mercredi 10 novembre 2010

La laïcité, machine à tuer les libertés.





Une crèche a licencié une de ses employées, musulmane, qui venait travailler avec son voile sur les cheveux. Licenciement pour faute grave. Saisie de la Halde par la dame. Émoi des ardents défenseurs de la laïcité. Manuel Valls estime par exemple que "comme c'est le cas à l'école, le port de signes religieux distinctifs là où il y a des enfants" doit être interdit.

Je trouve cette affaire parfaitement scandaleuse. Assurément, je n'ai pas grande tendresse pour une religion (et une culture) qui exige des femmes qu'elles se couvrent les cheveux pour de sombres questions de pureté et d'impureté. Mais j'aime bien qu'on fiche la paix aux gens.

Une faute grave, dans une crèche, c'est frapper un gosse, c'est en laisser un aller se faire écrabouiller sur la route, c'est oublier de les nourrir. Pas de porter un voile sur ses cheveux.

La dame viendrait travailler en burqa, il me semblerait normal d'exiger d'elle une tenue pratique pour travailler - allez donc courir après une trentaine de mioches fagotée de la sorte ! - mais un voile sur les cheveux, faudrait viser à pas déconner. Quant à l'argument des enfants (à dire avec des trémolos dans la voix), je ne vois pas bien ce qu'il vient faire là. Ciel, des enfants seraient choqués parce qu'une des dames de la crèche a les cheveux couverts ! Ils pourraient lui en demander la raison et elle répondre que c'est parce qu'elle est musulmane !! Ils pourraient entendre parler de religion ! Etre pollués par l'abominable fait religieux !

Cette affaire est du même ordre que les cris de putois qu'on entend à chaque fois qu'un homme politique est pris en flagrant délit d'aller à la messe ou de rompre le jeûne du ramadan (les cris n'étant pas poussés par les mêmes putois, en général).

(c'est pourtant mignon un putois)


Il faudra qu'on m'explique en quoi un foulard sur les cheveux, porté pour raisons religieuses, est un trouble à l'ordre public. Cela vaut aussi pour les croix. Faut-il vraiment que je vire les quelques élèves qui portent leur croix (catholique ou protestante) autour du cou pour trouble à l'ordre universitaire ?

Il faudra qu'on m'explique en quoi il est foncièrement dangereux de parler religion à un enfant.

Il faudra qu'on m'explique en quoi il n'est pas carrément liberticide de licencier pour faute grave une dame qui a les cheveux couverts.

41 commentaires:

  1. Et le plus rigolo dans l'affaire c'est que l'on exalte (ou exaltait jusqu'à une date récente) dans les programmes du lycée la tolérance du royaume d'Al Andalus, déformant au passage ce que l'on sait de cette période... Ceux qui feront une histoire de la laïcité de notre début du XXIe siècle vont bien rigoler. Et qui passera encore pour des bouffons? C'est nous...!

    RépondreSupprimer
  2. J'ajouterais une précision au titre : la laïcité "à la française" tue les libertés. Ce qui se devait d'être au départ une séparation Eglises-Etat pour que chacun puisse pratiquer la confession (ou absence de confession) qui lui sied, est devenu une promotion de l'athéisme le plus radical : cachez cette religion que je ne saurais voir...

    RépondreSupprimer
  3. Il n' a pas si longtemps (enfin pas longtemps pour ceux qui comme moi ont dépassé la soixantaine) les nurses (voir le film "Le voile bleu" avec Gaby Morlay; ce qui ne nous rajeunit pas ma bonne dame!)et les infirmières DEVAIENT porter un voile; question d'hygiène, reste d'habitude de l'époque où les hôpitaux étaient uniquement tenus par le clergé? Dans les années 50, la loi de séparation des Églises et de l'État était pourtant votée, ou ai-je rêve? Et personne ne poussait des cris d'orfraie (autres charmantes bêtes)

    RépondreSupprimer
  4. Tentative d'explication toute personnelle, nauséabonde et ne méritant que dédain :
    Première étape, cette dame se fond dans la norme quelques années et obtient le poste de directrice adjointe. (fait)
    Deuxième étape, cette dame fait valoir sa différence et se voile. (fait)
    Troisième étape, cette dame n'aura de cesse que sa différence devienne la norme (à faire)

    Coach Berny

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Artémise,

    Je suis d'accord avec toi et en même temps ... C'est vrai que ce n'est pas choquant une femme voilée dans une école, ou n'importe où d'ailleurs. C'est parfaitement disproportionné de reprocher une "faute grave" à cette femme. Je suis tout à fait d'accord.

    Le problème, c'est que lorsqu'une loi interdit le port de signes religieux distinctifs - ce qu'est le voile - il est hors de question de la contourner ne serait-ce pour des futilités (car si le voile est important pour ces femmes, pour nous il se limite à un accessoire capillaire ou à un signe d'asservissement, mais ça c'est notre propre culture qui nous influence, donc ça manque d'objectivité, donc je ne me servirai pas de cet argument).

    Si on accepte le voile, parce que ce n'est pas si gênant et parce qu'aussi, admettons-le, on a un peu honte de ce que le refus du voile pourrait démontrer d'un supposé "racisme anti-musulman", pourquoi refuserait-on ce qui va nécessairement apparaître comme revendications ensuite : des vêtements de plus en plus amples pour cacher le corps, une séparation avec les collègues masculins ... Où est la limite entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est plus ??

    A la base aussi, je ne suis pas contre le fait que les femmes musulmanes qui le souhaitent ne soient examinées que par des gynécologues femmes ; mais que sous ce prétexte, leur mari trouve normal de casser la figure à l'obstétricien homme, seul disponible le jour de l'accouchement ... là il y a comme un hic. Si on n'a pas expliqué fermement à ce monsieur que dans un hôpital PUBLIC sa femme peut être examinée par des hommes comme des femmes, il ne faut pas s'étonner.
    Que certains maires, mûs par de bonnes intentions, limitent certains horaires de piscine aux femmes, en les interdisant aux hommes, afin que leurs électrices musulmanes puissent connaître les joies du bain, est aussi anormal.
    Que sous certains prétextes religieux, on ne puisse coller qu'à deux modèles de femmes : putes ou soumises (ça vous rappelle un truc ?), et qu'à ce titre tout est permis (flicages insensé des soeurs et des filles, caillassages de gamines de dix ans en jupes maxi, propos sexistes devenus la norme ...), voilà à quoi on aboutit à laisser faire puisqu'il faut respecter les cultures.
    Ca s'appelle encourager le sectarisme. Et du coup, toutes les formes de racismes.

    Le voile n'est pas une obligation dans la religion musulmane. Une attitude réservée, non provocante est demandée, et le voile y aide, c'est tout. A la base, je suis d'avis d'être conciliante et respectueuse des croyances, mais mon manque de fermeté vis-à-vis de certains discours a failli me coûter très cher il y a quelques années.

