J'aime bien lire des blogs de médecins. Il y en a plein d'excellents : Jaddo, Borée, Docmam, Souristine, l'incontournable Martin Winkler, Docteur Milie, mais aussi les autres : sages-femmes (Dix Lunes), vétérinaires (Boules de Fourrure)... Pour tous les goûts, sur tous les tons... cherchez-les sur Google, vous les trouverez sans peine. Et vous passerez un bon moment.
En ce moment, ces blogs se posent tous plus ou moins la question : "qu'est-ce qu'un bon médecin ?". Et ce depuis que Winkler a pondu une liste de billets sur les "médecins maltraitants" - ceux qui vous envoient chier, ceux qui vous balancent une sale remarque, ceux qui ne jugent pas nécessaire de vous examiner, encore moins de vous parler, avant de vous coller une ordonnance de doliprane et d'anti-dépresseurs qui fleure bon le "démerdez-vous et lâchez-moi la grappe".
Il y en a.
Certes.
Je peux même vous raconter l'histoire du connard qui m'a doctement expliqué au téléphone que mon époux avait une "bête gastro" et s'est foutu allègrement de la gueule quand je lui demandais de m'envoyer un médecin parce que bordel, je connais mon mari et je vois bien que ce n'est pas une gastro. Et que c'étaient des coliques néphrétiques.
Je peux aussi vous raconter comment y'a pas moyen de trouver un généraliste à Paris qui vous prenne moins de 50 euros, comment les gynécologues vous font soit un examen avec échographie qui vous est facturé 110 euros, ou alors ne vous font pas d'échographie, facturent leur examen 50 euros mais vous envoient faire une échographie ailleurs "car vous comprenez, hein, madame..." (que vous payerez 65 euros). Ouais.
Ce qui m'inquiète un peu plus, c'est le discours ambiant, qu'on trouve un peu partout, qui consiste à dénigrer systématiquement les médecins, la médecine, l'hôpital et tout ce qui touche de près ou de loin aux médicaments. A en croire ce discours, on devrait se contenter de l'acupuncture, des huiles essentielles et des tisanes aux plantes.
J'entends ainsi beaucoup de jeunes femmes enceintes qui chouinent que leur médecin "les fait culpabiliser" parce qu'il a eu le malheur de leur faire remarquer que fallait peut-être y aller mollo sur la prise de kilos pendant la grossesse. Bien sûr, ce n'est pas de leur faute, c'est qu'on les fait "culpabiliser". Pareil pour celles à qui l'on explique que la clope et l'alcool, va falloir arrêter pendant les neuf mois à venir. Et je ne parle pas de celles qui réclament à cor et à cri "un accouchement respecté" et (pour les plus atteintes) qui militent activement contre l'accompagnement médicalisé de la grossesse.
Je m'excuse mais cela s'appelle cracher dans la soupe. Qui est chaude et faite maison avec des tas de beurre et de fromage. Bref, avoir un comportement de sale gosse pourri gâté.
Pour me faire un peu mieux comprendre, j'aimerais partir d'un truc qui n'a rien à voir. Voyez-vous, il y a un musée à Péronne, l'Historial de la Grande Guerre (celle de 14-18, donc), où l'on vous propose de "revivre les tranchées". En gros, vous passez dans un genre de tunnel où il fait tout noir, et puis y'a du bruit d'explosions et le sol tremble. Bah voilà c'est les tranchées.
Or, pour revivre les tranchées, il faudrait ajouter l'odeur de pisse et de diarrhée, vous faire asseoir et supporter les rats qui vous passent dessus, et surtout, surtout, vous faire vraiment risquer de mourir à tout moment. La mort pour de vrai.
La guerre, c'est cela.
Ces femmes qui veulent un "accouchement respecté", ces écolos qui ne jurent que par la médecine chinoise, veulent faire naturel, authentique, tout ça. Mais comme le beurre c'est mieux avec l'argent du beurre, il faudrait en plus que ce soit sans risques. Et que donc, on se plie à leurs moindres désirs. Bref, un accouchement naturel, une médecine naturelle, mais sans avoir à en supporter les conséquences - sinon vous comprenez, vous allez les faire culpabiliser.
(Et pourtant, les Chinois eux-mêmes, ils ne sont pas aussi tarés : en cas de cancer, c'est pas de l'acupuncture, qu'ils font, c'est de la chimio, comme tous les gens normalement constitués).
