jeudi 3 mars 2011

Tarantino me gonfle un peu. Des fois. Souvent.

Comme je vais peu au cinéma, j'ai souvent un train (que dis-je, un porte-avion) de retard pour parler films. De fait, c'est seulement la semaine dernière que j'ai visionné Inglourious Basterds, le film de Tarantino sorti il y a ... un certain temps.

Plusieurs personnes de mon entourage avaient glapi à la sortie du film, que c'était - encore - l'histoire assassinée par les Américains. D'autres ont chouiné en disant que c'était de la vilaine propagande anti-française (à cause de la scène du début, où un paysan français finit par dénoncer la famille de juifs qu'il cache chez lui). Télérama a adoré, les Inrocks ont adoré, Paris Match a adoré, Positif a adoré, l'Huma a adoré, Le Parisien a adoré, Marianne a adoré, Libé a adoré, et moi j'ai été affreusement déçue.

Évidemment, j'ai apprécié des éléments.

Le côté "la guerre vue par les Américains", qui m'a rappelée les heures heureuses où je découvrais Le Jour le Plus Long, Band of Brothers et la clique des films de guerre hollywoodiens. La guerre vue par les Américains, c'est que les Américains sont beaux, grands, forts et qu'ils gagnent la guerre contre des Allemands méchants et vils, histoire de sauver la mise aux Français qui sont un peu des nazebroques, quand même.
La guerre vue par les Américains, c'est aussi un discours totalement assumé et décomplexé sur les Allemands de l'époque, de manière tranchée voire carrément rudimentaire : les Allemands c'est tous des nazis, et les nazis c'est le mal absolu, point barre. Et finalement, les réalisateurs américains ne nous embêtent pas à nous montrer des nazis au coeur tendre, en général sauvés par l'amour ou après avoir pleuré en ramassant un nounours d'enfant juif après la rafle.

Bon et puis, j'ai aimé Brad Pitt qui a l'air de bien se marrer en justicier plus ou moins raté.

Et puis Christoph Waltz. Tout simplement.

En revanche, Tarantino et ses tarantineries me gonflent. La construction en chapitres plus ou moins dans l'ordre, qu'il nous sert à chaque film, me gonfle. Le faux suspense qui à force d'être étiré, retombe comme un soufflé, me gonfle. Le foutage de gueule en matière d'exploitation des personnages secondaires (Diane Krüger en particulier) me gonfle. Mélanie Laurent et son jeu qui fait plus penser à la pétasse friquée estampillée Paris-XVIe (elle a le même dans tous ses films, c'est facile à identifier) qu'à la juive traquée, m'exaspère.


Bref, énorme déception.


(en même temps, j'ai été déçue par Kill Bill 1 et 2, par Planète Terreur, par Boulevard de la Mort, par Reservoir Dogs et par Pulp Fiction (tous les films de Tarantino que j'ai vus, en fait ( je vais finir par croire que c'est toute l'oeuvre du bonhomme, qui me gonfle))).

7 commentaires:

  1. Vous avez été déçu par Planète Terreur ? (Qui n'est pas de Tarantino mais de Robert Rodriguez soit dit en passant.) Je crois que je ne vais plus pouvoir vous parler à nouveau, fut-ce via un écran. ;)

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  2. Ben, à l'époque, ça m'avait paru divertissant mais franchement pas le film du siècle. Faut dire que vu comme j'étais jouasse à l'époque (ah, les joies de la thèse et de l'agrégation), je devais sûrement être mal lunée.

    Mais si on parle de Rodriguez, en revanche, j'ai adoré Sin City. Allez comprendre.

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  3. Pulp fiction, essayé une fois et je n'ai rien compris.
    La bande annonce des Batards glorieux m'a suffi pour ne pas y aller. Dans les Douze salopards ou Jeux dangereux on trouve une certaine finesse, au moins.

    Si vous aimez le bon jeu d'acteur et une vision plus européenne, essayez Colonel Blimp (en anglais).

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  4. "Hitler" étant une connaissance, on me scie pour que je voie le film...mais je résiste !

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  5. Hello !

    Effectivement il ne reste pas grand chose dans la filmo de Tarantino auquel te raccrocher avant d'en venir à dire que c'est "toute son œuvre qui te gonfle" ... il n'y a que Jackie Brown que tu n'as pas cité ^^ - Remarque que c'est peut-être son film le plus "classique", et classieux, avec un beau rôle pour Pam Grier, c'est peut-être celui qui serait le plus susceptible de te plaire.

    Sinon, une petite précision quand même par rapport à ta mention d'un "discours carrément rudimentaire" et plus encore en réaction à la réaction de "Naïf" : le film de Tarantino me semble un poil plus subtil (et retors) que cela (sans parler du fait de prétendre juger un film en s'arrêtant à la bande annonce, et sans en avoir perçu le caractère "second degré" assez évident de celle-ci).

    Je pense par exemple à toute la séquence finale dans le cinéma, pendant la projection du film nazi à la gloire du "méchant" sniper devant un public de "méchants" dignitaires se réjouissant de voir du massacre sur grand écran... ce qui n'est pas, fondamentalement, très différent de "notre" position de spectateurs (sensément dans le camp des "gentils", avec un gros -et facile- posteriori d'un demi-siècle) nous réjouissant (etc.).

    Je rejoins quand même "Naïf" sur un point : dans un tout autre genre, si tu n'as jamais vu The Life and Death of Colonel Blimp de Powell & Pressburger => chef-d'œuvre, magnifique, magistral, incontournable !

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  6. Léopold,

    J'ai bien aimé Jackie Brown, sans plus.

    Quand je parle de "discours rudimentaire", je voulais juste dire que le réalisateur ne s'embarasse pas avec du sentimentalisme ou de l'interprétation historicisante à deux balles. On est plus dans la joyeuse déconnade ou le bon vieux film de guerre des années 1960, que dans La Rafle ou Elle s'appelait Sarah, si tu veux.

    En regardant Inglourious BAsterds, j'avais l'impression d'être plus dans La Grande Vadrouille que dans Au revoir les Enfants...

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  7. Je partage votre avis quant à Brad Pitt, pour ce qui est de Christoph Waltz, son jeu comme la réalisation de Tarantino m’ont ennuyé à un point quasi-inimaginable dans une salle de cinéma qui a applaudi en cœur lorsque le méchant Christoph est totémisé au poignard dans la scène finale. Le trait anti-français du film ce n’est pas Lapeybie livrant les Dreyfus, c’est l’actrice Julie Dreyfus jouant caricaturalement une courtisane fardée (les femmes savantes, les françaises sophistiquées mais salopes, vous voyez ce genre de poncifs) prise en levrette par Goebbels dans un insert de la scène du restaurant

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