Toutes les semaines que Dieu fait depuis quatre ans, j'ai l'honneur et l'avantage d'aller enseigner la bonne parole à des élèves plutôt faciles à vivre, car contrairement à mes collègues du secondaire, ils ont non seulement dépassé la puberté, mais de plus, les emmerdeurs patentés ont pris l'habitude délectable de ne pas venir en cours - ce qui économise les nerfs de tout le monde.
On l'aura compris, ce sont des élèves de fac, niveau master, et des élèves de prépa titulaires d'un master qui préparent des concours de l'administration (c'est pas prépa HEC, quoi).
Oui, je suis une sale privilégiée - et en plus je suis payée par vos impôts, ça vous énerve, hein ? Mais ce n'est pas le sujet.
On parle beaucoup de la "baisse du niveau des élèves", accusant la fameuse méthode globale d'apprentissage de la lecture, les salauds de profs gauchistes (payés par vos impôts, je vous le rappelle), la baisse du nombre d'heure de cours, le peu qui reste étant envahi par les cours de politiquement correct (appelé " éducation à la citoyenneté") et de leçons de vie (appelées "éducation à la citoyenneté" et couvrant des disciplines aussi variées que "le tri sélectif à la maison", "manger 5 fruits et légumes par jour" ou "le respect dans le métro").
Malgré tout, je connais plein d'enseignants du primaire qui continuent de faire un boulot admirable et je vois bien que mes neveux, par exemple, reçoivent une véritable instruction à l'école.
Mais alors, la fameuse "baisse du niveau" ? Comment on la voit ? Comment ça se traduit ? Pourquoi on SAIT que ça existe ?
Mon expérience de la fac d'histoire est probablement une manière d'appréhender les choses par le petit bout de la lorgnette, mais c'est assez révélateur des deux visages de la "baisse du niveau".
Tout d'abord, il y a la baisse générale de la culture générale chez les étudiants. Quelques exemples en vrac :
- les fautes d'orthographe se sont mises à pulluler dans les copies. Plus inquiétant, les professeurs qui préparent aux concours de l'enseignement constatent que prétendent au CAPES et à l'agrégation des étudiants qui sont fichus de faire une vingtaine de fautes d'orthographe par page.
- en histoire, la plupart des lycéens n'ayant pas fait de latin (et encore moins de grec) au lycée se retrouvent complètement largués en histoire antique et médiévale. Plus inquiétant, ils s'indignent lorsqu'un professeur refuse de les lancer sur un master en histoire médiévale alors qu'ils ne maîtrisent pas cette langue quasi omniprésente au Moyen-âge. Un ami m'a raconté s'être fait harceler par un étudiant qui ne comprenait pas qu'on lui refuse de faire un master en histoire byzantine alors qu'il n'avait jamais fait de grec. Quand on voit comment Sylvain Gougenheim, historien pourtant brillant, s'est couvert de ridicule avec son Aristote au Mont Saint Michel, qui voulait traiter du passage de la culture grecque via les espaces musulmans alors qu'il ne connaît pas l'arabe, on se dit qu'un néophyte latinisant ne peut que très difficilement réussir la gageure de travailler sur des sources latines alors qu'il n'arrive pas à les lire.
Les plus motivés s'y mettent pour leurs études. Mais la plupart du temps, c'est "trop tard" : il est en effet difficile d'apprendre une langue quand on est déjà en train de faire autre chose de prenant.
- dans les plus petites choses, je citerais en vrac l'absence totale de culture géographique (chaque année, de l'affaire, je dois exiger qu'ils apprennent par coeur la carte de France des départements, préfectures et sous-préfectures). En histoire, j'ai vu les étudiants connaître de moins en moins bien les chiffres romain, puis ne plus les connaître du tout : la plupart de mes masters ne savent pas lire une date en chiffres romains - et pire, n'identifient même pas qu'il s'agit de chiffres romains : ils voient un X, un L, un V et des I mais n'ont pas la moindre idée de ce dont il s'agit.
Je précise que j'enseigne dans un établissement parisien réputé, dit "de l'élite". Pas au fin fond de la Mongolie inférieure.
- beaucoup d'élèves justifient leur paresse intellectuelle avec une mauvaise foi stupéfiante : je n'entre jamais dans les églises/je n'ai pas lu la Bible parce que je suis athée (vécu par la Souris des ARchives), je n'ai jamais lu Céline parce que c'est un facho, je n'ai lu que Reynald Sécher sur la Révolution française parce que ça fait deux siècles que la République nous ment à ce sujet (et que mon grand-père est de La Roche sur Yon, même que si ça se trouve j'ai des tas d'ancêtres chouans).
Le second versant, c'est l'absence totale de responsabilité des étudiants. Ces derniers revendiquent hautement qu'ils ne sont "plus des élèves" (certes) mais exigent un travail prémâché, avec le moins de contraintes possibles.
- évidemment, il faut fliquer les travaux donnés à la maison (ramasser au hasard trois cahiers et menacer d'un zéro qui compte dans la moyenne si le travail n'est pas fait - oui, comme en sixième). Pour cela, encore, je peux comprendre, c'est humain.
