lundi 28 novembre 2011

Ah, les conversations Facebook, ou le café du commerce même pas intello.

Aujourd'hui sur Facebook, Le Jour du Seigneur (que j'ai l'honneur et l'avantage de compter parmi mes amis) publiait une petite niouse sur la place des femmes dans l'Eglise. Ce qui m'a donné le bonheur de lire la prose de quelques messieurs que j'ai autant envie de rencontrer qu'un loup-garou un soir de pleine lune. Je vous laisse apprécier - et non, je ne sais pas faire de captures d'écran. Mais ce n'est pas grave, il y a quand même de quoi se marrer.


Pourquoi les femmes sont elles aussi peu représentées dans les instances d'Eglise? L’Église est elle prête pour l'ordination des femmes? La réponse de Christine Pedotti dans un bonus. Une exclusivité lejourduseigneur.com

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    • Sylvain Lagrange Le jour ou les femmes seront ordonnées je quitterai l’église catholique, déjà que je n'y reste que par amour de Benoit XVI. Je rejoindrai les Orthodoxes! Les femmes ont un travail immense a faire dans l’église mais pas d'être prêtre.
      Il y a 7 heures · · 1
    • Pierro Mendes Je confirme c'est aussi ce que j'allais dire c'est du tout normal
      Il y a 6 heures ·
    • Patrice Le Cavorzin je suis pour que les femmes puissent être prêtres !
      Il y a 6 heures · · 3
    • Sylvain Lagrange Je pense que seul des catholiques pratiquants peuvent avoir une opinion sur ce sujet et sur tout sujets d'église.
      Il y a 5 heures ·
    • Luc Moisan Je pense que les femmes sont très présentes dans l'église (en pastorale, par exemple) mais leur travail n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur.
      Il y a 4 heures ·
    • Le Jour du Seigneur Pratiquants ou pas, votre opinion compte! Merci de débattre ici, dans le respect bien entendu.
      Il y a 3 heures ·
    • Gilles Priollet La femme est vénérée dans l'Eglise comme dans aucune autre instance humaine. D'autre part l'égalité ne se décrète pas ; c'est une tentative de mise à niveau politique démagogique car impossible à atteindre, par nature. L'égalité est en droit, donc dans la loi humaine seulement. rendre la femme par contrainte égale de l'homme est une manière de la dégrader, de lui enlever ses qualités pour lui donner des qualités d'homme. Cela n'est ni favorable à son développement ni à l'équilibre de la société. Il suffit pour s'en convaincre de voir ce que font les enfants dans la rue. Il n'est donc pas étonnant dans ce contexte que les tenants du nivellement par le bas veuillent faire des prêtresses contre la Foi de celles qui se dévouent de si belle manière.


Alors notre ami Sylvain, il doit être sincèrement persuadé d'être un type super important. Un peu comme ces parents d'élèves qui vous expliquent que si vous continuez à martyriser leur Choupinet, ils le mettront dans le privé. Mais allez-y, putain, cassez-vous ! Puisque vous êtes mieux que tous les autres, allez faire montre de vos talents ailleurs. Je savoure aussi le commentaire sur "seuls les catholiques pratiquants (pas les faux en plastique, hein) peuvent avoir un avis sur la question".

Bref, un mec modeste et ouvert à la discussion, comme je les aime.

Vous aurez sans doute apprécié l'argumentation "anti-femmes prêtres" à base de phrases toutes faites, sans queue ni tête, probablement lues ça et là dans la presse conservatrice et qui consiste à dire que si tout fout le camp, c'est à cause de ces connasses qui ne font pas ce qu'on leur dit de faire (se la fermer, quoi). Vous aurez appris que si les gosses ne sont pas élevés, c'est bien à cause des bonnes femmes - jamais la faute du père qui n'est jamais, bien sûr, inconsistant voire demeuré.
Et encore, on a échappé au sempiternel "la famille est la cellule de base de la société", ressortie à tout bout de champ à chaque fois.