Ce doit être parce que j'ai passé trop de temps à lire des registres paroissiaux où les femmes meurent en couches (et le mioche avec) que j'ai tendance à trouver que "l'accouchement respecté", à force d'être chanté sur tous les tons, ça mérite des baffes. Que la critique du corps médical en général, c'est un peu trop facile. Et énervant.
Et pour terminer, je voudrais juste dire que j'en suis à mon troisième médecin traitant, déménagement oblige, mais que je les remercie tous les trois du fond du coeur.
Merci à toi, médecin de famille de mes jeunes années, qui a soigné mes parents, mes soeurs et moi-même, qui savait être alarmiste quand il le fallait (et il a fallu, parfois). Qui savais nous écouter et qui me tutoie encore.
Merci à vous, cher docteur B., mon toubib parisien, qui preniez le temps de m'écouter pendant les trois années où ça n'allait pas fort avec mes allergies, mes terribles migraines à répétition, mes bronchites et mon inaptitude à dormir plus de deux heures d'affilée - et ma légère tendance hypocondriaque. Merci à vous d'avoir supporté mes demandes de rendez-vous alors que bordel j'aurais pu me soigner avec un doliprane mais que j'allais mieux rien qu'en allant au cabinet. Remerciez par la même occasion de ma part votre secrétaire si gentille qui tapait la discute aux patients dans la salle d'attente, et que ça aussi, ça faisait du bien.
Merci à vous, notre actuel médecin, cher docteur de la ville de banlieue, qui vous occupez de mon matricule depuis quelques mois (depuis ma superbe grippe de l'hiver dernier). Qui avez un vrai talent de pédagogue, laissez les gens parler et savez rassurer l'hypocondriaque qui sommeille toujours en moi.
En ce moment, ces blogs se posent tous plus ou moins la question : "qu'est-ce qu'un bon médecin ?". Et ce depuis que Winkler a pondu une liste de billets sur les "médecins maltraitants" - ceux qui vous envoient chier, ceux qui vous balancent une sale remarque, ceux qui ne jugent pas nécessaire de vous examiner, encore moins de vous parler, avant de vous coller une ordonnance de doliprane et d'anti-dépresseurs qui fleure bon le "démerdez-vous et lâchez-moi la grappe".
Il y en a.
Certes.
Je peux même vous raconter l'histoire du connard qui m'a doctement expliqué au téléphone que mon époux avait une "bête gastro" et s'est foutu allègrement de la gueule quand je lui demandais de m'envoyer un médecin parce que bordel, je connais mon mari et je vois bien que ce n'est pas une gastro. Et que c'étaient des coliques néphrétiques.
Je peux aussi vous raconter comment y'a pas moyen de trouver un généraliste à Paris qui vous prenne moins de 50 euros, comment les gynécologues vous font soit un examen avec échographie qui vous est facturé 110 euros, ou alors ne vous font pas d'échographie, facturent leur examen 50 euros mais vous envoient faire une échographie ailleurs "car vous comprenez, hein, madame..." (que vous payerez 65 euros). Ouais.
Ce qui m'inquiète un peu plus, c'est le discours ambiant, qu'on trouve un peu partout, qui consiste à dénigrer systématiquement les médecins, la médecine, l'hôpital et tout ce qui touche de près ou de loin aux médicaments. A en croire ce discours, on devrait se contenter de l'acupuncture, des huiles essentielles et des tisanes aux plantes.
J'entends ainsi beaucoup de jeunes femmes enceintes qui chouinent que leur médecin "les fait culpabiliser" parce qu'il a eu le malheur de leur faire remarquer que fallait peut-être y aller mollo sur la prise de kilos pendant la grossesse. Bien sûr, ce n'est pas de leur faute, c'est qu'on les fait "culpabiliser". Pareil pour celles à qui l'on explique que la clope et l'alcool, va falloir arrêter pendant les neuf mois à venir. Et je ne parle pas de celles qui réclament à cor et à cri "un accouchement respecté" et (pour les plus atteintes) qui militent activement contre l'accompagnement médicalisé de la grossesse.
Je m'excuse mais cela s'appelle cracher dans la soupe. Qui est chaude et faite maison avec des tas de beurre et de fromage. Bref, avoir un comportement de sale gosse pourri gâté.