- plus grave, on voit apparaître des étudiants qui n'ont "pas le temps de travailler". La Souris des Archives en avait déjà parlé. Il y a encore quatre ans, on n'avait jamais droit à cette excuse, mais depuis, ça devient récurrent. Elèves n'ayant pas fait leur travail - un exposé, en général - se pointant les mains dans les poches en cours, tranquillou-bilou, et qui n'ont même pas la présence d'esprit de s'inventer une excuse. Ils n'ont "pas le temps".
- il faut régulièrement rappeler aux élèves l'opportunité de prendre des notes en cours. Mais pour beaucoup, "c'est dur, madame". On aboutit parfois à des dialogues qui frisent l'ubuesque :
"- Madame, vous allez donner le poly de votre cours ?
- (et pourquoi pas cent balles et un mars aussi ?) Non, je regrette, je ne donne pas le poly du cours, seulement le powerpoint avec les images et le plan.
- Mais madame, pourquoi vous ne nous le donnez pas ?
- Parce que je préfère que vous preniez des notes, et qu'en outre mon cours n'est pas rédigé entièrement, il y a trop d'abréviations et d'allusions, cela ne vous serait pas pratique (mais au fond pourquoi je me justifie, bordel ?).
- Mais même avec des abréviations, on voudrait bien l'avoir, votre poly, nous !
- Non, je vous ai dit que je ne comptais pas vous le donner, je ne souhaite pas qu'il termine diffusé et photocopié à grande échelle (c'est pas que j'estime haut ma renommée professorale, mais on ne sait jamais).
- Oui mais alors, on va devoir tout prendre en notes ?
-Euh... oui".
(soupirs exaspérés des élèves).
- de plus en plus d'élèves n'ont pas validé le master II qu'ils avaient pourtant entamé. Motif ? "pas le temps" mais surtout "vous comprenez, madame, je n'ai pas réussi à l'écrire".
Là, il est temps de s'étrangler.
En effet, il est notoire que pour peu que vous rendiez une centaine de pages correctement écrites avec un plan plus ou moins élaboré, on vous refile votre master II. C'est-à-dire qu'on vous mettra 10 afin que vous foutiez le camp des bancs de la fac (et du bureau de votre directeur de master qui n'a pas que ça à faire), vous n'aurez pas de mention (ce qui n'est pas génial à mettre sur un cv) mais vous pourrez au moins attester d'un bac+5, ce qui est le minimum en sciences humaines - de fait, déjà que c'est pas facile de trouver un boulot autre que prof avec un cursus en sciences humaines, essayez avec une simple licence ou un master I, qu'un rigole.
Ce qui veut dire, quand ils n'ont pas validé leur master, qu'ils n'ont tout simplement jamais réussi une seule fois en une année universitaire, à coller leur cul sur une chaise pendant deux heures d'affilée pour pondre un mémoire structuré - ça promet pour quand ils auront un boulot, s'ils en trouvent un.
Ce qui est triste, dans tout ça, c'est que ces élèves se lancent dans des masters II, avec une bourse ou le fric de papamaman, et n'en font rien. Une année de perdue pour des clous. Ils se rendent bien compte que c'est en partie de leur faute mais n'en déploient pas moins des trésors de mauvaise foi pour se justifier ("mais moi madame, je suis plutôt dans l'oralité, l'écrit c'est pas mon truc"). Quand vous devez leur expliquer que passer un concours quand on a des problèmes à l'écrit, ça risque de coincer. Ils se mettent à flipper à mort car au fur et à mesure de vos cours, ils sentent bien l'étendue de leurs propres lacunes.
Mais comme la paresse est une habitude qui leur est bien chevillée au corps, l'aiguillon ne suffit plus. Ils commencent à être opportunément malades les jours de devoirs. Des gastros terribles les prennent pile la semaine où ils doivent passer un oral, et se pointent avec le certificat médical qui va bien pour vous expliquer qu'ils n'ont malheureusement pas eu le temps de réviser.
Certains vont même jusqu'à vous envoyer un mail la veille du devoir pour vous expliquer qu'ils n'auront pas le temps de venir à l'examen, et que si vous pouvez leur mettre une "note factice", ça les arrangerait beaucoup (ne rigolez pas, c'est vraiment arrivé).
Et enfin, pour ceux qui viennent se coltiner le devoir sur table, au moment du rendu de notes, il n'est pas rare de voir des élèves tomber de l'armoire lorsqu'ils constatent que vous avez eu la méchanceté de leur coller la note qu'ils méritent quand c'est mauvais.
L'avantage, c'est que pour le moment, on n'a pas encore les parents qui viennent se plaindre du châtiment de tortionnaires qu'on a fait subir à leur pauvre choupinet. Sans vouloir être pessimiste, je ne serais pas étonnée si on commençait à en voir d'ici quelques années.
Avec tout ça, on nous demande de "faire des choses utiles" à la fac. De fait, lorsqu'on récupère des premières années en histoire, il faut leur dire que malheureusement pour eux, tous ne seront pas Emmanuel Le Roy Ladurie. D'abord parce qu'il n'y a pas assez de places pour tout le monde, et ensuite parce que tout le monde n'a pas les capacités d'Emmanuel Le Roy Ladurie (oh, mettez Jean Tulard, si vous n'aimez pas Emmanuel Le Roy Ladurie).
