vendredi 24 février 2012

Les 11.

Je n'avais guère d'inspiration depuis deux semaines, de l'affaire je ne disais rien. En plus j'avais découvert de nouveaux blogs de cuisine. Et puis ce matin je me suis rendu compte que j'avais été taguée par Melalala du Blog épisodique alors c'est chouette, je vais pouvoir avoir trois billets au sujet tout trouvé.

C'est parti pour l'épisode 1 : les Règles du jeu.


- Poster les règles sur votre blog.
- Révéler 11 choses à propos de vous-même.
- Répondre aux 11 questions posées par la personne qui vous a taguée.
- Créer 11 nouvelles questions pour les personnes que vous taguerez et pour celle qui vous a taguée !
- Taguer 11 blogueurs et mettre le lien de leur blog sur votre post.
- Prévenir les personnes taguées.


11 choses à propos de moi-même, voyons, voyons...


1. Je suis incapable de suivre une recette de cuisine à la lettre. D'abord parce qu'il me manque toujours un ingrédient. Et surtout, je suis une adepte du "boooarf, ça passera bien comme ça".

2. Je déteste sortir de la douche et ne pas me laver les dents juste en sortant. Raison pour laquelle je déteste prendre ma douche le matin sans avoir pris mon petit déjeuner au préalable. Et je déteste sortir le matin sans avoir pris mon petit-déjeuner. D'où profond désarroi quand il faut faire une prise de sang à jeun.

3. J'ai lu les Confessions de Jean-Jacques Rousseau et la Nouvelle Héloïse à treize ans et j'ai kiffé grave. J'ai essayé de les relire récemment et ça m'est un peu tombé des mains. On a des goûts bizarres quand on est ado, tout de même.

4. Je déteste mon prénom qui est tout sauf original pour les filles de mon âge (on a toujours été au moins trois dans ma classe à porter le même) et que je trouve horrible à prononcer. L'Epoux ne m'appelle que très rarement par mon prénom et quand il le fait c'est comme la maîtresse du petit Nicolas quand elle vouvoie les élèves, c'est que j'ai fait un truc pas comme il faut. Ou alors qu'on est en société.
F... la société.

5. J'ai eu les oreilles percées à six ans, pour mon anniversaire. Huit ans plus tard j'ai obtenu le droit de me faire percer un second trou à chaque oreille après avoir harcelé ma mère qui ne voulait pas de "piercing". Aujourd'hui, et depuis plusieurs années, je ne mets plus de boucles d'oreilles dans ce second trou qui persiste à ne pas se reboucher. C'est un peu ballot.

6. Je déteste les petits bouts de papier qui traînent - tickets de caisse froissés par exemple, étiquettes décollées non jetées, etc.

7. Je me tortille en permanence une mèche de cheveux. J'ai commencé en prépa et j'essaie de m'arrêter. Jamais réussi jusqu'à présent. Pour éviter au maximum, je m'attache les cheveux. De toute façon je n'ai pas la crinière de feu dont je rêve, alors...

8. Dans ma bibliothèque il y a trois livres que je relis tous les ans : Le siècle des Lumières d'Alejo Carpentier, Les Cavaliers de Joseph Kessel et Comment voyager avec un saumon d'Umberto Eco. Je pourrais les relire plus souvent mais je limite à une fois par an pour avoir un peu le temps d'oublier et de les redécouvrir avec plaisir.

9. L'un de mes grands titres de gloire universitaire est d'avoir épaté un professeur d'histoire de l'art contemporain en reconnaissant le sujet d'un tableau pompier du XIXe siècle, les Sept contre Thèbes. Depuis ce jour, il m'a eue à la bonne alors que je faisais office de touriste sympathique dans son cours où je venais en "non noté".

10. Mon plus grand regret est d'être vraiment, vraiment mauvaise en langues vivantes. Je suis incapable d'avoir un accent correct. Je me débrouille à l'écrit sous la torture en anglais et en italien mais pas plus. Ma première langue autre que le français, c'est le latin. C'est dire si j'ai vécu dans une grotte.

11. Le lundi matin, je fais le repassage de la semaine en écoutant le podcast du Masque et la Plume. Ensuite je m'octroie le luxe de prendre un bain en faisant les mots croisés du Télérama. J'ai enfin réussi à terminer une grille le mois dernier. Fierté incommensurable.



(la suite demain)

dimanche 5 février 2012

Miroir (2).


Je m'étonnerai toujours devant les réactionnaires autoproclamés, les vrais les purs les durs, ceux qui n'hésitent pas à publier leur haine du Parti Socialiste sur Facebook ni à dénoncer ouvertement la racaille (vaste ensemble comprenant les gens un peu bronzés, les jeunes à capuches du RER, et le Parti Socialiste), qui lisent Léon Bloy et Philippe Muray (ou du moins le citent abondamment sur Facebook), qui écoutent de la musique classique, et qui n'hésitent pas à se comporter avec la même goujaterie que ces racailles qu'ils abhorrent.