Pour ma part, je me permets juste de faire remarquer humblement que je n'ai jamais, jamais rencontré quelqu'un qui soit foutu de m'expliquer comment on peut justifier que les femmes ne puissent pas accéder à la prêtrise dans l'Eglise catholique. Non que la question m'empêche de dormir. Non qu'elle soit la seule - à titre personnel, je n'ai pas compris tout un tas de trucs qui ne m'empêchent pas d'aller à la messe le dimanche. Tenez, par exemple, j'ai jamais bien compris le rapport entre le fait de mourir sur une Croix et de sauver l'Humanité et c'est pas faute d'écouter les sermons de Pâques avec moult attention. Après, comme je ne suis pas contrariante, je dis que oui, d'accord, après tout si vous voulez, hein.

Je note seulement que, selon le bon vieil adage "c'est toujours les mêmes qui font tout", on veut bien que les femmes fassent tout dans une paroisse : l'animation des chants, la catéchèse, le ménage, l'administration et le secrétariat. D'ailleurs, dans les milieux un peu tradis sur les bords, il est de bon ton de s'en plaindre : trop de femmes, ça fait fuir le chaland et c'est pour ça que l'Eglise fout le camp depuis Vatican II. C'est donc bien toujours de la faute des femmes, donc. Surtout pas des hommes qui sont probablement trop bien pour faire tout ça.

Alors ? Une femme prêtre, pourquoi cela choque-t-il ? Pourquoi non ? Comment l'expliquer avec des arguments que tout le monde pourrait entendre ? D'ailleurs, les anti-femmes-prêtres se réfugient derrière un vague "ordre voulu par Dieu" aussi fumeux que peu compréhensible.

Si seulement on pouvait discuter.











21 commentaires:

  1. "je n'ai jamais, jamais rencontré quelqu'un qui soit foutu de m'expliquer comment on peut justifier que les femmes ne puissent pas accéder à la prêtrise dans l'Eglise catholique."

    Au nom de la tradition. Après, vu que je ne suis ni catholique ni pratiquant, je ne suis pas sûr d'avoir droit de citer dans ce débat. ;)

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  2. Oui mais la tradition, c'est quand même quelque chose d'assez flou... qui remonte à une époque et à une société patriarcale qui n'existe plus aujourd'hui.

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  3. Oui mais quand même. Voyons les choses autrement : est-ce si grave que ça pour qui que ce soit que les femmes soient exclues de la prêtrise ? Je ne le crois pas. A partir de là, pourquoi vouloir changer ce qui a été pendant des siècles ? L'Eglise catholique est encore, à mon sens, une institution respectable parce qu'elle sait résister aux donneurs d'ordre post-modernes qui exigent que le prochain pape soit une femme noire homosexuelle sur certains points de principe (avec certains desquels je peux pourtant être en désaccord d'un point de vue personnel). Ce serait pour l'Eglise renoncer à ce qu'elle est, et donc creuser sa propre tombe. Au même titre qu'accepter le mariage homosexuel ou des prêtres, l'avortement ou l'amour libre. Bien sûr ça ne serait pas grave, ça n'aurait aucune influence sur quoi que ce soit si ce n'est à rendre le catholicisme plus présentable dans les médias, mais ça ferait perdre à l'Eglise ce qu'elle.

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  4. La tradition a parfois évolué, même sur d'autres points (tels que la liturgie) qui peuvent paraître bcp plus fondamentaux.
    Pour ma part, j'attribuerai cette frilosité à un résidu de contre-réforme = vouloir se démarquer des protestants. Ou peut-être que le sacerdoce des femmes est trop souvent lié dans l'esprit des gens (plus ou moins consciemment et peut-être à tort) avec la question du mariage des prêtres. Hypothèse : les gens n'imaginent peut-être pas qu'une femme puisse être prêtre parce qu'elle elle doit avant tout être mariée ou cloîtrée ?

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  5. Il faut accorder aux femmes le droit de faire les mêmes bêtises que les hommes. Être prêtre en fait partie. d:-)

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  6. > Anthony,

    De fait, comme je le dis dans l'article, ça ne m'empêche pas de dormir. Je suis bien plus étonnée par la virulence des "anti" qu'acharnée à la revendication de la prêtrise pour les femmes.
    Bon, je ne suis pas tout à fait neutre sur la question : je pense comme Raph qu'il s'agit surtout d'une vieille crispation sur le thème "comment se démarquer des protestants", un peu comme le mariage des prêtres (sujet qui pour le coup me laisse parfaitement indifférente). Et je crois que laisser les femmes accéder à la prêtrise ne changerait rien à ce qui fait l'Eglise.
    En outre, il y a une différence entre la question de l'ordination des femmes (qui n'oblige et ne tue personne) et l'acceptation de l'avortement sans conditions.