Pour me faire un peu mieux comprendre, j'aimerais partir d'un truc qui n'a rien à voir. Voyez-vous, il y a un musée à Péronne, l'Historial de la Grande Guerre (celle de 14-18, donc), où l'on vous propose de "revivre les tranchées". En gros, vous passez dans un genre de tunnel où il fait tout noir, et puis y'a du bruit d'explosions et le sol tremble. Bah voilà c'est les tranchées.
Or, pour revivre les tranchées, il faudrait ajouter l'odeur de pisse et de diarrhée, vous faire asseoir et supporter les rats qui vous passent dessus, et surtout, surtout, vous faire vraiment risquer de mourir à tout moment. La mort pour de vrai.
La guerre, c'est cela.
Ces femmes qui veulent un "accouchement respecté", ces écolos qui ne jurent que par la médecine chinoise, veulent faire naturel, authentique, tout ça. Mais comme le beurre c'est mieux avec l'argent du beurre, il faudrait en plus que ce soit sans risques. Et que donc, on se plie à leurs moindres désirs. Bref, un accouchement naturel, une médecine naturelle, mais sans avoir à en supporter les conséquences - sinon vous comprenez, vous allez les faire culpabiliser.
(Et pourtant, les Chinois eux-mêmes, ils ne sont pas aussi tarés : en cas de cancer, c'est pas de l'acupuncture, qu'ils font, c'est de la chimio, comme tous les gens normalement constitués).
Ce doit être parce que j'ai passé trop de temps à lire des registres paroissiaux où les femmes meurent en couches (et le mioche avec) que j'ai tendance à trouver que "l'accouchement respecté", à force d'être chanté sur tous les tons, ça mérite des baffes. Que la critique du corps médical en général, c'est un peu trop facile. Et énervant.
Et pour terminer, je voudrais juste dire que j'en suis à mon troisième médecin traitant, déménagement oblige, mais que je les remercie tous les trois du fond du coeur.
Merci à toi, médecin de famille de mes jeunes années, qui a soigné mes parents, mes soeurs et moi-même, qui savait être alarmiste quand il le fallait (et il a fallu, parfois). Qui savais nous écouter et qui me tutoie encore.
Merci à vous, cher docteur B., mon toubib parisien, qui preniez le temps de m'écouter pendant les trois années où ça n'allait pas fort avec mes allergies, mes terribles migraines à répétition, mes bronchites et mon inaptitude à dormir plus de deux heures d'affilée - et ma légère tendance hypocondriaque. Merci à vous d'avoir supporté mes demandes de rendez-vous alors que bordel j'aurais pu me soigner avec un doliprane mais que j'allais mieux rien qu'en allant au cabinet. Remerciez par la même occasion de ma part votre secrétaire si gentille qui tapait la discute aux patients dans la salle d'attente, et que ça aussi, ça faisait du bien.
Merci à vous, notre actuel médecin, cher docteur de la ville de banlieue, qui vous occupez de mon matricule depuis quelques mois (depuis ma superbe grippe de l'hiver dernier). Qui avez un vrai talent de pédagogue, laissez les gens parler et savez rassurer l'hypocondriaque qui sommeille toujours en moi.
Alors là, faut pas me lancer sur l'accouchement naturel... Il faut dire que quand tu as perdu un bébé in utero au huitième mois et que l'équipe soignante a été vraiment au top, bizarrement, accoucher à l'hôpital tu trouves ça tout simplement génial. Et tu te dis qu'il y a ne serait-ce que vingt ans on ne t'aurait sûrement pas accompagnée de la même façon.
RépondreSupprimerJ'aime tellement les médecins que je voudrais choisir mon médecin légiste.
RépondreSupprimer> Melalala,
RépondreSupprimerOui, quand on sait que ce genre de choses terribles arrivent, eh bien on est bien content de savoir que l'hôpital existe. Après, effectivement, on peut parfois ne pas trop aimer l'ambiance (ma grande soeur va accoucher de son 3e en maison de naissance)... mais quand je pense ne serait-ce qu'à la naissance de Petite Soeur, si ma mère n'avait pas été en clinique pour le faire, qu'est-ce que ça aurait été ! Pourtant, elle en était à son troisième bébé elle aussi, elle "savait faire" !
