dimanche 4 septembre 2011

Le respect, la charité et les trous du cul.



En juin, j'ai fait quelque chose que je n'avais jamais fait de ma vie. Cela peut vous paraître dérisoire, mais voilà : j'ai quitté avant la fin une messe "familiale", celle du baptême de ma dernière cousine âgée d'environ deux ans.

Parce que c'était ça ou je me mettais à coller des baffes à une bonne partie de l'assistance, ce qui vous en conviendrez n'est pas une solution.

Tout a commencé le dimanche matin quand nous nous sommes rendus compte que sur l'ensemble de la famille seuls mes parents, mes soeurs (et mon beauf', l'Epoux n'ayant lui-même pu venir) et mes neveux, assistions à la messe précédant le baptême. Même les parents de la petite future baptisée n'ont pas daigné se magner les fesses pour être à l'heure, sous le fallacieux prétexte expliqué la veille au soir que "à la fin de la messe, on doit venir présenter les enfants à l'assemblée, et il faut passer par la sacristie". J'ai eu le malheur de faire remarquer que ma mère, marraine de la petite, serait tout à fait capable d'assister à la messe, de sortir de l'église, faire le tour et repasser par la sacristie en l'espace de douze secondes, et que donc les autres seraient capables de faire de même, je n'ai récolté que des regards noirs.

Je passe aussi sur les commentaires entendus la veille au soir, à base de "ahlala, le prêtre de d'habitude est bien mais pour le baptême on nous a imposé le vieux qui a Parkinson, bon il est gentil mais c'est relou quoi".

La messe donc. Les cousins se pointent les uns après les autres, s'installent en discutant au fond de l'église. Mais au moins, ils sont là. La famille de l'autre petit baptisé en même temps, du reste, s'abstient ne serait-ce que de rentrer, des fois que ça leur donne des maladies.

Pompon de la pomponette, le baptême. La famille de l'autre petit baptisé ne sait apparemment pas ce qu'elle fait là. Ils débarquent à cinquante dans la petite église de campagne, hurlent des grands bonjours alors que le prêtre essaie désespérément de faire comprendre que bon, euh, ça a commencé là. Personne ne se taira vraiment pendant la cérémonie, du reste. On chante du Yannick Noah - seul moment où nous ne sommes pas les huit clampins susnommés seuls à chanter. Le père du petit baptisé (Ewann, bien sûr - sa petite soeur s'appelle Tess et ce n'est pas un diminutif, c'est bien son prénom) fait rire sa famille en faisant des "YESSSSS" à chaque fois que le pauvre prêtre finit une phrase, se moque de ses tremblements parkinsoniens, fait semblant de chanter en faisant des grimaces.
Je n'ai même pas vraiment compris à quel moment on avait mis de l'eau baptismale sur les petits, tellement c'était le bordel dans l'église. J'en étais à faire des "chut" comme dans une classe de CE2... même mes neveux, 8 et 4 ans, étaient choqués devant le manque de respect total de l'assemblée.

J'ai tenu jusqu'au baptême et je me suis tirée avant la fin. C'était ça ou latter sa gueule au grand connard de père du petit baptisé. Ou fondre en larmes. Ou les deux.

Personne n'a rien vu, de toute façon on n'était plus à ça près. D'autres étaient déjà sortis et leur seule réaction en me voyant sortir en tremblant de rage, c'était "toi aussi tu viens faire une pause clope ? Ah non c'est vrai tu ne fumes pas".


Pourquoi maintenant est-ce que je vous raconte ça ? Non pas, comme on pourra le croire, pour me foutre de la gueule des non-cathos, de ceux qui ne vont pas à l'église, qui ne sont pas super au fait des usages religieux. Mais parce que le grand connard de père de l'autre petit baptisé s'est permis de lire un texte au début de la cérémonie, sur le respect et les valeurs religieuses. Très bien, en soi, pourquoi pas, après tout.
Mais que ce grand connard (y'a pas d'autres mots, désolée) s'est surtout allègrement permis de se foutre de la gueule des catholiques présents, y compris d'un prêtre âgé, malade et handicapé. Et qu'en sortant il s'est aussi permis de faire une sortie sur "ah mais moi, hein, c'était pour la forme, ce baptême, parce que les cathos, ils sont pas tolérants, ils se la pètent...".

Mais il croyait quoi, ce trou du cul ? Qu'il était tolérant, lui ? Qu'il était respectueux ?


Le soir, ma mère - catholique charitable, qui essaie de trouver toujours au moins un peu de bon dans tout - se réjouit de ce baptême... Moi, j'ai surtout eu l'impression que le baptême, on ne l'a pas trop vu, que les gens étaient surtout là pour le gueuleton qui allait suivre. Bien entendu, parmi l'avalanche de cadeaux réglementaires, il n'y a eu aucun cadeau à consonance religieuse fût-elle minime...


Je veux bien que l'Eglise soit critiquable. Je veux bien que les catholiques ne soient pas parfaits, loin de là. Bien entendu.