    > Raph,

    Tout à fait d'accord.


    > Christophe,

    :)

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  7. Il me semble qu'à l'origine, pour les Chrétiens comme auparavant pour les Juifs, le sacerdoce féminin est un des signes les plus forts des abominations païennes. Il n'y a qu'à relire l'Ancien Testament.

    Ensuite, le mariage des prêtres dans l'église d'Occident a été compris comme une incitation à certains péchés: nicolaïsme et simonie principalement. Sur ce point Rome a trouvé et trouve des accommodements lorsque cela est nécessaire: prêtres de rite oriental rattachés à Rome en Tchécoslovaquie sous le communisme par exemple.

    Enfin, en matière de place des femmes, le nombre de saintes abbesses et reines du Moyen-Age canonisées témoigne d'une vision pas si patriarcale. Il est assez amusant de constater que la première docteur en philosophie d'Allemagne est une sainte qui suit un certain nombre d'autres dont la valeur de l'enseignement théologique est reconnue.

    Je ne crois pas qu'il s'agisse pour l'Eglise catholique de se démarquer du protestantisme, mais plutôt de ne pas suivre une mode et de ne pas ajouter un facteur supplémentaire de division interne.

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  8. Je pourrai amorcer une argumentation sur loi naturelle, rôle de l'homme et de la femme, mais je ne sais pas pourquoi, je crois que ça ne passerait pas... :)

    Je crois que l'argumentation principale, c'est tout simplement que le Christ n'a pas choisi de femmes apôtres dans les 12, que s'il l'avait souhaité, ça serait passé sans trop de problèmes (vu à quel point il a fichu le boxon, croire qu'il aurait été arrêté par la conception patriarcale de la société, c'est quand même se mettre le doigt dans l’œil) et qu'il aurait pu choisir en premier lieu sa Mère, dont on ne pourra pas dire qu'il n'était pas proche et Marie Madeleine. Mais bizarrement, il ne l'a pas fait, et l'Eglise se tient à ce modèle. Tu peux dire que la tradition c'est assez flou, ok. Mais les évangiles sont là et disent tous la même chose. A moins que tu ne prétendes que tous les évangiles ont été réécrits. Mais là, tous les mystiques/voyants/saints disent également la même chose, et n'ont pas paru scandalisés par ça.
    Tu remarqueras aussi que ça n'a jamais empêché l'Eglise de canoniser des femmes, et que celles-ci ont bien souvent joué des rôles considérables dans l'histoire de l'Eglise.

    Question subsidiaire : pourquoi le Christ rachète-t-il le monde en mourant sur la Croix ? Parce que la réparation provenant du péché originel étant infinie, du fait qu'elle avait été causée à Dieu, seul quelqu'un à la fois homme et Dieu pouvait représenter l'humanité, et en même temps, sur le plan de la divinité, réparer le tort fait à Dieu. Sachant qu'il aurait pu réparer tout ça de 150 000 autres manières. Il a juste choisi l'une des plus humiliantes, il y a donc probablement un message derrière.

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  9. Naïf, Polydamas,

    merci pour vos réponses.

    En fait, quand je parlais de tradition et d'influence de la société patriarcale, je pensais plutôt à ce qui se passait au moment où le christianisme devient "ce qu'il est", c'est à dire à partir du IIIe-IVe siècles.