    RépondreSupprimer
  6. Je vous raconte cette petite expérience :
    j'ai eu en effet, la première année de ma titularisation, une élève de 3e, très revendicative vis à vis de sa religion -l'islam, et qui ne ratait jamais une occasion d'interrompre le cours dès qu'elle trouvait que mes propos offensaient ses convictions. Je suis prof d'Histoire-Géo, ça n'aide pas, les occasions de polémiques sont multiples et non évitables vu le programme. Cette jeune fille était très brillante, et nos joutes verbales épuisantes, je me surveillais constammment pour éviter les ennuis avec elle. Jusqu'au jour où j'ai osé ne lui mettre "que" 17 à un contrôle, alors qu'elle estimait mériter 20. On s'est expliquées après la classe (c'était la dernière heure de cours) et le ton est monté, de sa part. J'ai été inflexible, sans la punir pour son ton et ses propos franchement irrespectueux. En sortant, elle m'a lancé "de toute façon, vous allez regretter de ne pas m'avoir augmenté ma note". Et le lendemain, j'étais convoquée dans le bureau de ma principale, le rectorat lui ayant transmis une plainte de la famille pour propos racistes de ma part envers cette jeune fille. Sa meilleure amie, seule présente au moment des faits, soutenait ses dires. Heureusement pour moi, une femme de ménage qui travaillait dans les couloirs, et qui avait tout entendu de la scène, s'était manifestée à moi après l'altercation en me disant que je n'aurais jamais dû accepter qu'elle me parle ainsi et que j'allais droit vers les problèmes sérieux. Elle ne me faisait pas la leçon, c'était juste du bon sens et protecteur envers moi. Et j'ai pu la citer comme témoin. Heureusement pour moi, car vu la gravité des propos que j'aurais tenu d'après l'élève, je pense que j'aurais été virée de l'EN.

    Avec le recul, je me dis que j'aurais dû être plus ferme avec cette jeune fille, en lui rappelant que ses propos allaient contre la loi, puisqu'elle me traitait régulièrement de raciste, et répétait souvent que la France était un Etat raciste et vendu aux juifs, en se servant de multiples arguments : la guerre d'Algérie, le conflit Israëlo-palestinien, le fait qu'elle ne puisse pas porter de voile à l'école (sa soeur, de dix ans plus agée et bac+5, était voilée de noir de la tête aux pieds, portait même des gants). Bref, quiconque était en désaccord avec ses convictions était raciste. Et je me suis tue pour ne pas passer pour une raciste.

    Grave erreur, à mon échelle comme à grande échelle.

    C'est grâce à la laïcité que les droits des non-catholiques en France sont préservés. Si le catholicisme était en France encore religion d'Etat, les musulmans, juifs, protestants, etc, pourraient se considérer comme citoyens de seconde zone. Il faut se rappeler ce qu'a été pour les catholiques et tout le pays, au début du XXe siècle, le débat et le vote de la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat : d'une violence inouïe. On pourrait être choqués aujourd'hui des expulsions de religieuses de certains couvents, qui ont eu lieu alors. Et finalement les choses se sont apaisées. Le catholicisme s'est adapté à la laïcité et à la république. Et les autres religion aussi.

    Alors ne nous laissons pas manipuler par quelques intégristes et par de grands brasseurs d'idées généreux mais coupés de la réalité, qui appuient sur le levier de notre culpabilité : on pourrait être raciste si on interdit ceci, si on dit cela (vive le politiquement correct !). On ne meurt pas de ne pas porter le voile. On ne meurt pas de laisser entrevoir son corps quelques minutes. On ne meurt pas de laisser entrevoir son intimité le temps d'une naissance. On ne meurt pas de provoquer le désir ou une émotion à cause de son corps, de sa chevelure. Arrêtons le délire. C'est la vie, tout ça. Pas le mal.

    (...)

    RépondreSupprimer
  7. Cette jeune femme savait qu'en travaillant pour l'Etat, elle ne pouvait pas se voiler. La règle était claire. Je suis moi-même catholique, et je m'interdis de porter mes petites croix ou médailles religieuses, auxquelles je tiens, à l'école. Je les réserve à ma vie privée. Cette loi permet aux croyants de se tourner vers le privé s'ils ont un problème avec la laïcité. J'aurais pu faire le choix de l'école privée catholique. Et elle d'être nourrice dans une structure privée ou à domicile.
    Par contre, je trouve important que les parents de nos élèves puissent nous confier leurs enfants en sachant d'avance que notre religion (ou notre non-religion) n'influencera pas notre pratique, puisque dès le départ on admet de la laisser à la porte du collège.
    Je trouve important qu'au nom de la laïcité les prochaines lois de bioéthique seront débattues sans passions religieuses.
    Je trouve important que la France, au nom de la laïcité, ait refusé l'article de la constitution européenne, qui prévoyait de faire référence au passé chrétien de l'Europe, et à un Créateur commun. Quid des musulmans qui habitent l'Europe désormais ?

    Bref, laissons la religion là où elle doit se trouver : dans la sphère du privé. Et une crèche est un endroit public. Et le voile est un symbole religieux. Point.

    Et pourtant ça m'emm... hautement, la situation de cette femme ! Mais la laïcité n'y est pour rien.

    Audrey

    PS : c'est mon premier commentaire sur ce blog, alors toutes mes félicitations, il est sensass à bien des égards !

    RépondreSupprimer
  8. Moi aussi j'ai envie de réagir au fait d'opposer laicité et liberté. Je viens de lire sur le blog "Les coulisses de Sarkofrance" la réaction d'une commentatrice qui, je l'ai appris au fil de ses commentaires subit la vie dans un quartier "multiculti" comme on dit en Germanie, où elle s'est fait dernièrement "caillasser" par des voisins comme elle le raconte, ce qu'elle dit donc, à propos de la probabilité de retrouver Sarko en face de la fille Le Pen au prochaine élection, voilà sans y avoir ajouté un point ni une virgule son commentaire :
    "je souhaite également rajouter une chose qui apporte encore de l’eau au moulin de l’extreme droite et de la droite extreme.
    Olivier besancenot a OSE représenter les quartiers par un femme voilée!!!c une honte, c le contraire absolu que nous revendiquons dans les quartierss : assez de stigmatisation!!!! nous vivons mal, très mal dans les quartiers que l’on soit noirs, blanc, ocre, à pois, à carreaux, vieux, jeunes . et nous voulons justement que s’arrete cette utilisation de notre misère pour raisons électorale. mais le plus grave, c que cela s’appelle de la ségrégation C DU PUR RACISME, je vis dans un quartier, je suis blanche, non croyante, femme, et NOUS EXISTONS!!!!!
    ce qu’à fait besancenot est ABJECTE, je ne comprends encore pas que personne n’ait hurlé, hurlé contre ce mec.
    la prochaine fois, sa candidate elle est en burqa???????? La France est une république LAIQUE, peu importe la couleur ou les origines du candidat, mais aucun signe distinctif religieux!!!!!!!!!!!!!!!!"

    Actuellement les partis semblent s'arracher le voile. Certains pour revendiquer le multiculturalisme, les autres pour le stigmatiser. Mais comme l'explique Audrey : et la situation des femmes, là-dedans ?

    RépondreSupprimer
  9. Comme je le disais à un fervent adepte des droits e l'homme , on commence par un changement de menu dans une école laïque, ici la viande de porc et l' on finit par des hadiths en cours d' histoire et enfin par supprimer des cours offensants pour l' idéologie de certains élèves.

    RépondreSupprimer
  10. > La souris,

    oui, je crois qu'on est bien en train de s'enfoncer, de ce point de vue ;)


    > Tigreek,

    Bien sûr, il s'agit de la laïcité à la française. J'avoue du reste ne pas trop connaître ce qui se fait dans ce domaine dans le reste de l'Europe et du monde.


