mercredi 6 avril 2011

Hiroshima 45, Tchernobyl 86, Windows 95.

(la blague du titre n'est pas de moi mais ce n'est pas grave, car j'aime contribuer à la diffusion des biens culturels)



Dans mon entourage, j'ai plein d'amis Linux-men. Je les aime bien mais il faut avouer que parfois, ils me découragent un peu.

Linux-man, c'est (en général) un garçon qui a fait de l'informatique son métier, mais pas toujours. Le signe distinctif de Linux-man n'est pas tant son métier ou son habileté à ressusciter votre ordinateur qui ne marche plus, mais son obsession pour les logiciels open source. En gros, Linux-man a divisé le monde entre les méchants (Bill Gates, Microsoft, Google) et les gentils (Linux, OpenOffice, Ubuntu, etc). Il y a enfin les méchants (ceux qui font ça pour le fric, tu vois) et les gentils (ceux qui font ça pour la cause). Evidemment, Apple et son gourou Steve Jobs viennent un peu compliquer le tableau, car Linux-man a bien évidemment acheté l'Ipad, mais ne cesse de se plaindre des méthodes commerciales et entubatoires d'Apple (qui réussit à vendre quatre fois plus cher que tout le monde un ordinateur qui se vend comme des petits pains, pour une sombre histoire de design mieux léché).

Linux-man est adorable. Linux-man est toujours prêt à vous filer un coup de main lorsque vous galérez avec votre bécane, mais il faut avouer qu'il est parfois un peu déconcertant.

Exemple, vous mentionnez que vous avez enfin pigé comment fonctionne Access et que vous vous apprêtez à remplir votre base de données destiner à faire du vaste bordel qu'est votre thèse, quelque chose de lisible. Néanmoins vous auriez bien besoin d'un petit coup de main encore. Linux-man vous rigole dans les trous de nez et vous demande pourquoi vous n'utilisez pas MySql. Linux-man n'en a rien à faire que vous n'ayez trouvé qu'une formation sur Access à la fac. Linux-man, au lieu de répondre en deux mots à votre question, passera un quart d'heure à vous démontrer les joies de la licence libre, et ne vous répondra, d'une moue dégoûtée, qu'à la fin, lorsque vous lui aurez assené que vous avez perdu suffisamment de temps à apprendre à vous servir d'Access, et que vous n'avez pas l'intention de recommencer.

Autre exemple, vous téléchargez une mise à jour d'Open Office - si, comme moi, votre radinisme vous a empêché de prendre le pack office en plus lors de l'achat de votre MacBook, ce qui vous a conduit à installer la suite OpenOffice (gratos et puis, à la fac, y'a un informaticien qui fait des formations pour apprendre comment ça marche). Là, Linux-man est content, car vous vous servez d'un logiciel open source. Mais Linux-man n'est pas si content que ça, et il veut absolument vous convaincre qu'il existe un nouveau truc de traitement de texte encore plus mieux. "Ah mais ça marche mieux ?" lui demandez-vous. "Non mais c'est mieux". Oh.
Effectivement, c'est mieux car les types qui ont fondé ce nouveau truc, en fait, ce sont les gentils d'Open Office qui n'aimaient pas qu'Open Office soit truffé de méchants qui font ça pour le fric - oui car Linux-man est très souvent persuadé que l'informatique doit être un truc totalement désintéressé, par des gens qui font ça de manière désintéressée. Pas pour le fric mais alors pas du tout. Alors le nouveau logiciel, il est fait par des gentils encore plus gentils que les gentils d'avant.

Dernier exemple, vous pensez remplacer votre vieux téléphone parce qu'un smartphone, c'est joli et rigolo. Linux-man fera le siège de votre paillasson jusqu'à ce que vous lui ayez promis de prendre un téléphone avec Android. Vous ne savez pas ce qu'est Android et vous vous en foutez bien (ce que vous voulez, c'est un téléphone qui téléphone, et qui aille sur google si comme moi vous êtes un compulsif de wikipedia). Mais vous le lui promettez car au fond de ses yeux il y a une petite lumière et que vous vous en voudrez à mort de le rendre malheureux.



Mais qu'on ne se méprenne pas : Linux-man est un type bien. Seulement, arrêtez d'être méchant avec lui, et ne lui parlez pas de votre pc qui tourne pas si mal avec Windows Vista. Il pourrait faire une dépression.



13 commentaires:

  1. Héhé, description amusante qui correspond à 75% des linux-addicts de mon entourage. Les 25% restants sont informaticiens de métier, et donc, plus objectifs par nécessité !