> Cristophe,
:)
(j'ai connu une fille qui voulait devenir médecin légiste, dans le temps. Un jour je l'ai recroisée, elle était devenue légiste, eh bien c'est passionnant comme boulot. Mais ça fait partie des trucs que je serais totalement incapable de faire)
J'ai moi aussi un peu de mal avec l'accouchement dit naturel.
RépondreSupprimerSinon je connais aussi une légiste qui adore son boulot. Chéri est presque prêt à se laisser tenter d'ailleurs.
Bravo bravo... je n'arrive pas à comprendre qu'on veuille se passer des progrès de la science pour accoucher
RépondreSupprimerMerci pour cette déclaration d'amour aux médecins! Je pense à mon papa, médecin généraliste depuis presque trente ans, ne comptant pas ses heures, et qui fait face à des généralisations sur les médecins insupportables pour tous les médecins consciencieux.
RépondreSupprimerEn revanche, sur l'accouchement naturalisé, je pense qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Un certain nombre de pratiques des accouchements standardisés en France sont en réalité des pratiques dangereuses. La position "allongée sur le dos les pieds dans les étriers" est celle dans laquelle il est le moins naturel d'accoucher. L'usage abusif de l'ocotycine et de l'épisiotomie est une réalité en France, le taux d'épisios et de césariennes est largement supérieur à ce qui est en réalité nécessaire. Ce n'est pas pour rien que la France a le plus gros taux de mortalité maternelle post-accouchement.
Une amie a accouché chez elle, deux fois. Sa sage-femme n'accepte que les femmes n'ayant eu aucune complication de grossesse dans leur histoire de maternité. De même, elle s'assure qu'un transfert en maternité en urgence est toujours possible. Cette approche me plaît et elle n'est pas à confondre avec l'approche de certaines siphonnées qui considèrent que toutes les femmes doivent accoucher chez elles, sans assistance médicale, quelle que soit leur histoire. Une sage-femme est une assistance médicale. Accouchement naturel et accouchement sans assistance médicale ne sont pas synonymes. Malheureusement, certaines cinglées considèrent que cela devrait l'être.
> M*
RépondreSupprimerc'est clair que le boulot doit être chouette - et les patients pas emmerdants, Chéri a raison :)
> Athéna,
Ben moi non plus, j'ai du mal à comprendre l'argument du "oui mais avant on faisait sans". Oui mais avant on mourrait beaucoup plus en couches, hein...
> Marie,
Bien sûr, d'ailleurs les sages-femmes font un super boulot et suffisent amplement dans le cadre d'une grossesse sans problèmes ! Et comme je le disais plus haut ma grande soeur va accoucher de son 3e dans une maison de naissance, donc accouchement pas trop médicalisé, avec sages femmes, retour à la maison dans les heures qui suivent et suivi par la sage-femme à la maison les jours suivants. Je trouve ça super mais évidemment à Paris, c'est plus facile d'aller rapidement en hôpital en cas de problème...
Sur les médecins en général, j'entends trop souvent à mon goût les "vous croyez tout ce qu'ILS vous disent ?" ou "pfff ils font ça que pour l'argent". Bah p'tet mais moi j'aime mon médecin traitant et je crois ce qu'il me dit. Ce qui ne veut pas dire que je suis béni oui oui avec lui : au contraire, j'ai pour habitude de poser toutes les questions qui me tracassent et de ne pas sortir du cabinet tant que je n'ai pas tout compris.
Après, j'ai peut-être eu de la chance, hein, mais j'ai toujours eu toutes les réponses nécessaires.
Pour les tranchées, j'ai visité les tunnels du Monument Canadien sur la côte de Vimy(62).
RépondreSupprimerPas besoin de bruits, simplment être enfermés 10 minutes dans ces boyaux vous filent l'angoisse de votre vie.
C'&tait il y a plus de 40 ans, je m'en souviens encore.
Les médecins moins on les voit, mieux on se porte.
Camille, nous sommes donc d'accord!
RépondreSupprimerHeureusement que votre dialogue avec Marie a éclairci les choses : à vous lire énervée contre l'accouchement démédicalisé, je me demandais si on lisait la même Dix lunes :)
RépondreSupprimerSuggestion : avec un bon généraliste, on peut éviter le suivi par un gynéco de ville (les échos et autres examens se font en labo). J'ai mis 15 ans à le découvrir, et ne changerait pour rien au monde ; outre le coût, un suivi par un toubib qu'on voit régulièrement est plus efficace...