    > Mme mère,

    Oui, j'y pensais aussi.
    Mais bientôt les religieuses devront se dévoiler, au nom de la laïcité, allons-y gaiement.


    > Coach Berny,

    mouais bof, je vous ai connu plus inspiré.


    > Anonyme (1),

    La limite, à mon sens, se trouve au moment où il y a trouble à l'ordre public, ou qu'on s'en prend à la liberté des gens. Par exemple, dans le cas de cette crèche, il y aurait faute grave si par exemple on apprenait que cette dame a fait du prosélytisme, traité un des enfants de "fils d'infidèle", obligé ses collègues et les enfants à respecter le ramadan, que sais-je encore.

    Bien sûr, du reste, on ne connaît pas tout le dossier.

    Qu'une femme porte un voile sur sa tête, ce n'est pas à mon sens un trouble.


    > Anonyme (2) :

    Oui mais là justement il y a un cas d'élève super agressive, qui tente de faire du prosélytisme en classe, et on doit rester ferme face au prosélytisme.
    Si un élève par exemple intervient une fois ou deux dans l'année pour défendre "sa culture" (sa religion, son mode de vie, etc), on ne va pas sauter au plafond. S'il y a des marques d'agressivité confinant au délire, comme ça semble être le cas dans votre histoire, bien entendu, il faut réagir.
    Evidemment, vous auriez dû la remballer dès le début. Après, comme vous étiez tout jeune prof, on peut vous comprendre. Je ne sais pas moi-même comment j'aurais fait exactement.

    Pas trop d'accord non plus sur votre dernier paragraphe. Pour nous, effectivement, on ne meurt pas de ne pas porter le voile. Mais si c'était si simple, des tas de juifs se seraient mis à manger du porc en Espagne au XVIe siècle, et n'auraient pas eu d'ennuis avec l'inquisition.

    Deuxième chose, je continue de porter la croix provençale qui me vient de ma grand-mère. Autant par atavisme culturel que par catholicisme, d'ailleurs. J'ai déjà pris des remarques dans le lycée public où j'ai fait ma prépa. Et j'ai toujours réagi violemment : cette croix fait cinq centimètres, ce ne sont pas cinq p... de centimètres qui vont faire mourir mes camarades.

    On a le droit de s'affirmer comme catholique, musulman, juif, athée. Cela n'est pas du posélytisme.
    Cela s'appelle de la liberté d'expression.

    RépondreSupprimer
  11. > (suite pour) Audrey (pardon je n'avais pas vu que vous aviez signé)

    Merci quand même pour votre commentaire, votre histoire est très intéressante et montre bien comment, justement, on passe très rapidement la frontière entre affirmation et prosélytisme...


    > Euterpe,

    vache, c'est pas facile à lire, la prose de cette femme !
    Pour le reste, oui, la question de la situation des femmes demeure entière.


    > Grandpas,

    Si vous lisez bien ce que j'ai écrit, vous verrez que je fais bien la différence entre expression personnelle d'une conviction, et prosélytisme visant à emmerder le monde.
    Donc porter le voile, oui, s'en prendre à un homme politique qui va à la messe ou au jeûne du ramadan, non, modifier les programmes d'histoire en floutant la figure de MAhomet, non plus, supprimer le porc à la cantine, non plus.

    RépondreSupprimer
  12. Hélas madame, dans mon triste quotidien je ne connais que deux états, inspiration ! expiration ! j'ai malheureusement dû réagir dans le second temps.

    Coach Berny

    RépondreSupprimer
  13. Je suis d'accord avec vous pour parler de liberticide dans cette affaire, mais dans un sens opposé. D'après les informations, le règlement intérieur de l'association et de la crèche prohibait le port de signes visibles d'appartenance religieuse, ce que le voile de cette personne était, manifestement.
    Le licenciement pour faute dans ces conditions peut être considéré comme valide. Le contester revient à mettre en cause la liberté de cette association privée d'édicter des règles internes et de les faire respecter.
    En toute honnêteté, l'intéressée aurait du en tirer elle-même les conclusions. Dans ces questions de discrimination, il y une tendance liberticide générale dans le fait de vouloir fixer à la place des particuliers, personnes physiques ou morales la manière dont ils décident et les règles qu'ils peuvent fixer à cet effet.

    Dans ces affaires de voile, plus généralement, il y a une volonté claire d'imposer à la société française des choses qui lui sont étrangères, et contre lesquelles il est légitime de vouloir se prévenir. C'est notre liberté qui est aussi en jeu.

    RépondreSupprimer
  14. Merci Artémise de m'avoir si longuement répondu, surtout que je n'avais pas été claire : j'ai posté trois messages d'affilée sous le nom "anonyme", en ayant découpé mon message initial qui était trop long, et en signant seulement le dernier de mon prénom, Audrey.

    Difficile d'expliquer la notion de laïcité à la française, et pourtant je suis persuadée au plus profond de mes "fibres démocratiques et républicaines" (pfiou, que c'est pédant, mais je le ressens si profondément!) que c'est une magnifique protection des libertés, au contraire.

    Notre contrat social est simple : la religion est du domaine du privé, elle est à exclure du domaine public. Et l'Etat, coupé des religions et n'en choisissant donc aucune comme supérieure, se porte ainsi garant de la liberté religieuse (une des nombreuses libertés d'expression).
    Sachant que le privé c'est : la maison/l'appart, la rue, les magasins ... Et le public : les services dits publics (écoles de tous niveaux sauf privées, hôpitaux publics, police et gendarmerie, armée, services administratifs divers des mairies aux préfectures etc ...), les papiers d'identité, les actes politiques divers : participation à des élections etc.
    Et ce contrat ne souffre pas d'exception, sinon c'est la porte ouverte à tous les racismes. Effectivement, si la candidate de Besancenot ne s'était pas présentée avec son voile, personne n'aurait fait gaffe à sa religion. Ni suspectée de tout un tas de trucs délirants et racistes. Après, elle peut toujours aller faire son marché voilée, rien à fiche ; mais si elle va sur ce même marché, toujours voilée, pour serrer qq mains, histoire de faire campagne, alors là ça coince. Et si elle respecte le contrat républicain français, dans lequel la laïcité est primordiale, elle devrait faire nettement la coupure entre sa vie de femme musulmane et sa vie de femme politique.

    Et je suis désolée, mais en tant que fonctionnaires, nous devons respecter la même neutralité. Même sur des détails comme nos mignonnes petites croix. Pour ne laisser aucune chance aux dérives que cela pourrait entraîner.

    Et ces dérives sont : communautarisme et racisme. Nous allons droit vers des élections de partis d'extrême droite (euh, on est déjà un peu mal barrés ...), chaque catégorie de citoyens se sentant menacée dans son identité.

    Soyons fiers de nos principes et faisons-les respecter à la lettre. Il y va de notre démocratie. Dire que la laïcité à la française est liberticide sert la cause des intégristes et des racistes.

    Je sais parfaitement que vous n'avez pas voulu faire cela, que ce sont les conséquences catastrophiques pour cette femme qui vous ont fait réagir. Mais ne nous trompons pas de causes.