Ce que je veux, moi, c'est qu'on respecte. Même quand on n'adhère pas, on doit toujours voir avant tout qu'il s'agit, en face, d'êtres humains, avec des croyances, un esprit, une foi (ou pas de foi). Qu'on ne vienne pas à l'église comme des consommateurs. Qu'on arrête de se foutre de la gueule des gens.
J'essaie non pas d'être tolérante (qui l'est, en vérité ?). J'essaie juste d'être charitable. Bien évidemment je ne suis pas allée cracher mon dégoût à la face de tous ceux qui se sont ouvertement foutus de ce qui se passait ce jour-là dans cette église. J'aurais dû, peut-être. Parce que si le Christ nous a dit de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, il n'a pas dit qu'on était obligés de se laisser prendre pour des cons.




30 commentaires:

  1. Peut-être que l'église devrait imposer une sorte de formation aux parents du candidat au baptême ? Que le prêtre, ou une autre personne dédiée, donne une explication aux gens avant de rentrer dans l'église sur ce qu'il convient de faire et ne pas faire ?

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  2. > Cristophe,

    C'est déjà comme ça que ça se passe, les prêtres passent pas mal de temps avec les familles, leur expliquent que sans exiger de pointer à la messe tous les dimanches on peut attendre d'eux une certaine attitude... malheureusement on ne contrôle pas toujours la troupe qui débarque le jour J, et de toute façon beaucoup de gens voient les sacrements comme un truc qui "s'achète"... pareil pour les mariages...
    Encore une fois je ne veux pas dénigrer les gens qui iraient à la messe seulement pour leur mariage et la communion du cousin, seulement une attitude de "grand n'importe quoi" (et je fous le bordel à la messe, et je parle comme si j'étais au bistrot, et je me fous de la gueule du mec qui lit le texte de la Bible...) qui est un vrai irrespect, bête et méchant.

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  3. Ma méconnaissance des us et coutumes des catholiques français me rend sans doute naïf, mais puisqu'il s'en fout autant de l'Eglise, pourquoi est-ce que le père d'Erwan fait baptiser son gamin ?

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  4. > Anthony :

    Origines portugaises (une bonne partie de la famille parlait portugais) : inconcevable de ne pas baptiser, de même qu'il est inconcevable de ne pas se marier à l'Eglise, même quand on n'y croit pas.

    Ewann, sans R. Avoir un prénom qui existe, ça fait très mauvais genre, enfin !

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  5. A lire votre récit de cette pénible cérémonie, on en vient à regretter les prêtres à la Don Camillo.

    http://www.youtube.com/watch?v=nEUM-kKaAL8

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  6. Je suis d'accord avec Anthony, cette cérémonie n'avait pas lieu d'être, tradition portugaise ou non.
    De la part du père, ce n'était même pas de la neutralité, mais bien de l'hostilité à ce qu'elle ait lieu dès le départ. Son avis n'a pas été considéré, ce qui est à l’origine de ce qui a suivi. A son tort, il aurait dû faire blocage aussi.


    Ewann, sans R. Avoir un prénom qui existe, ça fait très mauvais genre, enfin !

    Ewann est un prénom d'origine celtique qui existe.

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  7. C'est fou, ça! Même sans être croyant, on est normalement capable de savoir comment se comporter dans une église, au beau milieu d'une cérémonie. Quant aux moqueries sur le dos du prêtre, elles m'ont fait mal au coeur.
    C'est ça qui m'énerve aussi dans certaines familles (dont ma belle-famille) : jamais on ne met les pieds à la messe, on est les premiers à se plaindre que telle cérémonie de mariage ou de baptême était trop longue, on ne sait pas à quoi correspond la Pentecôte (c'est moi qui ne suis pas baptisée et n'ai jamais fait de caté qui ai dû leur expliquer), mais faut faire baptiser le gosse parce que c'est comme ça et faut se marier à l'église sinon c'est pas un vrai mariage.
    Très chouette titre, au fait!

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  8. Hmmm, Tess... Ewann... comme McGregor ?
    C'est un nom écossais ! (enfin, avec un seul N). Tes portugais étaient en fait écossais, donc calvinistes ou presbytériens au fond de l'âme, donc prêts à se moquer de la messe catholique !

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  9. Oui, je vous comprends tout à fait et suis bien d'accord avec vous, et pourtant je ne suis pas croyante. C'est une question de correction, et si on se rend dans un lieu de culte, qui plus est durant un service religieux, la moindre des choses est de se tenir correctement, s'y rendre n'étant pas une obligation.
    N'ayant reçu aucune éducation religieuse, je n'ai qu'une idée très approximative du fonctionnement des offices religieux, et je dois pouvoir compter sur les doigts des mains les fois où je m'y suis rendue dans ma vie: un enterrement (hélas), quelques mariages, baptêmes et communions (c'est plus gai), pour faire plaisir à ceux qui m'y avait invitée. C'est aussi une question de politesse. Des gens qui savaient que je n'étais ni pratiquante ni croyante, mais puisque ma présence leur faisait plaisir, je ne vois pas pourquoi j'aurais refusé. Ils avaient seulement envie pour la circonstance de voir réunis toute leur famille, amis et connaissances. Ce n'est pas compliqué de suivre le mouvement, de se taire quand l'officiant doit parler, de se lever et de s'asseoir quand c'est le moment de le faire.
    Mais mal se tenir ainsi délibérément, c'est vraiment moche.
    Floréale

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  10. > Naif :

    Ah, Don Camillo ! tout un monde !


