jeudi 5 juillet 2012

Habitude.



Incipe, parue puer, risu cognoscere matrem
– Matri longa decem tulerunt fastidia menses.
 


Est-ce qu'on s'habitue un jour à avoir des enfants ?  Est-ce qu'on s'habitue à la joie de voir un petit visage se plisser, s'élargir, pour appeler, pour sourire, pour rire... montrer tout simplement qu'il a besoin de nous, compte sur nous et nous offre en retour une affection joyeuse.

Trois minutes avant d'accoucher, je crois bien que je n'avais pas encore bien percuté l'idée. Ensuite, il a fallu des jours et des jours pour  que j'arrête de me répéter que non, celui-là, c'est pas comme mes neveux, faut pas le rendre à ses parents à la fin du week-end, on peut le garder.

On se lève la nuit pour le nourrir, pour le rassurer - on se rend même compte qu'en pratique, on se réveille une demi-seconde avant même qu'il ne se mette à pleurer. On répond à son appel, le matin, quand il pleure de faim ou se marre tout seul dans son lit en regardant les petits animaux de son mobile musical. On l'habille, le déshabille, le baigne. Parfois il hurle de rage, parfois il pleure de douleur et c'est la panique à bord (qu'on essaie de ne pas trop montrer) ou de contrariété et nous, on apprend aussi à développer une capacité à ne pas trop être dérangé quand on voudrait bien prendre un repas tranquille qui durerait plus de cinq minutes, merci bien. On le change, et ce n'est pas toujours ragoûtant, surtout que le petit sacripant a une certaine tendance à bousifier alors qu'on est en train de prendre son café après un bon repas. 

Mais bon. On apprend ces mille petits trucs à faire. On prend le pli.

Mais à chaque sourire, c'est toujours le même coup au coeur, la même surprise, comme si c'était un cadeau purement gratuit, parfaitement inattendu et merveilleusement choisi.



4 commentaires:

  1. Ce billet m'a illico mis la larme à l'oeil, et je n'en ai même pas honte!
    Et non, on ne s'habitue pas, même avec des pré-pré-ados crispants... Il suffit d'un sourire, d'un câlin, d'un petit mot doux pour fondre totalement et oublier toutes les petites contrariétés.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. A Melalala : sans parler des post-ados ! Bref même quand ton bébé a un jour les cheveux blancs, ça reste ton bébé.
    On arrête pas d'être fascinées et en plus on a du mal à ne pas rester coincées à la phase bébé de son enfant. C'est un tel miracle !
    Oui, je me reconnais aussi très bien dans ce billet.

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  4. C'est tout joli cet article. J'espère qu'on ne s'habitue pas et qu'on soit émerveillé à chaque fois !

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