mercredi 28 septembre 2011

L'école meurt, l'école est morte.


Il y a peu, je sortais de chez moi et passai près du collège de mon quartier. Collège plutôt BCBG, enfants de familles plutôt tranquilles. Deux professeurs discutent, l'un d'eux mentionne qu'il a encore dû punir un élève connu des services pour être du genre pénible. Pas bien méchant, plutôt grand garçon très couillon, qui aime bien faire rigoler la classe aux dépends du professeur. Et qui récidive malgré l'avalanche d'heures de colle et de punitions - vu que ce n'est jamais bien grave, on ne va pas non plus l'exclure du collège.
"- Ah, tiens, il a pourtant été collé la semaine dernière, ça aurait dû le calmer pour dix jours là non ? Et qu'est-ce qu'il a fait cette fois ?
- Bah, il essayait de planter son compas dans la chaussure de son voisin.
- Et t'as fait quoi ?
- Je lui ai donné à recopier le dictionnaire jusqu'à "abruti". Il n'a plus bougé du reste du cours, ça l'a mouché bien comme il faut."

Ce dialogue m'a très exactement fait éclater de rire. Dans mon enthousiasme pour la présence d'esprit du professeur, je l'ai même posté sur Facebook pour faire rigoler à mon tour les copains.

Mal m'en a pris je me suis pris quelques sales réflexions à base de "un prof fait ça à mes enfants, je vais le voir direct pour lui demander l'intérêt pédagogique de cette punition, c'est un avilissement, une insulte, c'est scandaleux". On sentait que le parent d'élève offusqué n'était pas loin de venir casser la gueule au prof, ce tortionnaire fasciste et sadique.

J'ai eu beau expliquer que 1 "abruti" n'est pas précisément une insulte atroce et que 2 la punition est par principe destinée à faire chier l'élève chiant et qu'à comportement débile punition débile, rien n'y a fait. On m'expliquait que les professeurs qui font ça sont des incapables, des imbéciles, sans aucune autorité, qui vont tous finir en dépression.


C'est très exactement parce qu'il y a des parents comme ça que l'école meurt. Parce que toute autorité, toute légitimité est retirée aux professeurs, forcément coupables de tous les maux. L'élève est un petit branleur inculte ? Mais c'est que le cours n'est pas intéressant voyons ! L'élève est violent, il frappe ses camarades ? Mais c'est que les professeurs ne le surveillent pas assez et refusent de comprendre que c'est sa manière de s'exprimer.
De nombreux parents d'élève sont intimement persuadés d'avoir mis au monde un génie, la huitième merveille du monde, un être de lumière - au moins. Il n'est qu'à voir les hurlements que vous pouvez entendre lorsque vous sous-entendez, en réunion parents-profs, que Chouchou aurait peut-être éventuellement besoin de suivre l'aide personnalisée proposée par l'établissement. Alors, quand le problème est lié à la discipline, imaginez... Quoi, leur enfant fume et pas que des cigarettes ? Mais c'est de son âge, vous devez le comprendre. Quoi, il gifle un surveillant ? Mais j'aurais fait pareil, il ne doit pas se laisser manquer de respect...


C'est comme ça qu'on arrive à des situations ou, aujourd'hui, un gosse de neuf ans tue sa camarade de dix ans d'un coup de pied dans la poitrine. Et qu'on OSE nous parler de "coup réflexe". Un coup réflexe qui s'apprend par une longue pratique des arts martiaux, en général... Et qu'on nous présente le jeune meurtrier comme une victime, bien évidemment.

Moi, je pleure sur la gosse fauchée à dix ans à peine, victime d'un de ces gamins à qui on n'a jamais appris la moindre contrainte. Qui trouve normal de frapper violemment si on le bouscule à la cantine. Je pleure aussi sur ce gosse qui à neuf ans à peine doit répondre d'avoir tué sa camarade.
Je n'ai en revanche aucune pitié pour ses parents qui ne lui ont jamais appris à se maîtriser. Et sur toutes les ordures qui se contenteront d'invoquer "le réflexe", l'"accident", "le manque de moyens" (la faute à ces salauds de profs en grève).

Je parie aussi qu'on apprendra très vite que cette école était connue pour sa violence, que le gosse n'était pas "un garçon très calme " (oh mais si voyons, un ange, véritablement). Un peu comme la fois où Karen Montet-Toutain, après avoir été poignardée par un élève, s'était vu d'abord reprocher d'être une mauvaise prof, jusqu'à ce qu'on découvre que l'établissement était connu pour son extrême violence.

L'école meurt de la langue de bois. Les enfants meurent d'un ignoble laxisme des adultes.

Je ne sais pas vous, mais cette histoire, une de plus, m'anéantit.









lundi 12 septembre 2011

Paris révolutionnaire, 3. Le cimetière de Picpus.