    Je ne suis effectivement pas très convaincue par les histoires d'ordre naturel et je crois beaucoup plus à la force d'un ordre social qui perdure encore aujourd'hui. Bon, mon propos n'est pas de dire "mettez des femmes prêtres ou je me casse" (qui serait aussi idiot que le propos cité ci-dessus, "si y'a des femmes prêtres je me casse") mais de souligner combien la crispation est grande sur le sujet.

    et merci pour le cours de rattrapage en théologie ;)

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  10. C'est un sujet que je n'ose jamais abordé tellement je le trouve fermé ! J'ai un curé un peu obtus pour qui "les enfants, ça ne m'intéresse pas, les vieux ça m'enquiquine" et qui trouve qu'il y a toujours trop de femmes dans ses pattes... du coup les équipes paroissiales, de prépa au baptème et cie ont démissionnées en masse (85% de femmes, hein)... bref, un jour qu'il me disait que ça devenait compliqué de mettre des prêtres dans chaque paroisse car moins de vocations, tout ça... et que j'ai soufflé qu'il était idiot de se priver des éventuelles vocations de la moitié de l'humanité... il m'a dit "une femme ne peut pas être prêtre" (quel argument !) ce à quoi j'ai répondu : j'ignorais qu'il fallait un pénis pour tenir l'hostie
    et je suis partie.

    non mais merde quoi !

    ceci dit je n'ai aucune vocation, personnellement ;)
    à moins qu'on accepte les femmes ET les personnes mariées ! :D
    ouh ! le double tabou !!!!

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  11. Vous n’êtes pas toute seule à vous poser la question : voici un passage d’un ouvrage que j’aime beaucoup : « Le Seigneur » (1945), du théologien Romano Guardini.
    « Grâce à l’accoutumance, nous trouvons tout naturel que Jésus n’a guère vécu que trente ans. Nous ne le connaissons que comme celui qui est mort après une courte activité, comme le Crucifié. Mais qu’il en soit advenu ainsi n’est nullement naturel. Il est vrai que lui-même a dit qu’il « avait dû souffrir tout cela pour entrer dans sa gloire » (Luc 24, 26), mais cette nécessité était celle de l’amour et de l’amour de Dieu. Il n’y avait pas d’autre nécessité ; c’était au contraire une énormité, une horreur incommensurable, que cette carrière, pleine de toutes les possibilités divines, ait été brisée en si peu de temps !
    […]
    Si le peuple l’avait accueilli… s’il avait pu croître en sagesse, en âge et en grâce » jusqu’à la quarantième, la soixantième, la quatre-vingtième année, jusqu’à l’extrême vieillesse, quelle splendeur humaine et divine en aurait résulté ! Jésus à l’âge d’Abraham, de Moïse ! Assurément, la pensée chrétienne se sent mise en garde par le mystère de la prédestination divine et arrête son vol. Elle peut aller aussi loin qu’il faut pour sentir combien était abyssal l’amour qui a inspiré et accepté pareil sacrifice ».

    Et pas du tout d’accord avec la « question subsidiaire » de Polydamas qui énonce là la « théologie de la satisfaction » que nous a léguée saint Anselme : une horreur ! Voir le « Minuit chrétien » qui en est un produit dérivé :
    « […] l’homme Dieu descendit jusqu’à nous,
    Pour effacer la tache originelle
    Et de son père arrêter le courroux ».
    !!!!!!
    Geneviève

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  12. @ Naïf : "Il me semble qu'à l'origine, (...) le sacerdoce féminin est un des signes les plus forts des abominations païennes. Il n'y a qu'à relire l'Ancien Testament." Oui, l'argument fort reste le tabou du sang, que la femme perd chaque mois or le sang versé renvoi à l'homicide. Par un bizarre lien, les femmes sont impures trop souvent pour s'approcher de l'autel.

    "Ensuite, le mariage des prêtres dans l'église d'Occident a été compris comme une incitation à certains péchés" (juste pour vous taquiner) donc si je vous suis, les femmes dans l'Église, c'est comme les femmes dans l'armée, le risque d'un joli bord***l ??! ;-)

    @Polydamas: moi, je propose que les hommes s'habillent comme les habitants de Judée au premier siècle et portent tous une barbe et des cheveux longs comme les Nazaréens. Et qu'ils se consacrent au métier de charpentier. C'est bien le métier attribué à Jésus, non? Et on abandonne les voitures pour les ânes, comme ça en plus les écologistes seront contents. Plus de robinets dans les maisons mais des fontaines où les femmes vont puiser l'eau.

    "vu à quel point il a fichu le boxon, croire qu'il aurait été arrêté par la conception patriarcale de la société, c'est quand même se mettre le doigt dans l’œil" l'argument est plus que léger. Quand on repense aux discussions pour savoir si les hommes chrétiens devaient être circoncis ou non, c'est oublier un peu l'importance du modèle judaïque dans l'église primitive...