    Si cette dame, virée de la crèche, avait eu face à elle un pays courageux et décomplexé, ayant un discours ferme et droit, faisant respecter ses principes fondateurs, les expliquant et les appliquant de façon dépassionnée, elle n'en serait pas là. C'est notre lâcheté qui est la cause de son malheur (c'est terrible de perdre son travail en ce moment), pas la laïcité. Si elle avait su dès le début que c'était comme ça et pas autrement, elle n'aurait pas essayé, ou se serait dès le départ de sa vie professionnelle dirigée vers des structures privées.

    J'ai presque envie de faire le parallèle avec nos élèves : on applique un réglement intérieur, point. Si on commence à accepter avec eux de négocier certains points (même si on les juge minimes) de cette "loi" de l'établissement, c'est vite du n'importe quoi.

    Et bien c'est pareil pour la laïcité, ce n'est pas négociable, même à la périphérie.

    Bonne nuit ou bonne journée,
    Audrey

    RépondreSupprimer
  15. Bonsoir,

    Je suis d'accord avec toi, c'est lamentable.

    Au 21e siècle, en France, être renvoyé pour port de tissu sur les cheveux c'est triste.

    Tout comme l'interdiction de dissimuler son visage en lieu public adoptée cette année.

    À se demander où est passée la liberté ?

    Si on considère les trois Etats :
    -Religieux : qui ne tolèrent qu'une religion
    -Athée : qui ne tolère aucune religion
    -Laique : qui tolère toutes les religions,

    Un Etat Laïque devrait être un Etat tolérant de toutes les diversités religieuses mais dont tous les citoyens partageraient les mêmes valeurs, opinions et attitudes (définition de l'adaptation sociale).

    Difficile, n'est-ce pas ? Pas tant que ça.

    Les limites aux valeurs, opinions et attitudes sont posées par la loi.

    Aucune pratiquant ne devrait juger que sa religion serait prioritaire devant la loi ou le règlement car ce faisant il s'exclut lui-même de l'Etat Laïque en devenant inadapté social (d'où les remarques de tes camarades sans doute plus du fait que tu ne respectais pas le règlement que ta croix les gênant).

    À quoi sert la loi ? À permettre ou interdire l'expression des religions ? Non. Elle est là pour appliquer la Justice (originellement le partage récoltes) et ainsi assurer les besoins de l'homme (cf pyramide de Maslow) par ordre croissant de priorité :

    -Physiologiques (boire, manger, cf part des récoltes)
    -Sécurité(s)
    -Affectif (amour et famille)
    -Estime communautaire
    -Accomplissement (morale,créativité,...)

    Le tout évidement pour que l'espèce prospère et évolue ;)

    Là où ça coince en général c'est sur le dernier étage (la morale).

    L'Etat Religieux légifère sur la morale d'après ses textes sacrés. Ca règle le problème.

    L'Etat Athée légifère sur l'opinion publique n'ayant pas de texte sacré.

    Sur la morale, l'Etat Laique devrait légiférer en accord avec tous les textes sacrés. Or, chaque religion impose ses obligations donc en théorie la loi d'un Etat Laique devrait tolérer les obligations de chacune des religions.
    On voit bien que ce n'est pas le cas car la burqa et le tchadri sont désormais interdits dans notre pays (mais pas le tchador) bien qu'ils soient universellement reconnus comme obligatoires par les Etat religieux musulmans.
    C'est comme si on interdisait la messe à un Chrétien. Je suppose que la messe revêtait un caractère quasi-obligatoire du temps de l'Eglise Etat.

    Conclusion :
    Si le règlement interdit le port de tissue dans les cheveux, la femme qui le porte est en tort et doit quitter son poste si elle souhaite conserver son tissu.
    Si le règlement interdit le port de tissu dans les cheveux c'est un règlement défectueux et il faut le modifier (ou en chercher la justification).

    a+, =)
    -=Finiderire=-

    Personnellement j'ai eu une éducation catholique dont je n'utilise qu'une partie commune à toutes les religions : l'enseignement de l'amour.
    Le reste (les concepts de Dieu, d'existencee vie post-mortem, de prière, de confession) sont trop proches de la folie à mes yeux.

    RépondreSupprimer
  16. J'avais écrit un super commentaire mais je crois bien qu'il n'arrivera jamais à destination.
    Impossible de savoir pour le moment.
    La plateforme blogspot c'est vraiment pas la joie.
    Bonne soirée quand même,
    a+,=)
    -=Finiderire=-

    RépondreSupprimer
  17. De Un passant

    @ Mme Mère et Artémise,

    Mais le voile des nurses et infirmières des années 50 n'a rien à voir avec le foulard islamique. Regardez n'importe quel vieux film et vous verrez que ce voile n'est qu'une sorte de coiffe posée sur les cheveux (voire sur le milieu de la tête) avec un morceau de tissu qui tombe par derrière. Il n'a aucune vocation à cacher les cheveux, ce qui n'est pas le cas du foulard islamique (et c'est sans parler de la différence de confort des deux...). Personnellement, je trouve "notre" voile plus seyant que "le leur".

    En ce qui concerne les religieuses, vous en voyez souvent avec un voile sur la tête? Elles ne courent plus les rues hélas (contrairement aux "autres"), et leurs voiles sont de nos jours assez dicrets, du même genre que ceux des nurses des années 50, et qui en plus ne cachent pas vraiment leurs cheveux (contrairement aux "autres", encore une fois). Bon c'est sans parler des carmélites (mais cloîtrées donc on ne les voit pas beaucoup), ni des congrégations plus traditionnalistes, qui conservent l'habit complet (et pour être franc je trouve ça plus esthétique que n'importe quel voile, niqab, burqa, etc).

    RépondreSupprimer
  18. De Un passant

    @ Audrey

    Quand vous parlez du temps d'avant la séparation de l'Eglise et de l'Etat, êtes-vous vraiment sûre que les non-catholiques étaient des citoyens de seconde zone? Je ne me rappelle pas avoir entendu dire que seuls les catholiques pouvaient occuper certains postes clés. Regardez les nombreuses fortunes juives de la Belle Epoque, les fortunes protestantes aussi (d'où croyez-vous que viennent les clichés à leur égard?), l'Affaire des Fiches où les officiers catholiques étaient fichés (ce qui implique que les autres ne l'étaient pas, mais officiers quand même), l'Affaire Dreyfus (qui était officier de l'armée française, bien que juif), etc. Et devant un tribunal, la parole d'un catholique ne valait pas deux fois celle d'un protestant ou trois fois et demi celle d'un juif. Egalité devant la loi pour tout le monde. Suffrage universel masculin sans distinction de religion. Les non-catholiques avaient les mêmes droits que les catholiques (dans certains pays musulmans, en revanche, les chrétiens et les juifs ont bien un statut de seconde zone, mais c'est un autre problème).

    La seule différence pour les catholiques était que le catholicisme était religion d'Etat, c'est-à-dire soutenue (et entretenue) par l'Etat. Les prêtres étaient fonctionnaires salariés de l'Etat, l'Eglise tenait les registres d'Etat Civil, s'assurait de l'Instruction de la jeunesse grâce aux Congrégations, etc. En somme continuait ses fonctions exercées sous l'Ancien Régime, en plus du culte.