    Pourtant c'est vrai : Linux a beaucoup d'avantages -surtout en terme de sécurité et de stabilité.
    Le jour où toutes les procédures deviendront aussi simples sous Linux que chez les concurrents payants, qu'un plus grand nombre de solutions logicielles fonctionneront en environnement Linux, alors le cap aura été franchi.
    Pour l'instant, même les interfaces les plus "User-Friendly", comme Ubuntu, ne donnent leur plein potentiel qu'avec des notions de "code" linuxiens.
    L'environnement Linux reste donc surtout un environnement tourné vers les informaticien.

    l'open source est plein de bonnes choses. J'utilise un "Cheval de Troie" (c'est une image), quand je veux convaincre des amis qu'il y a du bon dans l'open source : je leur offre une Liberty Key pré-configurée selon leurs besoins !
    Je n'en ai rencontré aucun qui ne soit rapidement devenu accro à sa petite clé et à sa bibliothèque d'applications portables.
    Pas besoin de devenir nunuxien pour ça ;)

    (Je colle le lien vers Le site de Liberty Key, pour ceux qui voudraient découvrir de quoi il s'agit).

    http://www.liberkey.com/fr.html

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  2. Je n'ai rien compris au commentaire de Wakajawaka mais son enthousiasme fait plaisir à lire!
    Sinon tes linuxmen savent-ils comment on fait un index et une table des matières?

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  3. Ah ah ah !
    Mais tellement ! tellement !
    Je me reconnais dans le coup de Access et de MySql (j'étais encore sous Windows, à l'époque, honte à moi, Dieu merci, je n'ai pas eu à me confronter à Vista)...(on me rappelle dans l'oreillette qu'Access ne tourne pas sous mac, hélas).
    As-tu pensé aux vicieux qui installent Linux sur leur Mac ???

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  4. @Mlle - non Madame :)
    tu savais que sur OpenOffice.org tu avais une base de donnée pour remplacer Access !!!
    @Mariette : je fais des vicieux qui à fait cette installation pour un client.

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  5. Attention, Wikipédia c'est un truc de libristes, c'est publié sous licence libre et tout ;-)

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  6. J'ai des pensées plus vicieuses encore : ayant rejoint le P.U.M. récemment (eh oui...), je songe (mais ça a l'air compliqué) à installer Internet Explorer sur mon tout nouveau MacBook.

    Non pas pour la navigation au quotidien hein... mais parce qu'il y a dans IE une faille de sécurité qui permet de récupérer les concerts de France Musique.

    Mariette, je te remercie d'avoir ruiné ma matinée en m'apprenant qu'Access ne tourne pas sous Mac ^^ Je ne m'étais absolument pas posé la question mais j'avais suivi deux jours de formation à Access l'an dernier que je comptais bien mettre à contribution un jour prochain pour ma thèse.

    Quant à Linux, j'avoue, je croise au large. Et ne parlons pas de LaTeX, dont Sophie s'entête pourtant régulièrement à me vanter les mérites et sa supériorité si évidente sur Word. Vu que c'est moi qui lui ai fait sa relecture pour sa thèse d'École des chartes, et que j'ai pu constater (entre autres joyeusetés) que ça lui avait fait sauter SIX PAGES de texte parce qu'elle avait oublié de taper une APOSTROPHE dans une ligne de code, je rigole.

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  7. Oui mais LaTeX, c'est plus joli à la fin.
    En peut faire PLEIN d'étages de notes de bas de page : le rêve quoi!

    Pukka

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  8. Ben, Word aussi fait plein de notes en bas de pages hein ! Bon, pas sur 12 colonnes avec retrait et renvois internes, certes.
    Léopold, navrée. Dieu merci, j'ai rendu ma thèse AVANT de passer à Mac, sinon, j'aurais été bonne pour me jeter de désespoir dans la Seine.

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  9. Un PC qui ne marche pas si mal sous Vista ?! Non mais ça ne peut être qu'une blague, un type normal ne fait pas de dépression à cause de ça, il éclate de rire ! ;-) (oh pardon Artémise... mais tu es vraiment sérieuse?)


    Et Pukka a raison. On ne TOUCHE PAS à LaTex. Ou je ne réponds plus de rien.

    Non mais il y a des sujets à ne pas aborder, quoi... :D

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  10. Personnellement, je suis mariée à un Linux man, mais il a interdiction de toucher à MON matériel informatique.
    M*: si tu es sage je t'expliquerai comment faire un index et une table des matières.

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  11. Un index et une table des matières ? Quelle question...