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  13. > "je n'ai jamais, jamais rencontré quelqu'un qui soit foutu de m'expliquer comment on peut justifier que les femmes ne puissent pas accéder à la prêtrise dans l'Eglise catholique."

    Moi si, et il se trouve que c'était un prêtre (et un des moins tradis, et de loin, que je connaisse). ^^'

    Lors de l'eucharistie, le prêtre revit mystiquement, "prend sur lui" en quelque sorte, le sacrifice du Christ sur la croix. Or le rôle, ou la "nature", des femmes selon l'Église est à l'opposé de cette logique de sacrifice: elles ne sont pas destinées au "retranchement" d'une partie d'elles-mêmes, mais au contraire au don "surnuméraire" - elles donnent la vie.

    Voilà, à partir de là chacun est libre d'en penser ce qu'il veut, d'étiqueter ça comme il veut, "anti-féministe" ou "féministe" à sa façon, formidalbe ou rétrograde, ou que sais-je, mais c'est en tout cas la théorie officielle de la chose.

    À titre personnel, je serais tenté d'ajouter qu'il y a DÉJÀ des femmes prêtres dans l'Église... Par le baptême, tous les chrétiens ne sont-ils pas appelés à devenir "prêtre, prophète et roi"?... Mais on va encore me taxer de plaisantin.

    Le mariage des prêtres est une question de DISCIPLINE, sur laquelle la position de l'Église a varié au cours de l'Histoire, et peut très bien encore revarier. L'absence de prêtres femmes est une question de DOGME et les chances que cela change sont donc tout à fait infimes. L'argument proposé par "Naïf" concernant les problèmes de nicolaïsme et de simonie ne tient donc pas. D'ailleurs, si de tels problèmes se sont posés, c'est bien qu'il existait des prêtres mariés... Des prêtres femmes, ça n'existait pas plus avant que maintenant... et donc ça ne rentrait pas en ligne de compte dans ces problèmes-là.

    On peut aussi ajouter que dans les diverses églises "en communion de foi" avec l'Église catholique - donc placées sous son autorité, "reconnues" par elle, tout en conservant une relative autonomie -, on trouve des prêtres mariés (il fut un temps où j'avais pour amie la fille d'un prêtre assyro-chaldéen, ça faisait toujours son petit effet quand je le mentionnais), mais pas de prêtres femmes... En revanche il me semble qu'il y a des femmes diacres dans l'église gallicane non-schismatique.

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  14. "Lors de l'eucharistie, le prêtre revit mystiquement, "prend sur lui" en quelque sorte, le sacrifice du Christ sur la croix. Or le rôle, ou la "nature", des femmes selon l'Église est à l'opposé de cette logique de sacrifice: elles ne sont pas destinées au "retranchement" d'une partie d'elles-mêmes, mais au contraire au don "surnuméraire" - elles donnent la vie."

    Pourquoi est-ce que ça me fait penser à "Homme chasser mammouth, Femme garder grotte"???

    Bizarre, bizarre...

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  15. "Quand on repense aux discussions pour savoir si les hommes chrétiens devaient être circoncis ou non, c'est oublier un peu l'importance du modèle judaïque dans l'église primitive... "

    Et vous n'avez pas remarqué qu'il dépasse le modèle judaïque en l'accomplissant par le christianisme ? Si ça avait été dans ces projets, il aurait tout à fait pu le faire, je vous rappelle que c'est pour blasphème qu'il a été crucifié, donc, en fait, pour avoir fichu le bazar dans la loi juive. Les femmes, en plus ou en moins, ça n'aurait pas changé grand chose, au final, il aurait été aussi crucifié.


    "Pourquoi est-ce que ça me fait penser à "Homme chasser mammouth, Femme garder grotte"???"
    Parce que l'idée de loi naturelle ne doit certainement pas vous revenir.

    @ Anonyme :
    Bien sûr que le Christ ne se réduit pas à la dimension de "satisfaction" (il est par exemple le Premier Homme, le plus accompli en ce qu'il accomplit complètement la mission de l'humanité, à savoir l'union à Dieu). Mais c'est clairement l'un des rôles de son sacrifice. Et Artémise posait la question du rachat, je ne faisais que répondre à ça.