On nous a aussi inventé le "plan licence", formidable machine à faire du rien. Je ne développe pas, allez plutôt lire la Souris des Archives (oui oui, encore) là-dessus.
Bref, la situation est claire : au lieu de vouloir que la fac soit le lieu de l'excellence, on veut qu'elle soit le lieu du consommable et du pratique.
On se fout de notre gueule, si vous voulez.
J’ai fait une maîtrise de sciences de l’information quand j’étais au chômage ; j’ai expliqué à au moins une demi-douzaine d’étudiants la dérivée d’une fonction et/ou la division des fractions (ah oui dans le cours d’économie il y a des maths) ; ils avaient tous un bac ES et m’ont avoué ingénument qu’ils avaient tout oublié. Ça doit être pareil avec les départements français : inutile au bac donc oublié …
RépondreSupprimerMoi, ça me rassure ton affaire.
RépondreSupprimerCa veut dire qu'on va pas venir m'emmerder et me donner mon doctorat bien gentiment sans trop d'exigences (je table sur 150 pages et quelques illustrations pour faire bien, mais pas d'index, parce que c'est chiant quand même).
Enfin, on peut rêver non ?
Mariette
"mais moi madame, je suis plutôt dans l'oralité, l'écrit c'est pas mon truc"
RépondreSupprimerSi c'est pas un bel indice de régression culturelle...
Ont-ils essayé de validé un M2 autour d'un arbre à palabres?
"Quand on voit comment Sylvain Gougenheim (...) s'est couvert de ridicule (...)". Ah bon ? Qui l'a trouvé ridicule ? Beaucoup, et non des moindres , ont trouvé son ouvrage très convaincant. Il est vrai que les belles consciences de la Gauche immigrationniste ont descendu sa thèse en flammes. Mais ridicule, je ne crois pas.
RépondreSupprimerCélestin
Le pire, c'est qu'on retrouve certains de ces chenapans, recalés des concours administratifs, dans les services "communication et marketing" de grandes boites.
RépondreSupprimerOn les retrouve donc payés une "blinde" à fabriquer des documents "vendeurs" façon tiers-monde et les faire valider aux gentils organisateurs du service juridique...
Sauf que le service juridique, il a trouvé la parade: le bouton "forward email et fouzylaonte" (avec copie "lemonde")
Radical niveau motivation pour l'apprentissage...et aucun parent n'est encore venu se plaindre!
80% d'une classe d'âge au bac,
RépondreSupprimerPlus
La fac ouverte à tous ceux qui ont le bac,
Plus
Frais de scolarité dérisoires par rapport au coût réel,
Et vous avez le résultat que vous décrivez. Tout cela est on ne peut plus logique.
Et à perte de vue on ne voit rien d'autre que la perpétuation de cette logique mortifère.
Dire que je me plaignais de mes premières années de droit...
RépondreSupprimerL'avantage d'avoir des "bébés" qui sortent tout juste du bac, est qu'ils ne sont pas insolents !
Bon courage ! Je retourne à mes copies...
Aurore
http://tribulationsdunethesarde.wordpress.com/
Même constat à la lecture du rapport du jury de l'agrégation de grammaire 2011 (oui oui, l'agrégation de grammaire). Les remarques sur la dissertation française et le thème latin étaient à désespérer.
RépondreSupprimerJe me demande si je ne devrais pas ajouter dans la liste de mes compétences sur mon curriculum vitae, une mention comme "orthographe correcte" ou "maîtrise de l'orthographe"...
RépondreSupprimerChère Artémise,
RépondreSupprimerJe serais curieux de voir ces élèves de faculté faire une dictée de certificat d' étude des années 60.
Petite histoire qui m'est arrivée, un de ces professeurs des écoles me demanda un jour:
"Pourquoi, j'avais interdit à mon fils d'aller à l'anniversaire, d'un camarade classe, etc..";
"je suis son père me semble t il" ; fut ma réponse.
"Mais j'ai votre enfant durant 8 heures et je le connais"; suis je idiot, il n'est présent avec son père que le reste du temps.
Voilà à quoi nous en sommes parfois réduits , parents qui essayons de faire notre boulot d'éducateur mais il est vrai que nous ne sommes que des parents et pas des professionnels de l'éducation (remarque entendue de la part d'une donzelle de 23 ans sans un chiard le soir dans ses guibolles).
Il y a des instituteurs qui font un travail excellent mais où sont ils?
Pour terminer ma fille aînée qui a obtenu son BAC avec mention TB , a de grave lacune en histoire et en géographie mais son professeur de terminale passait le plus clair de son temps a critiquer la politique des Etats-Unis et à décrire tous les bienfaits de la lutte des classes que de leurs apprendre le programme prévu.
Résultat, je ne lui demande même pas de me parler de l' Amour, elle serait capable de croire que je lui demande des nouvelles de son petit ami.
Elle est en 3 éme année de droit, heureusement qu' elle aime la lecture et les arts, sinon son niveau de français serait comme celui de son père, nul!
Sans commentaires, et dire que j'ai été félicitée lors de ma soutenance de mémoire simplement pour avoir écrit sans fautes d'orthographe ....