Si vous voulez vérifier que l'un de vos ascendants s'est fait guillotiner sous la Révolution, vous pouvez toujours commencer par aller faire un tour dans l'est parisien, près de la place de la Nation, où se trouve - mais il faut être au courant - le cimetière de Picpus. Vous n'êtes pas obligé d'avoir des ancêtres guillotinés sous la révolution - personnellement, mes ancêtres, je ne les connais pas (et je m'en fous un peu : à cette époque, le paysan normand devant être plus proche de ses bestiaux que de l'être humain, si l'on en juge par Maupassant, j'ai moyennement envie d'aller leur claquer la bise).

Outre son nom rigolo, le cimetière de Picpus fait partie des vraies curiosités de Paris. Du genre qu'il faut connaître parce que comme chez Total, on n'y va pas par hasard. Situé au 35 rue de Picpus à Paris XIIe, amis chartistes qui passez par là, il suffit de prendre le 29 à la sortie des Archives nationales pour y être en vingt minutes. Sinon, c'est tout près de la place de la Nation.

Rue de Picpus, vous longez un mur. Blanc. Il ne faut pas louper la plaque parce que l'énorme porte, en bois, n'a finalement rien d'extraordinaire.

Vous poussez la porte - elle est ouverte sans qu'il soit besoin de sonner, tous les après-midi que Dieu fait, ou presque, de 14h à 17h si mes souvenirs sont bons. De toute façon on ne vous fiche pas dehors à l'heure tapante, pour la bonne raison que la boutique est tenue par des religieuses chanoinesses de Saint-Augustin qui sont à l'office à l'heure où l'on ferme. La courtoisie la plus élémentaire consiste donc à regarder sa montre et à se mettre dehors soi-même.

D'abord, vous entrez dans une cour couverte de graviers, avec en face une charmante chapelle classique. L'entrée du cimetière (autre épreuve initiatique : c'est comme à Fort Boyard, faut tout trouver tout seul) est à gauche quand on est face à la chapelle, il suffit là encore de pousser la porte.

Mais avant, on peut passer par la chapelle, c'est là qu'on vérifie si on a un arrière-grand-père guillotiné, parce que dans le choeur, on trouve d'immenses plaques commémoratives où sont inscrits les noms de plusieurs centaines (1306, précisément) de morts de la Révolution française.
Le couvent de Picpus, en effet, est un haut lieu de la répression révolutionnaire à son comble dans les années 1793-1794 : on est tout près de la place de la Nation, rebaptisée à ce moment place du Trône renversé (ambiance). Au paroxysme de la Terreur, on a pu y raccourcir une cinquantaine de personnes par jour - heureusement, ça n'a pas duré sinon le combat aurait assez vite cessé faute de combattants, comme dit l'autre.

Pendant ces années guillerettes, le couvent de Picpus a servi tour à tour de prison, de maison de santé, et d'endroit commode pour creuser des fosses communes, dans les jardins du couvent. On y guillotine un peu de tout, du noble, du bourgeois vaguement contre-révolutionnaire, des religieux : c'est ainsi que l'endroit est célèbre pour abriter la fosse commune où furent ensevelis les restes des Carmélites de Compiègne auxquelles Bernanos a fait un sort.

En 1796, le jardin est racheté par

En 1796, le jardin est acheté en secret par la princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen (épouse d'Aloys Antoine, prince souverain de Hohenzollern-Sigmaringen), car le corps de son frère, le prince Frédéric III de Salm-Kyrburg, guillotiné en 1794, y repose. Dès 1802, une souscription est organisée par la marquise de Montagu pour acquérir l’ancien couvent des chanoinesses ainsi que les terrains avoisinant les fosses communes. Des familles dont les membres avaient été exécutés fondent le Comité de la Société de Picpus pour l'acquisition du terrain, afin d'y établir un second cimetière près des fosses. La Société de Picpus est composée en premier lieu de Mme de Montagu, née de Noailles, président, de Maurice de Montmorency, d'Aimard de Nicolaï, de Mme veuve Le Rebours, née Barville, de Mme veuve Freteau, née Moreau, de Mme la marquise de La Fayette, née Adrienne de Noailles, de Mme veuve Titon, née Benterot, Mme veuve de Faudoas, née de Bernière, Mme veuve Charton, née Chauchat, M. Philippe de Noailles de Poix, M. Théodule de Grammont. Bref, que du beau monde.

Dans les années qui suivent, des fouilles sont menées afin de délimiter précisément l'emplacement des fosses communes.

Parallèlement, les familles des fondateurs de la société commencent à se faire inhumer dans le cimetière qui est aujourd'hui le seul cimetière privé de Paris (avec le cimetière des Juifs portugais, dans le XIXe, où l'on ne peut rentrer que sur autorisation du Consistoire israëlite de Paris).