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  16. depuis mon enfance, à la maison le prêtre c'est maman.
    c'est elle qui dit que dieu sait tout et qui dit ce que dieu sait.
    c'est elle qui dit quel est le jugement de dieu et que c'est dieu qui a raison.
    c'est elle qui dit ce qu'il faut penser du monde, du pape, des autres prêtres, des autres gens, qui dit qu'il faut pas les juger parce que seul dieu peut juger et qu'elle sait qu'elle est le jugement de dieu sur tout ça.
    depuis mon enfance, maman c'est le prêtre qui rappelle tous les jours, y compris à propos de la lumière qu'elle oublie d'éteindre et qu'elle me dit avoir oublier, le jugement dernier de dieu.
    donc voilà hein
    moi, à cause de ça, depuis l'aube de ma vie, je sais que tout ça c'est les inventions de ma mère, toute puissante.
    même les autres prêtres ils n'ont qu'à bien se tiendir hein, même le pape faut pas qu'il déconne.
    elle juge aussi de ce que c'est qu'une femme, et pourquoi il faut surtout pas que les femmes soient prêtres.
    ben des fois je me dis que si les femmes faut qu'elles soient comme elle, ben j'préfère pas qu'elles soient aussi prêtre hein puisque un prêtre il faut qu'il soit comme man elle dit qu'il faut être.

    donc moi hein, de toute façon, je pense que dieu, c'est juste dans la tête de ma mère. mais malheureusement ça peut aussi être dans la tête d'autres gens et de femmes comme elle.
    ben je les évite avec beaucoup de prudence hein...

    alors maintenant, le débat de pourquoi des femmes pourraient pas être prêtres... ben moi je vois pas ça comme ça. dans la tribu de ma mère, j'en ai vu d'autres des femmes comme elle qui sont déjà prêtre plus juges que les autres.
    donc en fait, ça les calmerait peut-être un peu qu'on leur accorde l'institutionnalisation de leur jugement.
    j'sais pas hein.
    institutionnaliser ça...
    j'ai un doute là hein...

    mais je suis sûr d'un truc, c'est que j'arrive pas à comprendre ce que c'est qu'un prêtre en fait, à quoi ça sert pour les gens qui ont besoin de ça.

    donc dans leur débat, parce que c'est pas vraiment le mien, ben moi je pense qu'il faudrait qu'ils m'expliquent ce une c'est qu'un prêtre ou une prêtresse.
    pour le moment, j'ai l'impression que c'est comme les hommes ou femmes politiques... donc pas un truc très honorable.
    mais j'pense pas avoir compris hein de toute façon.

    pour ce qui est de faire du bien dans le monde, c'est à dire de soigner le monde, donc autrui, y'a des tas de gens sans titre institutionnel qui font du bien autour d'eux.

    ils sont pas prêtres ou politiques, ou même médecin ou infermier ou médecine ou infirmière. non.

    ils ont juste le sens de donner du soin au monde

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  17. @ La Souris,
    Oui, l'argument du sang et de la pureté rituelle est très fort. Surtout il provient de la conception judaïque du sacerdoce. Néanmoins, je me reconnais insuffisamment éclairé pour voir à quel point cet aspect de la pureté rituelle se maintient dans la conception chrétienne du sacerdoce, la plupart des autres règles liées à la pureté ayant par ailleurs été abolies.

    Au sujet du mariage des prêtres je ne m'approprie pas forcément l'argument que je cite comme ayant été celui de l'Eglise romaine lors de plusieurs vagues de réformes.

    Pour être clair, voici mon avis à moi sur la question en France aujourd'hui :
    1. Matériellement et moralement cela poserait des difficultés graves. La femme du prêtre pourrait-elle être banquière? Le couple du prêtre sera-t-il assez solide pour tenir au cours de déménagements réguliers?
    2. Le mariage des prêtres ou la prêtrise des hommes mariés favoriserait-elle les vocations?
    La comparaison avec les églises protestantes rend la chose douteuse.