Rien à voir, mais quelque part je suis rassuré de voir que même une agrégée d'histoire est capable de mélanger les pluriels des verbes et des noms ("mourir en couchent", 12ème paragraphe), certes dans une note de blog probablement écrite rapidement, mais quand même...
RépondreSupprimerSinon, je souhaiterais souligner que les problèmes à l'accouchement ne sont malheureusement pas prévisibles. Ce n'est pas parce que la grossesse s'est passée parfaitement ou même que les deux précédents accouchement ont été faciles que cela sera le cas de la troisième. On n'est jamais à l'abri d'une mauvaise présentation du nourrisson ou d'une hémorragie etc...
Enfin, comme à chaque fois que je vous lis, je suis content de voir qu'il reste encore des gens raisonnables dans ce pays. Il y a des jours on en vient à en douter... Il est vrai que se sont généralement les extrémistes qui éprouvent le besoin de s'exprimer à tout bout de champ...
Bien à vous
Si ma femme avait choisi "la grossesse au naturel", on aurait perdu le bébé au 8eme mois.
RépondreSupprimerAlors, merci la science et la médecine. Si on est globalement en bonne santé et que l'on vit plus longtemps, c'est peut être parce qu'on fait pas des choses naturelles comme être sale et manger de la terre.
Par contre, concernant les medecins generalistes, j'attend encore d'en trouver un compétent.
Entre celui qui dit à mon père "prenez un smecta c'est rien" alors qu'il est en train de faire une péritonite et qu'il passera ses deux prochaines semaines à l'hosto après avoir été finalement tout seul aux urgences, celui qui me dit "non non vous n'avez pas besoin de semelles orthopediques" alors que je n'arrive plus à marcher à cause de pieds plats, ou alors celui qui se refuse toujours à donner des antiobiotiques "mais non ca va passer tout seul" au bout de la 6 eme consultation pour une bronchite qui s'infecte depuis 2 mois...
> Passante,
RépondreSupprimertout à fait d'accord... si on a un bon médecin traitant, autant passer le plus possible par lui. Je pense par exemple, pour les enfants, plutôt que de se faire ch... à supplier le pédiatre pour un RDV, autant aller chez son médecin habituel, ça va plus vite et ça suffit en général pour quasiment tout. IDem pour le suivi gynéco.
> Oraj,
merci d'avoir souligné la faute, effectivement je tape trop vite et je déteste laisser des erreurs mais on est toujours très mauvais relecteur de sa propre prose...
Sur le reste, nous sommes d'accord. Ce qui me hérisse dans l'accouchement "démédicalisé" c'est l'argument "oui mais si ça se passe mal, on peut toujours aller à l'hôpital". Et si l'hôpital est loin ? Et quand ça se présente mal (effectivement ça peut TOUJOURS se présenter mal à la dernière minute), est-ce que c'est une bonne idée d'embarquer la parturiente dans une ambulance sur la route ?
> Anonyme,
Au début de mes années parisiennes, je suis allée comme ça pendant trois mois chez un généraliste qui, pour un "banal rhume", refusait de me prescrire autre chose que de l'humer et du doliprane, alors que je lui répétais que ça s'empirait et que quand on est asthmatique, bah voilà quoi.
J'ai fini par faire une sinusite (youpie). J'ai changé de médecin ensuite.
Dans notre banlieue yvelinoise, nous avons un très bon médecin qui ne rechigne jamais à filer des antibiotiques (ou qui, en cas de refus, explique posément pourquoi, et on comprend toujours).
Demandez à vos voisins, votre entourage... il n'y a souvent que le bouche à oreille qui marche, pour trouver le bon généraliste !
(remarquez, je ne suis pas un bon exemple, mon actuel toubib, nous l'avons connu en nous précipitant chez lui quand j'ai eu la grippe l'hiver dernier, on venait de s'installer dans le coin, on a donc pris le plus près qui était disponible... et depuis la greffe a pris :) )
Je ne sais pas ce que c'est qu'un accouchement respecté mais moi j'ai accouché dans la pénombre avec juste deux sages-femmes et sans appareils médicaux et c'était génial.
RépondreSupprimerNon, juste pour dire...