RépondreSupprimer> Athéna,
RépondreSupprimerJ'ai des anciens camarades de classe qui aujourd'hui ne savent pas faire une règle de trois - traduisez, ils ne savent pas pourquoi ils payent moins cher quand c'est les soldes. Oui. Même quand c'est utile dans la vie, ils ne savent pas.
> Mariette,
150 pages pour un doctorat ? Si tu mets dix bonnes pages pour faire les remerciements, je suis sûre que ça passe. :)
> M. Nice Guy,
Je leur demanderai la prochaine fois (du moins, à ceux qui connaissent le mot palabre).
> Célestin,
Il n'est pas question de remettre en cause les capacités de S. Gougenheim, bien entendu. Le problème de l'ouvrage en question, c'est que d'abord, il enfonce des portes ouvertes. A part quelques excités, personne n'avait jamais dit que seule la culture arabe avait été le vecteur de la culture grecque en Europe au Moyen-âge.
Si l'ouvrage a suscité la polémique, c'est surtout parce qu'il a donné le zizi tout dur à tout un quarteron de réacs (qui ne l'ont pas lu, ou alors très partialement). Les historiens, eux, sont plus réservés : le fameux Jacques de Venise n'a pas l'air si important que ça, en premier lieu. Ensuite, de fait, ça craint un peu pour un historien de toucher à l'histoire du monde musulman quand on ne connaît pas un mot d'arabe.
De grands historiens l'ont soutenu non pas en raison de la forte validité de ses thèses, mais parce qu'il s'était fait emmerder à cause de la récupération de son bouquin sur des sites d'extrême droite.
Et au final, Sylvain Gougenheim s'est, oui, couvert de ridicule parce que son bouquin n'est pas suffisamment abouti (un comble pour un type aussi brillant que lui) et parce qu'il s'est trouvé complètement dépassé par un livre qui n'aurait jamais dû sortir tel qu'il est sorti.
Voilà :)
> Ernestin,
RépondreSupprimerVous voulez vraiment que je dise du mal des commerciaux en entreprise ? Ce sera pour un prochain billet, alors ;)
> Aristide,
J'avais prévu de faire un billet sur "les solutions" après "le constat" fait ici, mais pour vous répondre je vais un peu dévoiler mes quelques idées.
Effectivement, il faut repenser non seulement le bac mais surtout l'entrée à la fac. Je suis tout à fait favorable à une sélection à l'entrée de l'université, fondée sur des critères objectifs : maîtrise de l'orthographe et compréhension des consignes, plutôt que de vouloir que tout le monde puisse intégrer la fac sans sélection. On dit souvent que "oh mais la première année est très sélective", mais on ne voit pas ce que ça veut dire en fait : que les éléments les plus faibles, ceux qui n'ont ni la maîtrise de l'écrit ni celle de l'oral, ralentissent énormément le rythme parce qu'ils n'ont rien à faire là.
> Olympe,
très honorée que vous passiez là, j'aime beaucoup votre site !
Les miens ne sont pas si insolents que ça, juste très "bébés", ils ne comprennent pas que non, ils ont passé l'âge de coller des gommettes, et que quand je parle, ils notent, point final (ou à peu près)
> Cristophe,
Ne rigolez pas, vous savez que maintenant, la première sélection des candidats à un poste se fait en flanquant à la poubelle les 80 % de CV envoyés avec phôtes d'aurtographe...
> Grandpas,
Vos exemples sont révélateurs !!
Sur les instits, je crois qu'il faut prendre le temps de discuter avec eux - ce n'est pas parce que vous désapprouvez telle ou telle méthode que l'instit est forcément mauvais. En revanche, si l'instit commence à vouloir vous donner des conseils sur le mode "vous êtes un tortionnaire nazi", vous avez le droit de l'envoyer chier.
Mes amis profs dans le secondaire me disent qu'il est souvent exaspérant de voir des parents de tous bords débarquer en hurlant à la mort sur votre enseignement, sans prendre le temps de vérifier que ce que dit leur Choupinet est vrai.
Bref... compliqué tout ça :)
> Ariane,
RépondreSupprimerLà encore, ça nous fait sourire, mais si vous voyiez ce qu'on peut récupérer à la correction...
> Marie,
Oui et quand on se dit que certains vont être profs, ça fait peur...
"Quand on voit comment Sylvain Gougenheim (...) s'est couvert de ridicule (...)".
RépondreSupprimerCurieux, c'est pourtant un ouvrage majeur qui a bousculé la propagande d'extreme-gauche diffusée par les universitaires peu scrupuleux sur leur honnêteté intellectuelle.
On pourrait vous prendre a votre propre jeu. Pour qualifier les travaux de Gougenheim de ridicule, est-ce que vous connaissez vous-même le grec ancien et l'arabe littéraire? Hmm ?
> Célestin,
RépondreSupprimerEncore une fois, je n'ai jamais dit que Gougenheim était un crétin ! Au contraire, je répète que c'est un type brillant, et que son livre est avant tout une erreur d'orientation, pas la preuve de son incompétence générale.