    Conclusion : l'Eglise a sûrement raison de ne pas s'emballer sur cette question de discipline qui risque de lui poser plutôt des problèmes.

    Dans d'autres sociétés la question peut être complètement différente, et lorsque cela est nécessaire, l'Eglise catholique sait trouver les arrangements nécessaires.

    Enfin, il me semble que l'Eglise n'a jamais été contre les femmes en son sein.

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  18. @Naïf:
    1. Se pose-t-on toutes ces questions pour les épouses de pasteurs?
    En outre ma soeur est épouse d'officier militaire, elle déménage tous les deux ans. Elle sait ce qu'elle a choisi. À Paris les curés sont en poste 6 ans, plus longtemps en province à ma connaissance
    2. Pour ce qui est du mariage des prêtres, cela rendrait *peut-être* le discours de certains prêtres sur le mariage moins abstrait. Je me souviens des regrets d'une de mes belles-soeurs quand je lui relatais la préparation que nous proposait le diacre marié qui nous suivait. Elle aurait aimé avec une telle préparation, qui n'est possible qu'avec un diacre ou avoir un prêtre particulièrement exceptionnel.
    Le mariage des prêtres ou l'ordination d'hommes mariés n'est qu'un aspect du problème (ou du besoin de réforme) de l'Église d'aujourd'hui.

    @Polydamas: si je me réfère à Hobbes, un ensemble de contraintes qui sont commandées par la raison pour assurer à l'homme sa bonne conservation. S'il énonce une liste de lois naturelles dans Le Léviathan, Hobbes résume ces lois à plusieurs reprises dans l'adage : "Ne fais pas à autrui ce que tu penses déraisonnable qu'autrui te fasse". Les premières de ces lois naturelles commandées par la raison sont la recherche de la paix, l'élaboration d'un contrat social par lequel chacun renonce à des droits, en vue d'établir la paix, le respect de la justice, c'est-à-dire des conventions.
    Pour en conclure "Homme aller chasser mammouth, femme garder grotte" il faut être sacrément fort...

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  19. "je vous rappelle que c'est pour blasphème qu'il a été crucifié"
    Oui, mais le blasphème consistait en ceci : "Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire, si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui dit : Tu l'as dit ; en outre, je vous le dis, désormais vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, en disant : Il a blasphémé ! qu'avons-nous encore besoin de témoins ?"
    Pas sur la question du sabbat, de la circoncision, etc.
    Geneviève

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  20. Naïf, Polydamas et Léopold,

    Geneviève et la Souris vous ont admirablement répondu. J'y ajouterai seulement que pour les prêtres qui souhaiteraient se marier (tous n'en ont certainement pas l'envie, comme tout le monde), une épouse pourrait être d'un sacré intérêt : soutien moral, tout d'abord. Avoir quelqu'un à qui parler lorsque ça ne va pas, ce n'est pas rien. Si cela pouvait éviter à certains de devenir dépressifs...

    Soutien matériel ensuite par un deuxième salaire quand c'est possible, cela éviterait les prêtres vivant dans une quasi-misère quand ils n'ont pas de famille pour les entretenir.

    Je confirme qu'ayant des amies femmes de gendarmes, d'ingénieurs et d'officiers, elles savent ce pour quoi elles signent : s'expatrier au Pakistan pour construire des routes, partir pour la Guyane, voir son mari partir pendant plusieurs mois à Djibouti... Alors franchement, à côté, être femme de prêtre, ça devrait être gérable.

    Et même si ce n'est pas un argument solide, je pense que l'expérience de la conjugalité permettrait à certains d'avoir un discours un peu moins éthéré sur le couple. Lors de notre préparation au mariage nous avions un prêtre très bien (une vocation relativement tardive... je crois sincèrement que cela jouait largement dans sa vision très pratique des choses) mais pas mal de mes amis ont été légèrement consternés en voyant qu'ils étaient reçus/formés par un prêtre qui, entré très jeune au séminaire, tendance "intello", n'avait qu'une vision extrêmement idéaliste du couple.
    Le problème c'est qu'un discours idéaliste sur le couple, ça n'a très vite plus aucun intérêt.

    Bon, je m'arrête là :)

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  21. Réponse à votre question : De la femme et du sacerdoce de Jean Borella.

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