Scotchés à leur Iphone toujours posé sur la table lorsque vous prenez un café avec eux (ce qui, à moins d'avoir un train à prendre, donne assez nettement à entendre qu'ils s'emmerdent avec vous), ils trouvent normal de photographier la starlette qui entre dans le même restaurant qu'eux, et s'outrent vertueusement à grand renfort de termes fleuris, de se faire insulter lorsque la starlette en question s'en aperçoit. Si vous leur faites remarquer qu'ils n'ont fait que récolter la monnaie de leur pièce, ils s'outrent encore davantage.

N'est-il pas infiniment triste de remarquer que ces gens de l'élite ne valent finalement pas plus que tout ce qu'ils conchient au nom d'un art de vivre qu'ils seraient les dernier à défendre ?

C'est un peu le même genre de tristesse qui étreint lorsque, sur un blog ou un forum de professeurs, on relève les fautes d'orthographe à la pelle. On se dit alors que décidément, nous sommes mal partis.



mercredi 1 février 2012

L'autre jour, on a décidé avec l'Epoux de regarder Inception. Le DVD trônait (traînait ?) depuis des semaines (peut-être même des mois, d'ailleurs) sur l'étagère des "trucs à voir un jour" et il me faisait un peu pitié, tout seul, là, abandonné. Et puis, à ce qu'on nous avait dit, ça valait le coup de le voir, vraiment, je te jure, c'est un film hyper ambitieux, si, le réalisateur a voulu faire quelque chose de nouveau, le scénario est ambitieux, vraiment.

Bon.

Alors c'est vrai que certaines choses valent le détour dans ce film - Leonardo DiCaprio, par exemple, qui vieillit plutôt bien. Sinon, il y a à peu près tout ce que je déteste dans le cinéma :

- un début à trois mille à l'heure, où il faut attendre la fin du premier quart d'heure pour piger un tant soit peu qui est qui, pourquoi, où et comment. Très facile à faire, il suffit d'enchaîner les scènes sans liens entre elles et surtout, de faire parler les acteurs trop vite et dans leur barbe.

- l'abus de flashbacks (plus d'un par quart d'heure, c'est définitivement trop).

- Marion Cotillard

- un réalisateur qui tient vraiment à montrer qu'il ne fait pas n'importe quel film, là, hein, il a de l'ambition. Alors il use et abuse du ralenti.

- les cartes postales éhontées : une p'tite scène au Japon dans un décor japonisant (avec des paravents finement peints), une p'tite scène à la montagne (genre j'ai eu des crédits pour tourner dans la neige, alors j'vous mets de la neige, vous ne m'en voudrez pas hein ?), une p'tite scène dans un hôtel de luxe avec des ascenseurs qui font ding !.

- le comble de l'horripilant, les fins "en suspens", ouh là là comme je suis trop malin (et ambitieux), je laisse le spectateur décider de lui-même si lui ou non le héros a réussi ou pas sa mission. Et puis j'ai pas eu assez de sous pour finir de payer le scénariste, vous m'excuserez.


Et puis il y a le scénario à la noix : je vous la fais courte, un industriel japonais (méchant mais en fait un peu gentil, c'est toujours comme ça dans les films ambitieux qui refusent de se complaire dans le cliché) demande à un "extracteur" (comprenez, un type - c'est Leonardo - qui fait de l'espionnage industriel, mais dans les rêves des gens, et c'est vachement compliqué) de l'aider à saboter l'empire industriel de son concurrent. Moyennant quoi il l'aidera à revoir ses gosses qu'il n'a plus vu depuis qu'il a dû quitter les Etats-Unis après avoir été injustement accusé du meurtre de sa femme (c'est Marion Cotillard et c'est trop long de vous raconter comment elle est devenue cinglée).
Et donc, pour foutre en l'air les affaires du concurrent, Leonardo doit implanter dans la conscience d'icelui l'idée de saboter lui-même son empire industriel, dont il vient d'hériter en s'appuyant sur les déplorables relations qu'il avait avec son père (qui vient de mourir).

Et donc pour ça, il faut entrer dans un rêve dans un rêve dans un rêve dans un rêve, faire semblant d'enlever le concurrent du japonais, se faire tirer dessus à tout bout de champ, aller faire du ski pendant une tempête de neige, affronter un ouragan, mourir pour de faux (mais quand même un petit peu pour de vrai), et d'autres trucs horribles comme écouter du Edith Piaf. Jusqu'à ce que le concurrent du japonais finisse par aller faire le beatnik sur une plage et laisse tomber les affaires. Et le héros retrouve sa famille à la fin. Tout le monde est content.

Cela dit, vu le pognon que semblait avoir le japonais, j'ai pas bien compris pourquoi il fallait absolument se faire autant suer pour obtenir un résultat qu'il aurait aussi bien pu atteindre en corrompant tranquillement l'entourage de son concurrent, ou en lui dépêchant deux ou trois mafieux pour le descendre.

A moins que ça ne soit ça, précisément, qui fait qu'un film est ambitieux. Moi, je ne suis pas à la hauteur.