mardi 11 novembre 2008

Visages de gentes personnes.


Hier, à la sortie d'un interminable cours de géographie sur les acteurs de l'aménagement du territoire, j'ai retrouvé un ami très cher afin de filer jusqu'à l'illustre musée Jacquemart-André pour aller voir l'exposition sur Van Dyck. De fait, j'étais obligée, ça faisait une bonne semaine que le portrait de Maria de Tassis, visage de l'affaiche dans le métro, me clignait de l'oeil.

Une expo un peu courte (une petite dizaine de petites salles) mais des tableaux venus de partout, et même de Russie, ce qui est particulièrement rare parce que la Russie prête ses oeuvres moyennant finances. L'artiste, comme tout bon génie, est mort jeune en 1642, et il a fini par surpasser son bon maître Rubens. Surtout, il savait plaire à la bonne société, et même au roi Charles Ier, celui qui meurt jeune aussi dans Vingt Ans après.

L'expo s'ouvre sur une série d'oeuvres de jeunesse (années 1620-1622), période hollandaise. Facile à reconnaître, les bourgeois hollandais étant calvinistes donc vêtus de noir pour montrer l'appréhension guillerette qu'ils ont de la vie.

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Mis à part qu'il ressemble à saint Ignace de Loyola, ce portrait est déjà à se rouler par terre. Rien que les reflets de transparence sur le col blanc, je me pâme.

Des portraits de famille, dont un singulièrement émouvant.

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Après, on essaie de vous faire gober que c'est seulement le XVIIIe siècle qui a inventé l'amour familial, tout ça. Moi je dis, c'est du flan. Le visage du père est particulièrement beau, avec son regard frontal accompagné d'un geste protecteur.

Sinon, comme tout génie, Van Dyck avait une haute idée de sa personne, ce qui le rendait d'ailleurs plus proche du plantigrade que de l'humain, et il s'est plusieurs fois autoportraituré.

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Il y a encore ces dames qui me font amèrement regretter d'être née quelques siècles trop tard.

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Mais aussi un des illustres portraits de Charles Ier (celui qui meurt dans Vingt Ans après, mais il est mort aussi en vrai, parce que les Anglais ont l'habitude de tuer leurs rois à tour de bras, alors que nous on ne l'a fait que trois fois. De toute façon, les Anglais ne sont pas comme nous. Ma soeur m'a dit d'ailleurs que les drosophiles britanniques ne sont pas pareils que les drosophiles du continent. Alors hein).
Même que la boucle d'oreille avec une perle et les longs cheveux bruns ondulés, je trouve ça drôlement classe, et maintenant, entre Louis XIII et Charles Ier, mon coeur balance. Voilà, vous savez tout, pour me séduire, il faut avoir les cheveux longs, bruns et ondulés, et porter une boucle d'oreille avec une perle.
Blague à part, le portrait de Charles Ier est d'une majesté et d'une douceur incroyables. L'expo présente aussi un dessin préparatoire de Van Dyck pour le visage du roi, d'une finesse psychologique extraordinaire. Ne serait-ce que pour ça, il faut voir cette exposition.

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