Mais ce n'était pas en France, OK.
> Euterpe,
RépondreSupprimerC'est sûr que si on peut se passer des perfusions, piqûres, etc, et qu'on peut choisir l'ambiance, c'est mieux !
Je n'avais pas vu que tu m'avais appuyée auprès de paul, merci :)
RépondreSupprimerOui mon accouchement, j'en suis fière et contente. Mais c'est une responsabilité. Il faut vouloir prendre son corps, son accouchement en charge. L'accouchement sans médecin ça apprend à cela, en fait. Je ne sais pas comment expliquer. Il y a un lien de cause à effet. On peut arriver à ne pas avoir de problèmes parce qu'on en a décidé. Je sais que ça va en faire bondir si je dis ça mais c'est vrai.
Il y a une part d'abdication de soi à aller accoucher dans un hôpital. Une façon d'accepter d'être un objet, une mécanique.
Lors de ma grossesse, j'ai aussi refusé des tas de manipulations. Les médecins vous exproprient de votre corps. Moi je fais beaucoup de résistance aux médecins parce qu'il y a une industrie de la médecine qui encourage la surmédicalisation et la surmédicamentation pour faire du profit. On vous opère aussi pour un oui ou pour un non.
Il faut rester dans son corps. Écouter la petite voix qui te dis si tu as vraiment besoin de tout ce que l'on veut te faire subir.
> Euterpe,
RépondreSupprimerMais je comprends tout à fait ! Pour certaines, c'est rassurant d'aller chez le médecin (et d'ailleurs comme tout est remboursé, on ne se prive pas) mais pour d'autres, c'est plutôt pénible d'y aller, voire franchement anxiogène.
Je suis plutôt partisane du "strict minimum" (les échographies pour voir si tout va bien et aussi pour que le père participe par exemple), un passage chez le toubib de temps à autres et le reste, avec la sage femme si besoin est.
Il faut aussi se dire que malgré tous les examens possibles et imaginables, il y a toujours des choses qui peuvent échapper au médecin qui n'est pas non plus Superman.
Cela dit pour ma part si je devais accoucher je ne me sentirais pas du tout capable pour une première grossesse d'accoucher chez moi.
ah ben dans le style je met tout le monde dans le même panier...
RépondreSupprimersi un Chinois se soigne pas acupuncture et plantes MAIS fait de la chimio pour un cancer, ça va. Si une Française (vous parlez des femmes surtout) se soigne par acupuncture et plantes, c'est forcément une tarée qui ne sait pas ce qu'elle fait, crache dans la soupe et pleurera au moindre problème et qui, vous le sous-entendez, ne se tournera pas vers la chimio en cas de cancer.
ouais, super... pas du tout réducteur comme vision !!
j'imagine que votre position vis-à-vis de l'accouchement respecté (précisez au moins ce que vous sous-entendez par là, parceque ce n'est pas clair du tout) repose sur votre propre expérience. Je suis ravie, donc, d'apprendre qu'en hôpital tous vos accouchements se sont déroulés à merveille.
Moi pas.
J'ai eu la naïveté de croire que l'hosto était le meilleur endroit pour accoucher, qu'en maternité ils savaient ce qu'ils faisaient et qu'une structure de niveau III (celle où était rattachée mon domicile) c'était même parfait pour donner naissance.
Sauf que le risque zéro n'existant pas, le monde ultra médicalisé étant déshumanisé, les toubibs croyant mieux savoir que la femme enceinte qu'ils ont en face d'eux, ce qu'il se passe dans son ventre et comment en faire sortir ce bel enfant à venir, sauf que... ben j'ai perdu mon premier bébé en fin de grossesse par erreurs successives de suivi, d'intervention et cie.
Le médical ne remplacera jamais l'empathie et l'écoute, jamais.
Hors hôpital de niveau III ma fille serait vivante, au moins ils l'ont reconnu et un peu amélioré leur pratique par la suite... un peu...
Je suis retournée une autre fois au même endroit, avec des gens me surveillant médicalement pire que le lait sur le feu mais ne se préoccupant toujours pas (encore moins ?) de ce que je pouvais ressentir, vivre, malvivre, avoir envie et cie.
Alors après j'ai cherché un autre type de suivi. Un suivi avec une part d'humain énorme, et au centre.