En outre, libre à vous de croire que les historiens sont des propagandistes d'extrême-gauche. Son livre n'a rien révolutionné dans le monde des historiens, il a seulement eu "la chance" de plaire à une frange d'idéologies d'extrême-droite qui s'en sont emparés. Les thèses de Gougenheim avancées dans ce bouquin n'ont pas été particulièrement révolutionnaires et au final il n'a rien montré de vraiment nouveau, essentiellement parce qu'il a fondé son analyse sur des textes de littérature médiévale plus que secondaire, ce qui posait avant tout un problème de méthode.
Enfin, pour répondre à votre question, je ne connais pas l'arabe littéraire mais de fait je n'ai jamais eu la prétention d'écrire un livre sur les sources arabes de la littérature médiévale.
Et enfin, pour votre gouverne, je connais le grec ancien, oui.
"les fautes d'orthographes"
RépondreSupprimerhi hi hi !
(effacez ce commentaire après correction, espèce d'abaisseuse de culture !)
Etant passée par la fac avant d'intégrer mon école d'ingé, je crois que tu mets le doigt sur le principal avec:
RépondreSupprimer> Le second versant, c'est l'absence totale de responsabilité des étudiants.
Hors les périodes avant les partiels, l'absentéisme et la négligence sont reines.
Je me souviens d'amphis de maths prévus pour des centaines de personnes où nous n'étions même pas dix, le prof compris.
La fac du fait de ne plus avoir la présence en cours obligatoire contrairement au lycée fait que ceux qui se font piéger à ne pas s'autodiscipliner à y aller quand même entrent dans un cycle qui les amène à finalement trop glisser vers le moindre effort. Ce n'est pas en y mettant un grand coup pour les partiels que tout sera assimilé correctement.
Effectivement la vie étudiante en dehors des cours est sympa, le tout est de ne pas s'y faire piéger...
> Suzanne,
RépondreSupprimer:) (et merci)
> Penthésilée,
oui, j'ai des cas très précis en tête... un garçon plutôt bosseur et doué, qui a complètement lâché l'affaire en master : les cours étant bien moins nombreux (en master, on assiste essentiellement à des séminaires), il a commencé par ne plus se lever le matin, puis ne plus sortir de chez lui, puis ne plus bosser du tout... et passer sa journée à regarder des DVD chez lui. Total, il n'a pas validé son master, une année pour rien. Le problème, c'est qu'il n'a pas été admis à redoubler son année, il a dû donc quitter la fac avec une licence d'histoire et c'est tout.
Allez trouver du taf après ça.
Le pire ? Aujourd'hui, il a fini par trouver un petit job (mal payé) mais reste éminemment persuadé de son excellence personnelle et du fait qu'il est la victime de salauds de profs.
La vie étudiante effectivement c'est chouette, mais quand vous discutez avec des élèves de lycée, ils s'imaginent que la vie étudiante c'est seulement l'appartement tout seul et les sorties le soir. Quand vous leur parlez de travail, d'autodiscipline, ils tombent de l'armoire.
Hélas.
Pour Artémise et Célestin :
RépondreSupprimer"On a en tout cas un peu vite fait de dire que Sylvain Gouguenheim s'en prendrait à des moulins à vent, que "personne" n'adhérerait à la légende rose que j'ai dite. Car, encore une fois, si l'on veut dire : personne parmi les spécialistes, la cause est entendue. Si l'on veut dire en revanche : personne parmi ceux qui font l'opinion, on se trompe lourdement."
Rémi Brague, Commentaire n°124.
Eh là ! le deuxième commentaire sur Gougenheim, auquel vous répondez en me nommant, n'est pas de moi ! Je ne sais pas pourquoi vous me l'attribuez !
RépondreSupprimerCélestin
Et éventuellement pour ceux que cela intéresse, voici un lien Wikipedia qui résume bien la controverse sur l'ouvrage de Gougenheim :
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote_au_mont_Saint-Michel
Cette notice me semble plus objective que l'article de Wikipedia consacré à Gougenheim lui-même, dans lequel son honorabilité professionnelle est mise en doute.
Célestin
> Célestin,
RépondreSupprimerpardon, c'est de ma faute, comme le commentaire était anonyme, je vous l'ai attribué en allant un peu vite. Désolée.
Oui l'article de wikipedia est plutôt bien fichu.
Artémise :vous êtes toute pardonnée ! ;-)
RépondreSupprimerCélestin
là encore je ne vois dans cette dérive décadente de la culture ou du bagage culturel des étudiants, que l'effet de la décadence même de la société.
RépondreSupprimeron observe la même décadence de bagage culturel chez les tenants du pouvoir : le cas du président des français est typique de ces mauvais élèves méprisant tout bagage culturel et se valorisant d'être de dynamiques lobyistes.
j'ai observé ça lors de mes différentes périodes estudiantines depuis les années 80. ma première période, début 80, j'observais déjà "mes camarades", qui lisaient très peu en dehors des domaines strictement indispensables de leur matière. On travaillait encore en groupe, mais c'était déjà très "ludique".
ma seconde période, début 90, a été curieusement beaucoup plus intéressante : j'ai repris en maîtrise avec un groupe hyper motivé. mais on observait autour de nous beaucoup d'autres étudiants qui nous effaraient pas leur inculture globale. et on se sentait très décalé.
