Nous étions aux abords de tour fortifiée destinée à servir de refuge aux moines.
Il y a quelque chose d'assez drôle dans cette tour, organisée comme n'importe quel monastère, avec cloître, salle capitulaire, scriptorium, réfectoire, église abbatiale, dortoirs... mais sur la hauteur. Des chapiteaux décorés, des colonnes, des voûtes gothiques, tout l'attirail du monastère qui se respecte. Sauf qu'on est entre des murs énormes, destinés à résister aux boulets de canon.
Entre ces murs énormes, il fait frais, calme. Il est assez drôle d'imaginer les moines au premier étage en plein chapitre, les soldats sur la terrasse en haut en train de surveiller la mer... deux types d'hommes qui devaient plus ou moins bien cohabiter.
Si le monastère a plutôt bien résisté aux Sarrasins et un peu moins bien aux soudards préposés à sa défense au XVIIe siècle, la Révolution a presque réussi à avoir raison de lui. Acheté par un type qui fit de la bibliothèque une carrière de pierres, revendu à une actrice qui en fit sa demeure de villégiature, le monastère est couvert de plaies pansées par Prosper Mérimée à la moulinette néo-gothique duquel il fut passé.
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Soyez gentils, faites l'effort de signer votre message - ne serait-ce que dans le corps d'icelui, si vous ne voulez pas remplir les champs destinés à cet effet - c'est tellement plus agréable pour ceux qui les lisent...