J'ai accouché en plateau technique avec une sage-femme qui m'a suivie avant, pendant et après l'accouchement. La même personne, une meilleure connaissance de moi... et une troisième grossesse qui ne s'est pas, pour une fois, soldée par une césarienne. J'ai enfin accouché et j'ai souri à mon deuxième bébé !
Puis j'ai pu avoir la présence d'un médecin à mes côtés pour mon troisième accouchement, chez moi. Un accouchement rapide et serein, loin de toutes pressions extérieures, et sous le signe de la douce vigilance.
Enfin, une fois encore j'ai donné la vie dans une toute petite clinique de mon lieu de vacances (en avance, donc), en toute simplicité et gentillesse grâce à un gynéco qui rembarrait la sage-femme avec des "je pense que madame sait mieux que vous où en est la tête de son enfant" et toc ! merci à lui ! (laquelle tête sortait belle et bien, au contraire de ce qu'elle prétendait !)
Refuser l'ultramédicalisation, demander le respect et l'écoute, demander d'avoir le temps, de pouvoir vivre un accouchement avec ses ressources et ses hormones, ce n'est pas pour autant refuser la médecine, bien au contraire ! c'est lui redonner sa dimension humaine et la dé-instrumentaliser... la dé-protocoliser...
RépondreSupprimerc'est aussi baisser le taux de césarienne, d'épisio, de forceps et de mort maternelle (on bat des records en France)...
et ça ne veut pas dire non plus qu'on refuse tout risque, comment pouvez-vous prétendre cela ? le risque zéro n'existe pas, nul part... il faut juste savoir quel risque on est capable d'assumer. Pour ma part, j'avais choisi.
Et je remercie les progrès en hygiène et connaissance du corps qui nous évite de mourir en couches de fièvres puerpérales... souvent induites par des mains d'intervenants (la plupart du temps médecin) sales et non désinfectées car on ignorait tout cela il n'y a pas si longtemps.
Savoir que 98% des jeunes femmes qui accouchent pour la première fois seront victimes d'épisiotomie dans les maternités (avec l'hémorragie, le risque infectueux, la mauvaise cicatrisation etc. que ça implique) n'est pas pour moi un exemple du progrès de la médecine, bien au contraire. Alors je soutiens toutes celles qui combattent pour un accouchement respecté, que celui-ci ait lieu en maternité, en clinique, en maison de naissance, à la maison ou n'importe où. Et je soutiens aussi toutes celles qui veulent qu'on ait toutes le choix d'accoucher là où on veut et comme on veut. On n'est pas un troupeau de cruches écervelées et ignares, nous sommes des adultes capables de décider pour nous-mêmes et libres... si possible, libres...
Une opération chirurgicale est un acte médical, c'est idiot de se passer des progrès de la médecine dans ce cas !
Un accouchement n'est pas un acte médical, c'est naturel ! Le corps de la femme a été conçu pour donner naissance... ce n'est pas la médecine qui a été conçue pour donner naissance ! Elle doit être au service de la femme et du nouveau-né et non l'inverse.
S'il n'y avait pas autant de dérives, moins de femmes seraient en guerre contre la médicalisation des accouchements d'aujourd'hui.
J'apprécie habituellement votre blog et j'ai du mal à comprendre ce post qui démarre avec des lectures souvent très éloignées de ce que vous développez par la suite... et surtout qui mélange plein de choses dans un gros chaudron d'a priori et d'ignorance. Ca ne vous ressemble pas, je vais supposer qu'il y a de la colère là-dessous.
Sur ce, je vais lire mes posts en retard, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu le temps de surfer en paix...
> Maïpi,
RépondreSupprimerDommage que vous n'ayez pas vraiment lu ce que je disais...
Je n'ai encore jamais accouché de ma vie (mais j'espère que ça ne m'interdit pas, à vos yeux, d'avoir un avis sur la question) mais je crois fermement que si les femmes meurent moins en couches et les bébés à même pas une semaine (au XVIe siècle en Europe, c'est un bébé sur deux qui meurt avant son premier anniversaire, suivant les régions) c'est parce que les connaissances et le suivi médical sont meilleurs.
Mais c'est un tout : il y a les connaissances, il y a la meilleure prise en charge, les médicaments, les scanners, tout ça. Et la parole, la compréhension, tout ce que vous voulez.