le pire ça a été ma reprise en IAE pour un DESS de gestion d'entreprise. là ce qui était dingue, on était une demi douzaine de chômeur la quarantaine passée, au milieu de "jeunes" sortant juste de leur école d'ingénieur ou de le dea ou maîtrise et de profs souvent plus jeunes que nous. et ce qui nous frappait c'était l'unité d'inculture dont les jeunes profs comme les jeunes élèves faisaient preuve continuellement. les élèves étaient de plus à la fois fayots soumis à l'autoritarismes mais en plus complètement inintéressés par les cours et encore moins par toute culture en dehors des disciplines de cours. ils rabâchaient pour l'exam sans plus. il n'y avait aucun travail de groupe. et les profs en jouaient énormément avec de l'approximation abusive dans toutes les explications et exemples stupides emblématiques de la stupidité des discours médiatisés du système consumériste dominant.
c'était lamentable.
eux ont trouvé du travail sans problème et je soupçonne que ce soit du précisément à leur intégration culturelle au monde contemporain qui est inculte. (sans compter leur jeunesse, parce que contrairement à ce qui est raconté, au niveau cadre, les vieux sont rejetés au profit des jeunes, ça valorise de prendre du jeune, ça fait dynamique voire social !)
à propos de la croissance de l'oralité dans la culture étudiantine
RépondreSupprimeren fait j'ai aussi connu la montée de l'oralité dans la présentation des rapports de stage et d'exam.
au début, quand j'ai fait mes premiers pas, on ne me demandait pas systématiquement de réduire ce que je rédigeais. au contraire même souvent on me demandait d'ajouter des exposés sur mes éléments de référence. et pas forcément en annexe. alors que j'avais déjà tendance à faire de l'exhaustif.
mais dès ma seconde période, on a systématiquement sabré mes écrits en disant qu'il y en avait trop, qu'éventuellement on pourrait mettre ça en annexe, mais que ça ne serait pas forcément lu etc... et que le principal, c'était d'être capable de soutenir la confrontation orale... or moi je suis du genre besogneux qui s'exprime beaucoup mieux en travaillant longuement son texte qu'au tac au tac en face de gens qui n'ont d'autre intention que de casser.
mais alors le plus beau ça a été dans la troisième période : là, non seulement c'était trop long, mais encore les profs n'ont même pas vérifier mes sources : l'un d'eux, publiquement, m'accuse de citer des phylosophes gauchistes dans un document de stratégie de communication faisant une étude de sources culturelles afin d'assoir les références de communication de marque. j'avais cité, la mythologie grecque afin d'illustrer la culture associée au fruits du printemps puisqu'il s'agissait de sourcer une campagne de promotion de tomate. donc je parle de Perséphone ! ben perséphone, j'ai appris de la part d'un prof de marketing d'un IAE que c'était un philosophe gauchiste.
voilà le niveau culturel des élites jeunes ! actuellement au pouvoir régionalement comme conseillés divers de gens comme sarkozy.
ooh, je suis à la fête, merci, merci! Tiens d'ailleurs je vais pouvoir alimenter ton prochain billet sur les solutions, parce que là, les derniers jours m'ont mis en rage. Faites cours qu'ils disaient...
RépondreSupprimerJe ne peux qu'abonder dans votre sens pour ce qui est de la culture dite "classique". J'ai encore en mémoire un texte de version traduit avec des étudiants de 1ère année d'anglais qui n'ont pas été capables d'identifier qu'il fallait traduire Cassandra par Cassandre, pour la bonne et simple raison qu'ils ignoraient totalement qui était Cassandre. J'ai donc passé un petit moment à leur faire "la guerre de Troie pour les nuls". Et ces étudiants sont censés être des littéraires... C'est très anecdotique, mais je trouve que cela reflète bien l'évolution du public étudiant.
RépondreSupprimerTiendez(à la façon de Georges Marchais) chere Artémise
RépondreSupprimerConnaissez vous ce site:
http://www.soseducation.com/greve27septembre/
Et que pensez vous des affirmations de ce dernier.
> Grandpas,
RépondreSupprimerDans l'ensemble, je soutiens pleinement les propositions et les idées de SOS Education. Je sais qu'ils sont parfois controversés (positions d'extrême droite, etc) et, en outre, leur ton dans leurs pétitions me gonfle un peu, mais pour le reste, je crois qu'ils font un vrai travail et qu'il est important de relayer leurs propositions.
"...baisse du nombre d'heure de cours..." Ttsss.
RépondreSupprimerDeux remarques si vous le permettez :
1) Je ne comprends pas la remarque (perfide? Jalousie de confrère?), glissée au passage, et qui ne repose sur rien de scientifique, mais le lecteur y croira, bien sur :
"Quand on voit comment Sylvain Gougenheim, historien pourtant brillant, s'est couvert de ridicule avec son Aristote au Mont Saint Michel" (On appréciera l'usage de l'adverbe, et l’absence de trait d'union!).
Et bien pour l'agrégé de lettres classiques, docteur ( lettres classiques), qui lit le grec, le latin, d'autres encore et ... l'arabe que je suis, je cherche toujours ce qui est faux dans la thèse de cet auteur, les preuves scientifiques de cette objection qui tourne à la désinformation permanente à propos de cet ouvrage important.