    \makeindex
    \tableofcontents

    Et c'est _automatique_. Quand à l'apostrophe qui fait sauter six pages de texte, LaTeX a prévenu au moins par un warning. Il faudrait que j'invente la machine à foutre des coups de pied au derrière lorsque l'utilisateur ignore sciemment un warning ! Ça pourrait être utile par ici...

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  12. ben... y'a aussi des linuxwomen hein...
    bon à part ça
    y'a aussi beaucoup de gens qui passent à Linux parce que un jour ils en ont marre de se faire rouler dans la farine par les pseudos-informaticiens de leur boite ou du magasins d'informatique du coin, à chaque fois qu'il ont un truc qu'ils ne comprennent pas sur leur PC où l'on a installé d'office Windaube.
    ou alors
    comme ça a été mon cas
    un jour ils deviennent chômeur de plus de quarante ans, ne retrouve jamais de travail, du fait de leur âge et de leur collection de bac+5 qui fait peur aux patrons plus djeune qu'eux et moins bien documentés...
    bref ils ont plus un rond et pas moyen de faire de cd pirate de windaube

    donc ils se mettent à apprendre à comprendre comment fonctionne un ordinateur

    remarquez hein qu'ils sont jamais informaticien de métier hein. ils zont même ondu leurs thèses quand ils sont passé en troisième cycle universitaire sous macintosh à la fac, et pour leur première fois entièrement à la main dans leur jeunesse (ben oui y'en a ils refont des études tardivement en espérant qu'ils vont trouver un travail mieux payé que le smic...)

    donc bref, ils zont jamais eu les moyens d'acheter le pac office et à leurs époques y'avait pas de formation sous access : ils achetaient d'occase chez Gibert un manuel d'access et ils se faisaient leur formation tout seul.

    et puis donc sur le tard ils découvre qu'avec linux, ben en fait on comprend comment ça marche, et on apprends surtout que dans la quasitotalité des cas de bug de logiciel, c'est que l'usager a fait une gaffe sans en avoir conscience parce qu'il ne comprend pas comment ça fonctionne

    bref : on découvre que dans la plus part des cas, quand ça marche pas, c'est de sa faute et que pour y remédier ben faut apprendre encore et toujours

    Linux, pour les gens qui ont ce profil là, ça rend humble

    alors bon
    la gratuité ont y est sensible parce qu'on est pauvre

    mais en même temps, on est contre parce que justement on est bien placé pour savoir ce que cette gratuité induit de dévalorisation du travail humain puisque on est au chômage parce que plus personne ne veut nous rémunérer.

    bon
    à par ça
    on se met à faire de la ligne de code en plus de jouer avec tous les logiciels librement accessibles sous debian

    ah oui je vous ai pas encore assez assommé : Ubuntu c'est pas du bon Linux hein. c'est du Linux qui développe les mêmes inconvénients que windows et MacOsX qui est lui un système redoutablement bon.
    Ubuntu c'est l'attrape nigot qui fait croire que ça va être plus facile parce que y'a plein de gadget et d'automatisme

    ben c'est entièrement faux

    Ubuntu cache tout et quand il faut y mettre les doigts on sait plus quoi faire

    donc reviendez à Debian, à Slackware, là vous aurez du simple, du robuste, du stable, et du clair.

    voilà
    na

    http://dansedeplume.lescigales.org

    http://bricololinux.riluma.fr

    paul

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  13. Robert Marchenoir10 juin 2011 à 03:45

    Donc je résume : quand ça ne marche pas, c'est la faute de l'utilisateur, et quand l'utilisateur n'y arrive pas, c'est de sa faute parce qu'il n'a pas assez souffert.

    Linux est donc un truc de sado-masos et de socialistes.

    La vérité, c'est qu'il y a un fabricant, un produit, un client, et que quand le produit n'est pas facile à utiliser ou ne marche pas, c'est la faute du fabricant, et non celle de l'utilisateur.

    Evidemment, les linuxiens français sont en majorité des universitaires, c'est à dire des fonctionnaires ou assimilés. Et pour un fonctionnaire, quand ça ne marche pas, eh bien c'est la faute de l'administré. Jamais celle du fonctionnaire.

    Donc le linuxien socialo-français plaque sur l'informatique son schéma mental de fonctionnaire, au lieu de chérir les beautés du capitalisme américain sans lequel l'informatique n'existerait pas.

    Voir le Plan calcul du noble général de Gaulle que le monde entier ne nous a jamais envié.

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Soyez gentils, faites l'effort de signer votre message - ne serait-ce que dans le corps d'icelui, si vous ne voulez pas remplir les champs destinés à cet effet - c'est tellement plus agréable pour ceux qui les lisent...