Quand vous entrez dans le cimetière, vous vous sentez tout chose : vous déambulez entre les tombes aux noms prestigieux, vous passez devant les plaques commémoratives qui rappellent comment de jeunes gens de bonne famille entrèrent dans la Résistance et moururent au combat ou en déportation. Gramont, Voguë, Lévis-Mirepoix, La Rochefoucauld, Montmorency...

Au bout du cimetière, vous apercevez l'emplacement des fosses communes dont vous ne pouvez vous approchez, mais vous savez que vous allez passer tout près des dépouilles de malheureux perdants de la Révolution...

Et tout au fond, vous entendez que résonne un bruit étrange. Si vous êtes tout seul, vous vous sentez même... un peu trop seul avec ce bruit. Vous vous approchez de la source, vous comprenez qu'il s'agit d'un roulement de tambour qui résonne en permanence auprès de la tombe de La Fayette, enterré là sous une terre rapportée des Etats-Unis, sous une floppée de drapeaux français et américains éternellement reconnaissants.

Je ne sais pas si c'est le petit air désuet, la dévotion patriotique mêlée d'un soupçon de kitsch, qui m'a le plus émue.

Je suis repartie sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger cette auguste assemblée de morts.





jeudi 8 septembre 2011

Alix de Saint André, En avant route ! - le livre de l'été.



Au Masque et la Plume, j'aime bien Olivia de Lamberterie. Elle a une voix formidablement classe et elle donne envie de lire même les livres qu'elle descend, tellement elle en parle bien.

Comme elle avait parlé plusieurs fois d'Alix de Saint André, pour en dire du bien, j'ai fini par aller à la bibliothèque et emprunter son dernier bouquin, En avant, route !.

Ou comment une femme qui fume ses trois paquets de clopes par jour, qui a perdu puis retrouvé la foi, qui se définit avec humour comme la "petite soeur des riches", part, à trois reprises, sur le chemin de Compostelle.

Alix de Saint-André, fille d'un ancien du cadre noir de Saumur, vous l'avez peut-être vue dans Nulle part ailleurs du temps de Jérôme Bonaldi, vous l'avez peut-être lue dans Elle, bref, elle est journaliste et chroniqueuse.

Et catholique (je ne le savais pas avant d'ouvrir le bouquin). Et pèlerine.

En avant, route ! fait partie des rares romans à m'avoir émue aux larmes. Il y a des romans qui me font tordre de rire (dans le RER, je ne vous dis pas comment les gens me regardent bizarrement). Rares sont ceux qui m'émeuvent réellement.

C'est l'histoire de trois pèlerinages, trois routes, trois aventures humaines et spirituelles différentes. Une méditation toujours drôle et chaleureuse, avec des rencontres farfelues, des hommes et des femmes à la recherche... de quoi ? De réponses à des questions qu'ils ne se posent pas vraiment ?

Alix de Saint-André sait poser un regard humaniste et délicat sur ces gens qu'elle rencontre. Elle sait trouver les mots pour expliquer la foi, simplement, et devient la catéchiste d'un "apostat" en route vers l'apôtre. Carlos l'Apostat, qui deviendra Carlos le converti. Elle raconte son père, ses amis, ses morts. Elle raconte comment on soigne ses pieds et les pieds des autres. Comment on choisit et lave quotidiennement ses chaussettes. Comment on devient mendiant sur la route. Comment parfois, on explose, pour une broutille, et comment on se réconcilie. Comment on apprend à partager. Comment le seul fait de prendre une douche chaude peut tout changer. Comment la marche, les yeux fixés au sol, peut devenir en soi une prière. Comment on récite un chapelet en marchant, machinalement, et comment cela devient une oraison.


Cathos, non cathos, lisez-le. Vraiment. C'est très beau. C'est... humain. Formidablement humain.




dimanche 4 septembre 2011

Le respect, la charité et les trous du cul.



En juin, j'ai fait quelque chose que je n'avais jamais fait de ma vie. Cela peut vous paraître dérisoire, mais voilà : j'ai quitté avant la fin une messe "familiale", celle du baptême de ma dernière cousine âgée d'environ deux ans.

Parce que c'était ça ou je me mettais à coller des baffes à une bonne partie de l'assistance, ce qui vous en conviendrez n'est pas une solution.

Tout a commencé le dimanche matin quand nous nous sommes rendus compte que sur l'ensemble de la famille seuls mes parents, mes soeurs (et mon beauf', l'Epoux n'ayant lui-même pu venir) et mes neveux, assistions à la messe précédant le baptême. Même les parents de la petite future baptisée n'ont pas daigné se magner les fesses pour être à l'heure, sous le fallacieux prétexte expliqué la veille au soir que "à la fin de la messe, on doit venir présenter les enfants à l'assemblée, et il faut passer par la sacristie". J'ai eu le malheur de faire remarquer que ma mère, marraine de la petite, serait tout à fait capable d'assister à la messe, de sortir de l'église, faire le tour et repasser par la sacristie en l'espace de douze secondes, et que donc les autres seraient capables de faire de même, je n'ai récolté que des regards noirs.

