commissaires d'expo se sentent toujours obligés de faire débuter les expos par des micro-salles où débarquent tous les gens qui débarquent en masse) et on n'échappe pas aux rombières emperlouzées, mais c'est rien chouette.


5. J'avance bien dans ma découverte de l'oeuvre de Cronin. Pour le moment Les Clés du royaume est mon grand favori - tant il est rare de faire un grand roman qui parle de religion, de vocation, d'évangélisation, de conversion.


6. et bonne semaine !

mercredi 6 avril 2011

Hiroshima 45, Tchernobyl 86, Windows 95.

(la blague du titre n'est pas de moi mais ce n'est pas grave, car j'aime contribuer à la diffusion des biens culturels)



Dans mon entourage, j'ai plein d'amis Linux-men. Je les aime bien mais il faut avouer que parfois, ils me découragent un peu.

Linux-man, c'est (en général) un garçon qui a fait de l'informatique son métier, mais pas toujours. Le signe distinctif de Linux-man n'est pas tant son métier ou son habileté à ressusciter votre ordinateur qui ne marche plus, mais son obsession pour les logiciels open source. En gros, Linux-man a divisé le monde entre les méchants (Bill Gates, Microsoft, Google) et les gentils (Linux, OpenOffice, Ubuntu, etc). Il y a enfin les méchants (ceux qui font ça pour le fric, tu vois) et les gentils (ceux qui font ça pour la cause). Evidemment, Apple et son gourou Steve Jobs viennent un peu compliquer le tableau, car Linux-man a bien évidemment acheté l'Ipad, mais ne cesse de se plaindre des méthodes commerciales et entubatoires d'Apple (qui réussit à vendre quatre fois plus cher que tout le monde un ordinateur qui se vend comme des petits pains, pour une sombre histoire de design mieux léché).

Linux-man est adorable. Linux-man est toujours prêt à vous filer un coup de main lorsque vous galérez avec votre bécane, mais il faut avouer qu'il est parfois un peu déconcertant.

Exemple, vous mentionnez que vous avez enfin pigé comment fonctionne Access et que vous vous apprêtez à remplir votre base de données destiner à faire du vaste bordel qu'est votre thèse, quelque chose de lisible. Néanmoins vous auriez bien besoin d'un petit coup de main encore. Linux-man vous rigole dans les trous de nez et vous demande pourquoi vous n'utilisez pas MySql. Linux-man n'en a rien à faire que vous n'ayez trouvé qu'une formation sur Access à la fac. Linux-man, au lieu de répondre en deux mots à votre question, passera un quart d'heure à vous démontrer les joies de la licence libre, et ne vous répondra, d'une moue dégoûtée, qu'à la fin, lorsque vous lui aurez assené que vous avez perdu suffisamment de temps à apprendre à vous servir d'Access, et que vous n'avez pas l'intention de recommencer.

Autre exemple, vous téléchargez une mise à jour d'Open Office - si, comme moi, votre radinisme vous a empêché de prendre le pack office en plus lors de l'achat de votre MacBook, ce qui vous a conduit à installer la suite OpenOffice (gratos et puis, à la fac, y'a un informaticien qui fait des formations pour apprendre comment ça marche). Là, Linux-man est content, car vous vous servez d'un logiciel open source. Mais Linux-man n'est pas si content que ça, et il veut absolument vous convaincre qu'il existe un nouveau truc de traitement de texte encore plus mieux. "Ah mais ça marche mieux ?" lui demandez-vous. "Non mais c'est mieux". Oh.
Effectivement, c'est mieux car les types qui ont fondé ce nouveau truc, en fait, ce sont les gentils d'Open Office qui n'aimaient pas qu'Open Office soit truffé de méchants qui font ça pour le fric - oui car Linux-man est très souvent persuadé que l'informatique doit être un truc totalement désintéressé, par des gens qui font ça de manière désintéressée. Pas pour le fric mais alors pas du tout. Alors le nouveau logiciel, il est fait par des gentils encore plus gentils que les gentils d'avant.

Dernier exemple, vous pensez remplacer votre vieux téléphone parce qu'un smartphone, c'est joli et rigolo. Linux-man fera le siège de votre paillasson jusqu'à ce que vous lui ayez promis de prendre un téléphone avec Android. Vous ne savez pas ce qu'est Android et vous vous en foutez bien (ce que vous voulez, c'est un téléphone qui téléphone, et qui aille sur google si comme moi vous êtes un compulsif de wikipedia). Mais vous le lui promettez car au fond de ses yeux il y a une petite lumière et que vous vous en voudrez à mort de le rendre malheureux.



Mais qu'on ne se méprenne pas : Linux-man est un type bien. Seulement, arrêtez d'être méchant avec lui, et ne lui parlez pas de votre pc qui tourne pas si mal avec Windows Vista. Il pourrait faire une dépression.