    Pour prendre un exemple actuel, le Danemark a une Eglise (luthérienne) d'Etat : elle tient l'Etat civil, les pasteurs sont rémunérés par l'Etat (rémunération fournie par 0,8% des impôts des Danois), etc. Mais les Danois restent libres d'y adhérer ou pas. S'ils sont automatiquement inscrits sur les registres d'état civil comme membres de l'Eglise du Peuple Danois à leur naissance ou baptême, les parents peuvent tout-à-fait le refuser ou eux-mêmes plus tard s'ils changent de religion. Ils sont alors rayés des listes et de fait ne paient plus l'impôt à l'Eglise. Et cela n'entraîne pas de perte de certains droits de quelque sorte que ce soit. Mais bien que peu pratiquants, 95% des Danois y sont inscrits (ce qui témoigne de leur attachement à leur Eglise, toute luthérienne qu'elle soit).

    Les autres religions sont acceptées sur le territoire et s'auto-financent grâce à la générosité de leurs fidèles. Mais elles ne subissent aucune persécution de la part de l'Eglise d'Etat ou de l'Etat tout court.


    Tout ça pour dire qu'avant 1905, il n'y avait pas de Français de seconde zone pour motifs religieux, et dont les droits "bafoués" auraient été préservés grâce à la laïcité. La loi de 1905 est largement dûe aux anticléricaux farouches voulant la tête des calotins, comme ils les appelaient à l'époque. Et les hommes politiques n'avaient aucun complexe à exprimer leur pensée publiquement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, où le moindre mot de travers nous vaut immédiatement la réprobation de tout un chacun.

    (...)

    RépondreSupprimer
  19. @ Artémise

    Vous dites: "On a le droit de s'affirmer comme catholique, musulman, juif, athée. Cela n'est pas du posélytisme.
    Cela s'appelle de la liberté d'expression."

    Mais j'ai l'impression qu'on a tendance à trop s'afficher (s'exhiber?) de nos jours, surtout musulman. Pour ce qui est du voile (signe d'affirmation), il me semble que les premiers immigrants musulmans (après-guerre j'entends) se fondaient dans le paysage français et que leurs femmes s'habillaient à l'occidentale. Tout avait l'air de bien se passer pour elles. Puis il y a eu l'immigration de masse et les conséquences que l'on sait...

    Personnellement, quand je vois des jeunes filles voilées de la tête aux pieds, ou seulement à la tête, j'ai l'impression de subir une provocation sans pouvoir rien dire. Je peux comprendre pour des vieilles dames, attachées à leurs traditions, qui ne voudraient pas sortir en cheveux, etc, mais des jeunes filles, là, je me pose des questions. Car il ne faut pas oublier que l'islam est par nature une religion conquérante. Elle fait profil bas tant qu'elle n'est pas en position de force, puis une fois le moment venu, hop, fini de rire, on impose nos règles. Regardez le Liban: bonne cohabitation chrétiens-musulmans tant que les premiers étaient majoritaires, puis situation déteriorée depuis que les seconds ont pris le pouvoir.

    Et puis, la République n'a eu aucun scrupule en 1905 à expulser les Congrégations (vive la liberté de culte...) ni à saisir les biens de l'Eglise. Alors si elle pouvait poursuivre sa logique et signifier que le voile islamique sous toutes ses formes n'a rien à faire dans la République (en laissant bien sûr leur liberté de culte aux musulmans), pas plus que les coutumes régissant les rapports homme-femme (exemple de l'accoucheur, etc), je ne vois pas où serait le mal. La République accueillant généreusement ces gens est en droit d'exiger d'eux un comportement adéquat: garder leurs coutumes dans la sphère privée (ex: Chez toi, tu mets tes pieds sur la table, chez moi, ça ne se passe pas comme ça, un point c'est tout!). Réprouver le voile ne me paraît pas un scandale au vu de ce qu'elle a fait par le passé...


    Désolé par avance pour la longueur de ce post (en trois parties)... On se laisse facilement emporter...

    Un passant.

    RépondreSupprimer
  20. Si l'on en croit le son de cloche de la directrice de la crèche, si l'on tient pour vrai tout ce que dit la presse sur cet établissement, sur son fonctionnement, ses objectifs, comment peut-on défendre un seul instant cette islamiste et ses méthodes prosélytes, sa violence, et pour finir sa vengeance et son désir de couler cette crèche?

    Il ne s'agit pas d'un tout petit voile, un petit bout de tissu de rien du tout. Tuer les libertés?
    Il y a des collèges catholiques qui accueillent bras ouverts les musulmans auxquels la laïcité du public ne convient pas. Port du voile, salle de prière, etc.
    Unissons nos religions contre la vilaine laïcité liberticide. J'ai lu un article de La Croix très rigolo sur ce type d'expérience.
    http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2438553&rubId=4078
    Je pense que vous choisissez le mauvais bourrin pour reprendre du poil de la bête, en défendant les islamistes. Eux ne vous défendront pas.

    RépondreSupprimer
  21. Je ne suis pas d'accord avec toi Artémise! Dans mon cas, je pourrais être licenciée pour faute grave si je voulais porter tous les jours une tenue provocante, trop sexy, vulgaire. Parce que mon travail exige que je sois décente envers les clients, c'est dans le règlement, dans le contrat. Quand on travaille dans un contexte donné on respecte les lois qui sont en vigueur dans ce contexte de façon à ce que les choses se déroulent sans que la vie personnelle interfère dans le travail. Et on obéit à sa hiérarchie ou on cherche un job plus adapté à ses convictions!
    Comme Audrey, je me refuse aussi à porter des signes apparents de ma foi catholique. Je garde croix et médailles pour le WE! Pourtant mon patron est catholique... mais je crois qu'il apprécie ma discrétion car lui aussi ne souhaite pas que sa boîte soit cataloguée comme "catho". Nous voulons juste être compétents dans notre métier, les meilleurs possibles. Et j'estime que le fait que je sois chrétienne doit se voir au rayonnement de ma personne dans ma vie personnelle et professionnelle!
    Le problème comme le dit Audrey c'est que dans nos contrées, le voile n'est pas porté de façon à avoir une "attitude réservée, non provocante": bien au contraire. Dans la majeure partie des cas il s'agit de marquer la différence par rapport aux autres femmes pour faire valoir leur "impureté". Les musulmans distinguent peu l'esprit de la lettre. Porté dans cet esprit, le voile est finalement à l'inverse de ce que préconise l'islam puisque ces femmes sont à l'inverse de la discrétion!!

    RépondreSupprimer
  22. Est-ce moi qui ai mal envoyé mon commentaire précédent, écrit il y a une heure à peu près, ou a-t-il quelque chose d'impubliable?

    RépondreSupprimer
  23. Bon, je vais faire dans la provocation.
    Je préfère une laïcité "machine à tuer les libertés" (ce qui entre nous est plutôt faux, chacun peut aller comme il veut à la mosquée, à la synagogue, au temple, à l'église), plutôt qu'un islamisme "machine à tuer les chrétiens" (voir par exemple les coptes en Egyptes, les chrétiens irakiens, la jeune chrétienne condamnée à mort avant-hier au Pakistan pour "blasphème", etc.).
    Geneviève

    RépondreSupprimer
  24. Il faudrait aussi relire la Lettre à Diognète (relative à la vie des premiers chrétiens), dont voici un passage fort intéressant :
    "Ils habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun; ILS SE CONFORMENT AUX USAGES LOCAUX POUR LES VETEMENTS, LA NOURRITURE ET LE RESTE DE L'EXISTENCE, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre".
    Le problème du voile, des cantines scolaires, etc. serait ainsi réglé, non ?
    Geneviève

    RépondreSupprimer
  25. Dans cette discussion, mon côté légaliste m'amène en un sens à me ranger de l'avis d'Audrey, d'autant plus que je fais exactement comme elle, mes bijoux à symbole sont rangés pendant la semaine. On signe un contrat ou on passe un concours pour un emploi dont les spécificités sont réglées par Bulletin officiel, donc on respecte les règles.