Mais la plupart de ceux qui polémiquent, et c'est vrai également des enseignants, s'ils sont aussi ignorants de l'arabe que du grec sont très respectueux de la doxa des salons parisiens : le Monopata c'est bien, Gouguenheim c'est nul; bien qu'ils ne connaissent en fait ni l'un ni l'autre.
Les ouvrages qui sont parus à son propos sont une indignité pour la recherche française, en raison de leur indigence, de leur malignité, voire de leurs partis pris. D'ailleurs si l'on est sérieux car on a plus de 18 ans, on ne fait pas de fautes au nom de l'auteur : Gouguenheim! La rigueur, c'est un métier.
2) Déplorer la baisse de niveau c'est bien , mais de qui est-ce la faute, à l'origine ?
Essentiellement de l'enseignement supérieur et de des dérives pédagogistes, de sa démagogie pour acheter la paix sociale et des petites compromissions avec les collègues pour gagner la tranquillité.
Ce qui fait qu'aujourd'hui ne vont plus faire leurs études à l'Université que les étudiants qui savent que partout ailleurs, pour eux, c'est caramélisé! Alors ils vont demander un diplôme que de toutes façons on leur donnera (ils le valent bien?!) afin qu'ils quittent le circuit de production pour aller dans celui de gestion du stock (Pôle emploi).
La mauvaise monnaie chasse la bonne et l'Université est aujourd'hui priée de stocker les produits élaborés par la chaine de production élaborée par son délire pédagogiste des 30 dernières années et qu'elle a toujours soutenu.
Les étudiants ayant un cerveau et le mode d'emploi vont dans les prépas! C'est bien pour cela qu'elles seront bientôt supprimées, laissant le champ libre au privé qui s'y prépare avec enthousiasme.
Les enseignants qui déplorent cet état de fait me paraissent toujours rechercher plus une valorisation par comparaison qu'une solution. Nous attendrions une lettre ouverte avec pétition et campagne de signatures pour demander des solutions concrètes reposant sur des solutions éprouvées. Mais rien, le silence. Les programmes du collège sont sinistrés en histoire mais pas de relais à l'Université.
J'ai l'impression parfois d'assister à un spectacle dans lequel des bourreaux cyniques couperaient les jambes des jeunes, leur donneraient, tout en soulignant leur grande générosité, des béquilles pour les remplacer (les ...TIC bien sur!) et où il leur serait reproché de ne pas courir asses vite.
Une sorte de téléréalité dans laquelle les professeurs jouent le rôle des managers.
De fait le niveau baisse, mais si le bas est noyé le haut est à sec, et depuis longtemps. L’Université aujourd'hui en France est un bateau au milieu de la mer d'Aral.
> Jean Monge,
RépondreSupprimerSur Gougenheim, c'est vous qui êtes bouché, je n'ai jamais dit que c'était absolument nul à chier, il suffit de me relire (ça va, c'est pas trop dur pour un Agrégé de Lettres Classiques Comme Vous).
Allez, je suis brave, je vous réexplique : vu par un historien, c'est juste... très peu abouti car Gougenheim applique à l'ensemble de l'histoire intellectuelle de la Chrétienté médiévale ce qu'il observe chez un auteur mineur. C'est une erreur de méthode, point final.
Sur le reste, je suis d'accord avec vous, la fac est devenue une vaste entreprise où l'on négocie des points pour avoir son diplôme, c'est un vrai marchandage de tapis. Il n'empêche qu'il y a des tas de jeunes professeurs (moi par exemple) qui refusent de mettre des "bonnes notes par principe", qui refusent les notes factices qu'on leur demande (plusieurs fois chaque année), bref qui ne se laissent pas faire et qui font au mieux.
Mais que voulez-vous, quand on vous dit "vous ferez TOUT le Moyen-âge en Europe de Clovis à Christophe Colomb en trois heures", vous désespérez. Parce qu'à moins de servir un brouet infâme de lieux communs à vos élèves, la chose est quasiment impossible. Oui, le programme est sinistré aussi à l'université.
Et je préfère ne pas parler du recrutement des enseignants-chercheurs...
ah oui, en outre, effectivement, je me suis plantée sur son nom - j'ai une vieille connaissance qui s'appelle pareil mais sans u... ça prête à confusion, avouez !
RépondreSupprimerOn va dire que ça vaudra pour le nombre de fois où j'ai trouvé mon nom mal orthographié et que je ne me suis même pas vexée.
Quel bonheur de te redécouvrir sur un blog ! Allez, on recommence.
RépondreSupprimerHalio
Je me permet tout de même de dire que le Master (et certainement ensuite, les concours et la thèse, mais cela je n'y ai pas goûté) peut être très difficile psychologiquement. Je ne nie pas la paresse mais elle est souvent mêlée de beaucoup d'angoisse. Évidemment ce n'est pas une raison pour donner les notes gratuitement, je dis seulement cela pour tempérer les jugements hâtifs sur les étudiants qui ne parviennent pas à terminer leur master. Je me sens autorisée à dire cela puisque j'ai personnellement terminé mon M2 et que j'ai obtenu une (très) bonne note... Mais mes meilleures périodes de travail ont aussi été les périodes où j'ai avalé régulièrement des médicaments contre les "troubles anxieux". (Et je pense bien que mon directeur de mémoire a du s'arracher les cheveux parfois... J'aurais du le mentionner dans une page d'excuses, pas de remerciements ;)
RépondreSupprimerPour ce qui est des autres comportements décrits ici en plus de la paresse, en particulier les demandes de recevoir une note factice, etc, je n'ai vraiment pas eu un aperçu si négatif des élèves dans mon Master... mais bien sûr, différente discipline, différente université, donc situation différente. Et bien sûr j'étais dans la situation de l'étudiant, pas du prof.