Dommage que vous me fassiez un procès d'intention. Si vous avez un peu pris le temps de me dire, vous auriez vu que je sais parfaitement qu'il y a des gros nases chez les médecins et des hôpitaux où la césarienne à la chaîne est un moyen commode de ramasser du fric sans s'emmerder avec l'aléa de l'accouchement par voie basse.
Enfin, je suis sincèrement désolée que vous ayez perdu votre bébé de la sorte, et que mon billet vous ait renvoyée à une chose aussi douloureuse.
Pour résumer, je voulais juste dire que j'en ai un peu assez de lire par-ci par-là que la médecine c'est rien que des salauds omnubilés par le fric. Ce n'est pas vrai.
RépondreSupprimerOui, il y a des hôpitaux "industriels", des médecins véreux, mais pas tous. Et je crois qu'à force de dire aux gens de ne pas croire à tout ce que disent les médecins, on arrive à quelque chose de très mauvais : les gens refusent de se soigner.
Le vétérinaire blogueur Boules de Fourrure a longuement parlé des méfaits des gens pleins de bonnes intentions qui ne veulent pas aller chez ce salaud de vétérinaire et soignent (et tuent) leurs bêtes avec des huiles essentielles et des gestes complètement inappropriés.
Je connaissais une vieille dame qui pensait soigner sa pneumopathie avec des huiles essentielles... Chantal Sébire, si mes souvenirs sont bons, voulait se soigner uniquement avec du paracétamol. Cela ne pouvait pas suffire. Avec les conséquences dramatiques que cela a pu avoir.
Je conçois qu'on puisse se méfier de l'hôpital en général (encore une fois ma soeur ne va pas à l'hôpital pour accoucher) mais de là à tout rejeter en bloc...
Merci pour cette réponse.
RépondreSupprimerJe comprend qu'il soit difficile d'entendre des gens rejeter en bloc la médecine pour cause de mauvaise expérience, mais je vois beaucoup plus de gens suivre aveuglément leur docteur (sans même oser aller en voir un autre) et n'avoir aucun recul sur ce qu'il leur dit ou fait... avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Du coup ça ne fait que rééquilibrer la balance et faire descendre les dieux médecins de leur piédestal où la plupart des gens les idolâtre ;) !!
Les exemples que vous donnez ne sont pas des gens qui refusent de se soigner... ce sont des gens qui refusent de se soigner de manière conventionnelle parcequ'ils n'y croient plus !
La médecine a fait beaucoup de progrès mais pas de miracles et fait, actuellement, de grands bonds en avant et d'immenses bonds en arrière aussi...
Contrairement à ce que vous pourriez imaginer j'ai beaucoup de respect pour les médecins et un attachement fort à la médecine, que pratique une grande partie de la famille du côté de ma mère (ceux qui ne sont pas médecins sont... vétos ! haha) mais je n'y voue pas non plus un culte sans limite et je garde mon libre arbitre et le maximum de recul possible (en m'informant, surtout).
Je n'aime pas les personnes à oeillères, quelque soit leurs oeillères. Je déteste tout autant les personnes qui ne jurent que par l'homéo ou l'accouchement non assisté etc. et qui voudraient que tout le monde en face autant en prônant qu'il n'y a que ça de vrai...
que les personnes qui ne jurent que par l'hosto et la médecine dite conventionnelle et traitent de tarés tous ceux qui pensent ou agissent différemment et sortent des sentiers battus...
J'aimerais qu'on arrête de juger l'autre à l'aulne de sa propre histoire, de ses limites et de son émotion... j'aimerais qu'on laisse à l'autre la possibilité de penser et vivre différemment.
Je me bats pour la liberté de chacun de décider quel est son chemin et pour qu'il n'y ait ni interdiction, ni obligation, émanant d'une instance suprême (celle-ci n'étant jamais divine, ne peut donc être parfaite ;) )
Je reprendrais juste votre dernière phrase : et pourquoi pas ?
Peut-être que vous, vous n'êtes pas prête à tout rejeter en bloc... mais les autres ? chacun est différent et porte son histoire après tout...
Je suis désolée d'avoir été un peu offensive dans mes précédents messages, mais votre post l'était un peu aussi (avouez-le ;) ) alors ben... j'ai réagi sur le coup, avec forcément un peu plus de rage que de coutume...