    Que dans la rue, ou dans un emploi où rien à cet égard n'est précisé, telle personne porte un voile ou n'importe quel autre signe, c'est son droit.

    Il faut espérer que dans quelques décennies, la tolérance, la mesure, le respect de soi et des autres sera si bien intégré dans les esprits, pour que l'on permette à chacun de porter les signes que l'on veut sans que cela ne soit pas interprété à tort et à travers, signe d'un début de prosélytisme mais juste l'expression d'une foi ou d'une opinion. Mais nous n'en sommes pas là. Nous en sommes à construire encore la tolérance, à faire comprendre que l'on peut être musulman, chrétien, juif, athée et crédible dans un cours sur l'histoire d'une foi, à faire comprendre que le prosélytisme n'a pas lieu d'être dans un lieu professionnel, à faire comprendre que l'on n'a pas à être étiqueté d'une foi ou d'une autre car notre confession ou notre absence de confession n'a en effet pas d'impact sur notre travail.

    RépondreSupprimer
  26. La "laicité à la française", c'est un peu comment prôner la neutralité pour protéger les pauvres gens qui ne sauraient faire la différence entre l'Etat et une guichetière voilée.

    Finalement on en arrive à imposer l'athéisme (visuel en tous cas). On pourrait aussi en profiter pour interdire les noirs dans les crèches ou les Jesus crucifiés dans les églises (lieux publics), ça fait peur aux petits....

    Seramisis : il y a un monde entre une tenue "provocante" (caissière en string) et/ou incompatible avec le boulot (burka pour un funambule, encore que...).

    Bon nombre de clauses de contrats "audacieuses" sur le plan vstimenttaire sont tombées devant les prud hommes car elles bafouaient la liberté de religion. Et la halde a pondu pas mal de dossiers retraçant ces jurisprudences, qui jusqu'à preuve du contraire interprètent le droit.

    Et vu le nombre de mini-jupes et décolletés que je peux croiser dans les bureaux de toutes sortes d'entreprise, je crois que tout le monde ne pratique pas l'auto censure à des fins de probité professionnelle.

    Et sinon :

    1 - "dans nos contrées, le voile n'est pas porté de façon à avoir une "attitude réservée, non provocante": bien au contraire" = un jugement de valeur général sur une infinité de situations possibles. C'est un peu comme dire "les cathos sont des fachos".

    2 - chacun interprète, il me semble, la religion comme il le souhaite (c'est bien une histoire de foi personnelle après tout). Et si plus de cathos se comportaient comme l'auteur de l'article, avec ouverture d'esprit respect de tous ces beaux principes chantés tous les dimanches, nul doute que les églises me paraitraient plus attractives.

    La faute à qui si la religion catholique décline et la foi musulmane monte, en plein "terrain catho"

    RépondreSupprimer
  27. > à tous (pas le temps de faire des réponses personnalisées, désolée !)


    Beaucoup de choses dans vos commentaires, merci ;)

    Alors déjà, je rappelle que les commentaires sont modérés et que si vous avez écrit un truc qui ne passe pas, c'est juste que je ne suis pas devant mon ordinateur. En journée, je modère quasiment de suite (du moins quand j'ai ma boîte mail sous le nez) mais le soir c'est plus aléatoire. J'ai une vie ;)

    Bref si votre commentaire n'apparaît pas, à moins que vous n'ayiez écrit des énormités (auquel cas je censure, c'est vilain je sais), c'est qu'il ne va pas tarder à paraître.

    Alors alors.


    On m'a demandé si je voyais des religieuses dans la rue. La réponse est oui, beaucoup, à Paris. J'en ai même une en cours. Elle vient voilée, eh oui ! Et je ne me vois pas lui demander de retirer son voile.
    Si j'avais une élève voilée, je ferais de même. Mais si elle venait en burqa, complètement bâchée, une discussion avec elle s'imposerait et à terme je lui dirais que voile OK, burqa NON.

    Question de bon sens.

    Deuxième chose.
    Dans cette affaire, Suzanne me fait remarquer à juste titre qu'il faut entendre les deux sons de cloche. Bien évidemment je n'ai pas eu l'ensemble du dossier sous la main. J'ai un époux juriste qui me l'a fait remarquer avant vous, vous savez ;) !
    Alors euh... oui. Il faudrait. Après, faut pas prendre une réaction de blog pour autre chose que ce qu'elle n'est.

    Troisième chose,
    Je ne suis pas du tout d'accord avec l'idée qu'il faille planquer sa croix de baptême du lundi matin au vendredi soir. Idem pour son voile.
    J'adhère pleinement au dernier paragraphe de la Souris des Archives, à savoir que le prosélytisme (ou les strings-mini-jupe) n'ont pas lieu d'être sur un lieu professionnel, mais je ne vois pas pourquoi on devrait segmenter domicile-lieu de travail-rue, alors que la segmentation devrait plutôt se faire entre délire prosélyte et simple question de croyance.

    Si on va par là, à ce moment, on laisse faire les sectes, parce que c'est dans le domaine du privé, et que ça ne se voit pas sur le lieu de travail ?
    Je m'excuse mais ça ne me tient pas.

    RépondreSupprimer
  28. (suite)

    Beaucoup d'entre vous ont invoqué ce qui se fait ailleurs.

    Je ne connaissais pas la situation du Danemark, je remercie "un passant". Il me semble que c'est à peu près la même en Allemagne non ?

    En revanche, invoquer les massacres des chrétiens d'Orient pour justifier l'interdiction de la burqa me paraît quelque peu étrange. Cela équivaut pour moi à dire que je suis responsable de la colonisation de l'Afrique par mes ancêtres. Ou des croisades. Ou des massacres de Sabra et Chatila par la milice chrétienne. Or non.

    Mes voisins musulmans (et Dieu sait qu'il y en a près de chez moi maintenant que je suis dans la "banlieue des pauvres" ne sont pas responsables du massacre dans la cathédrale de Bagdad. Mes voisins juifs n'ont pas tiré sur des enfants palestiniens.

    Mes parents ont récemment voyagé en Syrie où ils ont développé des relations aussi bien chez des musulmans (en particulier leur guide) que chez les chrétiens. Ils ont même été voir un couvent chrétien qui accueille des réfugiés d'Irak. Mes parents sont chrétiens, ils sont allés à la messe là-bas mais ils ont aussi visité des mosquées. Et ils ont toujours été bien accueillis.