Je me permet tout de même de dire que le Master (et certainement ensuite, les concours et la thèse, mais cela je n'y ai pas goûté) peut être très difficile psychologiquement. Je ne nie pas la part de la paresse pure dans l'échec des étudiants, mais elle est souvent mêlée de beaucoup d'angoisse. Évidemment ce n'est pas une raison pour donner des diplômes gratuits, l'angoisse fait partie de la difficulté normale de ces études... Je dis seulement cela pour tempérer les jugements hâtifs sur les étudiants glandeurs qui ne parviennent pas à terminer leur master. Je me sens autorisée à le dire puisque j'ai moi-même terminé mon M2 et que j'ai obtenu une (très) bonne note... Mais mes meilleures périodes de travail ont aussi été les périodes où j'ai avalé régulièrement des médicaments contre les "troubles anxieux". (Et je pense bien que mon directeur de mémoire a du s'arracher les cheveux parfois... J'aurais du le mentionner dans une page d'excuses, pas de remerciements ;)
RépondreSupprimerPour ce qui est des autres comportements décrits ici en plus de la paresse, en particulier les demandes de recevoir une note factice, etc, je n'ai vraiment pas eu un aperçu si négatif des élèves dans mon Master... mais bien sûr, différente discipline, différente université, donc situation différente. Et bien sûr j'étais dans la situation de l'étudiant, pas du prof.
> Clarissa, je suis bien d'accord.
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai eu d'intenses moments de stress au moment du M2 car je croyais que j'avais jusqu'à fin juin comme dans les autres fac, or la mienne réclamait les mémoires pour fin mai... on était début mai et je n'avais rien commencé ! gloups...
Bon, comment j'ai fait ? Je me suis couchée à 3h du matin pendant trois semaines. J'ai pas beaucoup dormi. A côté, j'avais encore plein de cours et de devoirs à faire pour l'école.
Alors oui c'est stressant, oui c'est dur (surtout quand comme mes élèves, on a déjà du mal à la base avec l'écrit) mais ce n'est pas infaisable. Ce qui me gène, en fait, c'est que certains élèves préfèrent foutre en l'air une année, plutôt que de se bouger les fesses une bonne fois pour toutes, et rendre un truc.
"Connaissez vous ce site: Soseducation"...
RépondreSupprimerAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.
Non pas eux !
AAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Ah non pas eux, pas chez toi, Artémise, non, dis-moi que ce n'est pas vrai !
Tristesse...
@Jean Monge:
RépondreSupprimerà propos de votre 2/.
Il est faux pour plusieurs raisons. D'abord, la sélection par la prépa, c'est extrêmement variable. En lettres et sciences humaines j'ai connu des prépas très médiocres auxquelles une bonne filière universitaire était préférable et je ne plaisante pas (certes c'était il y a quinze ans).
Dire que la baisse du niveau est due au supérieur, c'est gonflé voire très très très exagéré. Je ne nie pas une possible participation du supérieur à certains égards. Mais le supérieur a eu jusqu'ici les moyens de garder des programmes sérieux et sensés, ce que le secondaire n'a pas pu faire, étant donné les fourgons de réformateurs à la petite semaine qui y ont planté leur tente depuis 30 ans. Quand je récolte en première année des étudiants qui lisent un mot pour un autre, et ça trois ou quatre fois par phrase, vous m'excuserez si j'y vois plutôt la faute d'une méthode de lecture globale que ma faute à moi.
Le "délire pédagogiste de l'université"? Vous parlez peut-être de la production des sciences de l'éduc, qui ne reflète vraiment pas ce qui se fait ailleurs dans les autres départements! (vous enseignez vraiment dans le supérieur???)
"Les enseignants qui déplorent cet état de fait me paraissent toujours rechercher plus une valorisation par comparaison qu'une solution." Ben voyons. Là, je ne répondrai même pas.
Ben, à part leur obsession anti-syndicats, j'ai pas grand chose à redire sur ce qu'ils demandent (= rendre l'autorité aux professeurs et du contenu aux enseignements).
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe viens de découvrir cet article !!!! Nous somme tous responsable de cette mise en "produit à consommer" dictée par l’ultra-libéralisme. Ça ne sert à rien des humains qui réfléchissent pour consommer et accroitre jusqu'au point de rupture les différences sociales. L’éducation bradée, fait partie du processus.
Mais bon, pour les férus d'histoire de l'homme, une civilisation disparait, une autre renait. Et puis, la courbe d’évolution de Darwin, n'est t-elle peut être qu'une courbe de Gauss ???? ..... retour à l'origine, là ou l'homme n'aurait peut être jamais du s’éloigner : du singe.
J.E Mallariand - Consultant