Je passe aussi sur les commentaires entendus la veille au soir, à base de "ahlala, le prêtre de d'habitude est bien mais pour le baptême on nous a imposé le vieux qui a Parkinson, bon il est gentil mais c'est relou quoi".

La messe donc. Les cousins se pointent les uns après les autres, s'installent en discutant au fond de l'église. Mais au moins, ils sont là. La famille de l'autre petit baptisé en même temps, du reste, s'abstient ne serait-ce que de rentrer, des fois que ça leur donne des maladies.

Pompon de la pomponette, le baptême. La famille de l'autre petit baptisé ne sait apparemment pas ce qu'elle fait là. Ils débarquent à cinquante dans la petite église de campagne, hurlent des grands bonjours alors que le prêtre essaie désespérément de faire comprendre que bon, euh, ça a commencé là. Personne ne se taira vraiment pendant la cérémonie, du reste. On chante du Yannick Noah - seul moment où nous ne sommes pas les huit clampins susnommés seuls à chanter. Le père du petit baptisé (Ewann, bien sûr - sa petite soeur s'appelle Tess et ce n'est pas un diminutif, c'est bien son prénom) fait rire sa famille en faisant des "YESSSSS" à chaque fois que le pauvre prêtre finit une phrase, se moque de ses tremblements parkinsoniens, fait semblant de chanter en faisant des grimaces.
Je n'ai même pas vraiment compris à quel moment on avait mis de l'eau baptismale sur les petits, tellement c'était le bordel dans l'église. J'en étais à faire des "chut" comme dans une classe de CE2... même mes neveux, 8 et 4 ans, étaient choqués devant le manque de respect total de l'assemblée.

J'ai tenu jusqu'au baptême et je me suis tirée avant la fin. C'était ça ou latter sa gueule au grand connard de père du petit baptisé. Ou fondre en larmes. Ou les deux.

Personne n'a rien vu, de toute façon on n'était plus à ça près. D'autres étaient déjà sortis et leur seule réaction en me voyant sortir en tremblant de rage, c'était "toi aussi tu viens faire une pause clope ? Ah non c'est vrai tu ne fumes pas".


Pourquoi maintenant est-ce que je vous raconte ça ? Non pas, comme on pourra le croire, pour me foutre de la gueule des non-cathos, de ceux qui ne vont pas à l'église, qui ne sont pas super au fait des usages religieux. Mais parce que le grand connard de père de l'autre petit baptisé s'est permis de lire un texte au début de la cérémonie, sur le respect et les valeurs religieuses. Très bien, en soi, pourquoi pas, après tout.
Mais que ce grand connard (y'a pas d'autres mots, désolée) s'est surtout allègrement permis de se foutre de la gueule des catholiques présents, y compris d'un prêtre âgé, malade et handicapé. Et qu'en sortant il s'est aussi permis de faire une sortie sur "ah mais moi, hein, c'était pour la forme, ce baptême, parce que les cathos, ils sont pas tolérants, ils se la pètent...".

Mais il croyait quoi, ce trou du cul ? Qu'il était tolérant, lui ? Qu'il était respectueux ?


Le soir, ma mère - catholique charitable, qui essaie de trouver toujours au moins un peu de bon dans tout - se réjouit de ce baptême... Moi, j'ai surtout eu l'impression que le baptême, on ne l'a pas trop vu, que les gens étaient surtout là pour le gueuleton qui allait suivre. Bien entendu, parmi l'avalanche de cadeaux réglementaires, il n'y a eu aucun cadeau à consonance religieuse fût-elle minime...


Je veux bien que l'Eglise soit critiquable. Je veux bien que les catholiques ne soient pas parfaits, loin de là. Bien entendu.

Ce que je veux, moi, c'est qu'on respecte. Même quand on n'adhère pas, on doit toujours voir avant tout qu'il s'agit, en face, d'êtres humains, avec des croyances, un esprit, une foi (ou pas de foi). Qu'on ne vienne pas à l'église comme des consommateurs. Qu'on arrête de se foutre de la gueule des gens.
J'essaie non pas d'être tolérante (qui l'est, en vérité ?). J'essaie juste d'être charitable. Bien évidemment je ne suis pas allée cracher mon dégoût à la face de tous ceux qui se sont ouvertement foutus de ce qui se passait ce jour-là dans cette église. J'aurais dû, peut-être. Parce que si le Christ nous a dit de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, il n'a pas dit qu'on était obligés de se laisser prendre pour des cons.