Au Masque et la Plume, j'aime bien Olivia de Lamberterie. Elle a une voix formidablement classe et elle donne envie de lire même les livres qu'elle descend, tellement elle en parle bien.
Comme elle avait parlé plusieurs fois d'Alix de Saint André, pour en dire du bien, j'ai fini par aller à la bibliothèque et emprunter son dernier bouquin, En avant, route !.
Ou comment une femme qui fume ses trois paquets de clopes par jour, qui a perdu puis retrouvé la foi, qui se définit avec humour comme la "petite soeur des riches", part, à trois reprises, sur le chemin de Compostelle.
Alix de Saint-André, fille d'un ancien du cadre noir de Saumur, vous l'avez peut-être vue dans Nulle part ailleurs du temps de Jérôme Bonaldi, vous l'avez peut-être lue dans Elle, bref, elle est journaliste et chroniqueuse.
Et catholique (je ne le savais pas avant d'ouvrir le bouquin). Et pèlerine.
En avant, route ! fait partie des rares romans à m'avoir émue aux larmes. Il y a des romans qui me font tordre de rire (dans le RER, je ne vous dis pas comment les gens me regardent bizarrement). Rares sont ceux qui m'émeuvent réellement.
C'est l'histoire de trois pèlerinages, trois routes, trois aventures humaines et spirituelles différentes. Une méditation toujours drôle et chaleureuse, avec des rencontres farfelues, des hommes et des femmes à la recherche... de quoi ? De réponses à des questions qu'ils ne se posent pas vraiment ?
Alix de Saint-André sait poser un regard humaniste et délicat sur ces gens qu'elle rencontre. Elle sait trouver les mots pour expliquer la foi, simplement, et devient la catéchiste d'un "apostat" en route vers l'apôtre. Carlos l'Apostat, qui deviendra Carlos le converti. Elle raconte son père, ses amis, ses morts. Elle raconte comment on soigne ses pieds et les pieds des autres. Comment on choisit et lave quotidiennement ses chaussettes. Comment on devient mendiant sur la route. Comment parfois, on explose, pour une broutille, et comment on se réconcilie. Comment on apprend à partager. Comment le seul fait de prendre une douche chaude peut tout changer. Comment la marche, les yeux fixés au sol, peut devenir en soi une prière. Comment on récite un chapelet en marchant, machinalement, et comment cela devient une oraison.
Cathos, non cathos, lisez-le. Vraiment. C'est très beau. C'est... humain. Formidablement humain.
Alix de Saint-André ne serait pas aussi bête qu'elle en a eu l'air à la télé ? Va falloir que je révise mes jugements... (Faut dire aussi que la télé généralement ça n'aide pas les gens à se présenter sous leur meilleur jour.)
RépondreSupprimer> Cristophe,
RépondreSupprimerEn fait, je n'ai pas vraiment de souvenirs de ses passages à la télé, ça date un peu et j'étais petite...
Alix de Saint-André apparaît dans ses livres comme quelqu'un issu d'un milieu aristocratique, cultivé, très pieux sans bigoterie, où l'honneur veut dire quelque chose. Je pense qu' à la télé, elle jouait un rôle...
Artémis, je plussoie ! Excellent bouquin.
RépondreSupprimerGeneviève
> Geneviève
RépondreSupprimermerci !
Encore une fois le calvaire de ceux qui doivent faire régulièrement un aller et retour régulier de 50Km (une fois par jour ou une fois par semaine,selon les cas) pour avoir une messe de leur goût est passé sous silence. N'oublions que pour les plus tièdes (messe hebdomadaire), cela représente un surcroît de 1000 Km à faire à pied pour un chemin de 1800Km de Saint-Nicolas du C à Saint-Jacques de C.
RépondreSupprimerCela étant, c'est aussi une belle occasion de voir les Eglises locales et de développer une certaine indulgence à leur égard.
"L'ange et le réservoir de liquide de freins" est un bon petit polar dans la veine humorico-fantastique, bien écrit.(Editions du Masque)
RépondreSupprimer> naif,
RépondreSupprimeroui, on peut aussi aller à Compostelle tous les dimanches...
> Suzanne,
C'est le sujet d'un prochain billet :)
A Compostelle tous les dimanches en habitant Paris?
RépondreSupprimerVous voulez tuer les bons chrétiens!
Faut bien lutter contre l'obésité, c'est le ministre qui l'a dit.
RépondreSupprimerJe l'ai lu !
RépondreSupprimerJ'ai apprécié le premier tiers -inspiré, ton enlevé-, j'ai ralenti au deuxième et calé avant la fin du troisième. Donc seul le premier pélerinage, celui qu'elle ne voulait pas écrire, m'a paru "vrai". Non parce qu'elle ne voulait pas l'écrire, mais parce qu'elle n'a pas mémorisé ses jours en matériau de racontage, elle cherche dans ses souvenirs "après" et je trouve que ça se sent, le ton est différent, il n'a pas le côté "je vais d'une anecdote à l'autre".
> Suzanne,
RépondreSupprimerJe suis d'accord, il est vrai que le ton est très différent - et que j'ai lu avec bien plus d'émotion amusée le premier, mais les aventures de ses "sept maris" m'ont bien plu aussi.