    Avant qu'on ne m'en fasse la remarque, je précise que mes parents ne sont pas vraiment du genre à ne visiter que les trucs à touristes où les locaux sont spécialement appointés pour faire des risettes aux touristes. Mais même dans des endroits reculés, ils n'ont pas été mal accueillis.
    Bien sûr, ce n'est pas pour ça que ça ne fait pas drôle de voir les femmes sortir des quartiers chrétiens et de s'embâcher pour traverser la rue et rejoindre le quartier musulman.
    Après, il me semble nécessaire là aussi de juger à l'aune des questions sociales, politiques, religieuses, plutôt que de répéter à l'envi des poncifs sur l'Islam.

    Il y a des massacreurs et il y a des croyants sincères. Comme l'a bien dit Ernestin, dire que "l'Islam c'est rien que des vilains égorgeurs" me paraît aussi insignifiant que de dire "les cathos sont des fachos".

    Ma conclusion reprend (encore ;)) la Souris en disant que nous sommes encore en train de construire une tolérance et que manifestement, c'est pas gagné.

    RépondreSupprimer
  29. Quant à ce que je pense de la burqa... comme je l'ai dit dans mon billet, je n'ai pas particulièrement d'affection pour un type qui obligerait sa femme à se bâcher pour sortir, pour d'obscures questions de pureté.

    Pour ceux que ça intéresse, j'ai tenté de mener une petite réflexion là :
    http://lebazardernestin.free.fr/article%20-%20burqamasque.html

    RépondreSupprimer
  30. A ernestin : "La faute à qui si la religion catholique décline et la foi musulmane monte, en plein "terrain catho" : on peut se poser la même question sur la montée de l'extrême droite en plein "terrain UMP". L'extrême droite est clairement facho, tandis que l'UMP l'est hypocritement. Il en est de même avec les cathos et les musulmans. Les musulmans sont clairement répressifs envers les femmes (port du voile imposée comme barrage contre la lubricité masculine), les cathos le sont hypocritement (l'ordination des femmes considérée comme un délit). Entre un parti qui annonce clairement la couleur et un autre qui fait dans le délavé, les gens choisissent le premier. IL n'y a qu'à voir le score du FN. Pareil pour la religion. On n'est plus en 1905. Aujourd'hui c'est "Que le(pouvoir)/la (religion) plus facho gagne".
    A tous les niveaux c'est une lutte de pouvoir. Que le FN lutte contre les musulmans ne veut rien dire. C'est facho contre facho. La faute à qui ? A un système économique destructeur dont nous sommes tous l'otage mais cherchons des coupables là où ils ne sont pas. Ce à quoi le gouvernement nous encourage. Comme en 1929.

    RépondreSupprimer
  31. Rebonjour, Artémise.

    Décidemment, ce billet fait réagir.
    Je pense que nous sommes très proches, vous et moi, quant à notre "seuil de tolérance" concernant certains signes religieux. Une maman d'élève voilée, ça ne m'a jamais fait bizarre, même au début (j'étais même fan des mamans en boubous !); par contre les mamans que je reçois aujourd'hui, mâchant du chewing-gum sous mon nez, de concert avec leur progéniture (j'ai l'air fine de l'interdire à leurs mômes !)... là j'ai du mal (j'ai changé de région et de "classes sociales", pas toujours pour mon bonheur)! Bon d'accord, le chewing-gum n'est pas un symbole religieux (quoique ... si un jour le je m'en foutisme devient religion ...), c'est juste pour dire que oui, le voile, ce n'est pas si grave ! Pour vous et moi, pour la Souris des Archives, aussi, entre autres.

    Mais pour d'autres Français, c'est déjà insupportable. Et leur réponse, ce sera le racisme, le rejet, l'extrémisme.
    Et pour une infime partie des musulmans, ce sera la porte ouverte à d'autres revendications.

    Alors personne ne peut placer le curseur : oui au voile, non à la burqa ... ok, mais alors quid de toutes les autres façons de se voiler, dont certaines vont loin ? Oui à une petite croix ? C'est en-dessous de combien de cm une petite croix ? Ca dépend des gens ! Bref par une loi qui peut paraître porter atteinte aux libertés, je suis d'accord, le législateur a surtout voulu limiter les dérives ultérieures.

    Juste une dernière anecdote : j'ai participé en décembre 2005, avec une de mes 3e, à un débat sur la laïcité, avec projection d'un film fait par La Chaîne Parlementaire (à l'occasion du centenaire de la loi de séparation). Etaient présents le directeur de cette chaîne, le réalisateur, et les "huiles religieuses" de mon département : évêque, imam, grand rabbin. Film très intéressant même s'il montrait surtout les débats, mes 3e ne se sont pas endormis et ont même apprécié. Mais ce qu'ils ont surtout retenu, c'est le débat, et les réflexions qu'ils ont entendu sur la France de la part de certains participants. Ca a commencé par l'intervention d'une blondinette, BCBG cool, soutenant que l'interdiction du voile à l'école était anti-féministe puisqu'elle portait atteinte au droit des femmes de vivre leur religion à leur idée. Le président de la chaîne et le réalisateur, un peu interdits, lui ont répondu que cette loi protégeait au contraire ces femmes, puisqu'elle leur permettait de vivre voilée en France, et que l'interdiction ne valait que dans certains lieux. Devant l'insistance de la gamine, l'un des deux s'est un peu énervé et lui a dit qu'elle était née trop tard en France pour savoir ce qu'était le manque de liberté pour les femmes, et que si vraiment elle voulait se battre au côté des féministes, il y avait encore bien des combats à mener dans notre pays. Lorsque des imams de quartier, dans le fond de la salle, ont commencé à soutenir les propos de la jeune fille, en accusant la France de racisme avec exemples à l'appui, le débat a dégénéré et il a fallu l'interrompre. Aucun des intervenants religieux n'a parlé. Ca n'aurait fait que rajouter de l'huile sur le feu et ils le savaient. Le directeur de la chaîne a juste dit à la gamine (en gros) : "voilà ce qui arrive lorsqu'on commence à débattre de ce qu'est un symbole religieux acceptable ou non". Cette jeune fille, bobo et très tolérante, persuadée d'avoir raison puisqu'animée des meilleures intentions, avait ouvert la porte à des revendications et accusations beaucoup moins sympas.
    (...suite au prochain comm)

    RépondreSupprimer
  32. La boite de Pandore, quoi. Par souci d'apaisement, il vaut mieux la laisser fermée.

    Et de l'espoir (ce qui reste au fond de cette boîte!) j'en ai. Un de mes oncles, italien d'origine, se faisait traiter de "sale rital" par ses copains des années 50, caillassage à l'appui, et même mon cousin en a souffert ds les années 70. Qui fait encore attention aux Français d'origine italienne aujourd'hui ?

    Cette loi est une loi de pacification. Que tout le monde la respecte, pour notre bien à tous.

    Je suis absolument de l'avis de la Souris des Archives, dans son dernier paragraphe : l'éducation à la tolérance est sans doute l'issue. D'ici que ceci porte ses fruits,restons fermes.

    Pour finir : certains de mes 3e en sont ressortis blessés de ce qu'ils avaient entendu sur leur pays, et très fâchés contre les imams de quartier et leur discours. C'est le germe du racisme, que ces musulmans ont semé ds la tête de mes choupis ce jour là : racisme qui se retournera contre eux, mais je me demande si ce n'est pas ce qu'ils veulent, les martyres ont toujours raison. Et cela se fera au détriment de la grande majorité des musulmans qui ne demandent rien d'autre que de vivre en paix et qui acceptent les lois françaises.

    Ras le bol personnellement d'entendre que mon pays est un Etat raciste. On n'est pas parfaits, mais il ne faudrait pas vivre constamment dans la culpabilité en acceptant du coup certaines reflexions ou faits inadmissibles.

    Audrey

    à "un passant" : je suis d'accord avec vous (et quelle culture!), mais Dreyfus n'a pas franchement été jugé comme un Français lambda PARCE QU'il était juif.

    RépondreSupprimer
  33. Artémise: pardon pour mon impatience.

    Je suis un peu gênée que des gens poussent la laïcité jusqu'à enlever la petite croix ou la médaille qu'ils ont autour du cou pour aller au bureau ou pour faire cours. Il n'y aurait jamais eu de problème de voile à l'école ou ailleurs si le voile avait été un petit foulard type bandana noué sur la nuque. Il n'y a pas de problème à ce qu'on porte un croissant ou une main de fatma en pendentif. C'est être plus royaliste que le roi que chasser les signes de religion partout! Il faut bien trouver des consensus, mettre des limites. Si le voile des filles à l'école ne s'était pas accompagné de revendications et de comportements rigoureusement incompatibles avec la mixité, le respect des femmes enseignantes et des élèves filles sans parler des programmes scolaires, il n'y aurait jamais eu besoin de loi sur les signes obstensibles religieux!
    C'est pourquoi, à mon avis, ceux qui défendent le droit à travailler voilée de noir des pieds à la tête dans une crèche défendent autre chose que la liberté religieuse,

    RépondreSupprimer
  34. Chère Artémise,

    Je vous cite;" il faudra qu'on m'explique en quoi un foulard sur les cheveux, porté pour raisons religieuses, est un trouble à l'ordre public.", il s'agit d'un signe visible religieusement et qui exprime la soumission des femmes aux hommes donc son rang inférieur dans la société.

    Et surtout ne pas confondre le voile des religieuses (pas les gâteaux) avec cette serpillière que les musulmans imposent aux femmes, alors que c'est un choix chez les soeurs.

    RépondreSupprimer
  35. > Suzanne,

    Rien à redire.


    > Grandpas :

    Mais à ce rythme-là, vous autorisez l'Etat à venir contrôler ce qui se passe chez vous. Genre si vous donnez des fessées à vos mioches (je parle bien de fessées sporadiques, hein, pas de torgnoles à répétitions :)). Vous admettez que l'Etat vienne vérifier que vous donnez la "bonne" éducation à vos enfants.

    Et ça, c'est inacceptable.

    RépondreSupprimer
  36. Artemise,

    Ici l'état n’interfère pas dans la sphère privée mais dans celle publique, la rue , les crèches,les écoles etc. sont du domaine public.

    Les musulmanes peuvent de couvrir des pieds à la tête par une bâche imperméable chez elles, grand bien leurs fasse mais sortie de chez elle.

    A Rome vivons comme les romains.

    RépondreSupprimer
  37. zobituri te salutant12 novembre 2010 à 09:09

    Les romains français sont beaucoup plus divers que ce que l'on pourrait croire...et ont pourtant les mêmes droits que les autres romains!

    RépondreSupprimer
  38. Comme quoi, là où le voile musulman arrive, la zizanie arrive avec, ce qui est désormais un classique maintes fois vérifié.

    Vous ne trouvez pas étrange, Artémise, que cette personne si bonne et si gentille et tellement "discriminée" ose demander rien moins que 80 000 Euros de dommages et intérets à cette crèche? Parce que c'est ce qu'elle "ose" demander, cette nuisible: 80 000 Euros.

    C'est à dire ni plus ni moins faire fermer la crèche de cette commune pauvre qui n'en a pas d'autres, en priver les enfants, priver les très nombreuses femmes aux revenus plus que modestes qui élèvent seules leurs enfants d'une institution qui leur permet de pouvoir travailler et de gagner leur vie, et de faire perdre leur travail à ses collègues.

    Au nom de sa religion de Paix & Tolérance, sans doutes...

    Il s'agit ni plus ni moins d'un chantage et d'une manoeuvre coercitive coutumière au musulmanes, pour imposer leur diktat ou détruire.

    RépondreSupprimer
  39. > Floréal,

    quand j'ai écrit cet article, je n'avais pas tous les éléments sous la main...
    (de là à dire que j'aurais dû la fermer avant de l'ouvrir il n'y a qu'un pas, eh ;))

    Sur le montant des dommages et intérêts, il faut bien voir une chose néanmoins : tout le monde demande des sommes délirantes en cas de procès mais en sachant bien qu'il est totalement impensable de les obtenir.
    Nous avons fait pareil lorsque nous nous battions contre notre propriétaire malhonnête qui nous louait un appartement insalubre et nous en imputait la responsabilité.
    Au final nous n'avons bien évidemment rien obtenu en terme de dommages mais le résutat était là : ça frappe l'adversaire. Le jugement a pourtant simplement abouti à l'obligation faite au proprio de faire les travaux (qu'il n'a jamais faits, d'ailleurs, mais c'est un autre problème).

    RépondreSupprimer
  40. une directrice de crèche qui rend service à toute une communauté, n'y gagne que son salaire, fait travailler d'autres personnes, n' rien à voir avec un propriétaire malhonnete ou un marchand de sommeil.

    Dans le cas du gite des Vosges, 6OOO euros ont suffi à mettre Fanny Truchelut sur la paille, à vendre son gite pour payer, et perdre son travail. Là c'est encore pire. C'est tout simplement une honte.

    Cette crèche lui avait procuré une formation et son emploi, pour tout remerciement elle menace de l'anéantir.

    Vous oubliez que le voile n'est pas seulement une question de foi mais aussi une question identitaire et politique. Dans un tel cas de figure, il est brandi comme une étendard islamique.

    RépondreSupprimer
  41. De Un passant

    @ Artémise

    A propos du Danemark, ce n'est pas le seul cas en Europe. La Norvège fonctionne de la même manière, la Suède aussi (jusqu'en 2000, date à laquelle l'Eglise s'est séparée de l'Etat). Et le roi (ou la reine pour le Danemark) est à la tête de son Eglise nationale (ça doit dater de la Réforme Protestante, je pense), et ne peut se marier avec une personne d'une autre confession.
    C'est la même chose en Angleterre (depuis Henry VIII).
    En ce qui concerne l'Allemagne, je crois que chaque citoyen coche la case de sa religion sur sa feuille d'impôts et ainsi l'Etat rémunère les prêtres, pasteurs, (imams?), etc en fonction des cases cochées.
    Pour l'anecdote, cette fois. La Slovaquie fonctionne de la même manière, mais pour être rémunérée par l'Etat, une religion doit présenter un nombre minimum de fidèles sur le territoire. Et les Slovaques étant très nationalistes et fiers de leur identité chrétienne, ils n'ont pas hésité à faire remonter par référendum ce nombre minimal de fidèles afin que l'Etat ne se mette pas à rémunérer l'islam, qui commence là-bas aussi à s'implanter.

    RépondreSupprimer

Soyez gentils, faites l'effort de signer votre message - ne serait-ce que dans le corps d'icelui, si vous ne voulez pas remplir les champs destinés à cet effet - c'est tellement plus agréable pour ceux qui les lisent...