    > Penthésilée,

    Je suis bien d'accord avec vous. Mais ce qui était drôle dans tout ça, c'est que ces gens avaient l'air d'être "contents", c'est-à-dire qu'ils faisaient les clowns, ils rigolaient, ils parlaient (à voix haute) du gueuleton qu'ils allaient se mettre juste après... Ce n'était pas de l'hostilité, plus du je m'en foutisme total... je suis persuadée que ça ne leur est même pas venu à l'idée, qu'ils étaient lamentables et pitoyables dans leur comportement.
    J'ai déjà assisté à des cérémonies où l'une des familles était clairement hostile - un mariage où l'époux non croyant au départ avait été "converti" par son épouse. Eh bien on sentait clairement le "bloc" que faisait sa famille furieuse de ce mariage à l'Eglise.
    Là, on sentait juste... le gros bordel...

    et pardon pour Ewann, je n'y pensais plus. Je n'aime pas trop les prénoms celtiques non plus cela dit, mais ça c'est un goût personnel alors ça ne regarde que moi :)


    > M* ,

    Ah oui, c'est assez affligeant... Là en l'occurence quand j'ai raconté ça à mon mari qui n'est pas croyant, il était outré et m'a dit que s'il avait été là il ne se serait pas gêné pour aller dire ses quatre vérités au grand crétin.

    Et oui, moi aussi, ce qui m'a le plus peinée, c'était les moqueries de ces gens. Parce qu'à la limite, que les gens aient du mal à se tenir, c'est pas si grave. Mais les vacheries, franchement...c'est assez ignoble.


    > Mariette,

    Je t'assure que vu le nom et le teint, c'étaient pas des Ecossais ! ou alors il y a eu une invasion portugaise en Ecosse il y a longtemps :)

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  11. > Floréale,

    Merci de le dire, ça soulage de voir qu'il y a encore des gens bien élevés !

    Mon mari qui a été baptisé, a fait sa communion, etc, n'est pas croyant et n'est pas non plus super calé en culture religieuse, mais au moins, il sait se tenir, il a été bien élevé.

    Sûrement une question de génération, je ne sais pas, mon mari est encore jeune.

    Les parents du petit baptisé étaient relativement jeunes, et apparemment ça leur paraissant inconcevable de se tenir tranquilles puisqu'ils s'ennuyaient... Mes cousins cathos d'origine mais plus du tout pratiquants, c'était pareil : entre 20 et 30 ans, "j'vais pas m'faire chier", "on s'fait chier viens on va prendre une clope", et vas-y que je discute à voix haute, vas-y que je rigole tout haut... on n'en était pas au niveau de l'autre famille, mais j'ai eu aussi honte pour certains de mes cousins...

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  12. "mettre le bazar", la moquerie, le mépris en général peut tout simplement être la forme que prend cette hostilité. Personnellement, c'est ainsi que je le comprends du moins.

    A titre de comparaison, quand j'ai fait avec ma compagne une cérémonie de fiançailles sous les auspices d'Aphrodite, tout c'est bien passé malgré tous les aspects "étranges" que cela pouvait représenter pour la plupart des gens présents. Il y avait des personnes de diverses religions et même des athées "forcenés", mais tout c'est très bien passé. Personne n'était forcé d'y assister, ceux qui voulaient pouvaient partir d'avance au pot prévu après.

    J'ai même assisté à une bénédiction de couple (pas un mariage) par un curé à des mais gays après leur pacs. Initialement, il y avait une certaine méfiance de la part de l'ensemble des invités homos, mais le curé a su mettre tout le monde en confiance et ça s'est très bien passé, chacun restant à sa place ou étant sorti de l'église avant que ça commence.
    Pourtant païenne helléniste, hostile à l'ECR pour nombre de ses prises de positions, j'y ai assisté pour mes amis sans troubler quoi que ce soit (enfin pas trop, en bonne gaffeuse chronique, je ne m'attendais pas à ce que l'acoustique d'où je m'étais mise fasse si bien entendre mon petit Makaria à la fin de la bénédiction, mais ça a fait sourire le curé).

    Dans le cas que tu décries, des gens étaient "forcés", à commencer par les parents. On ne peux pas demander aux parents de ne pas être présents, il était donc prévisible que ça ne se passe pas bien et que le respect n'y soit pas.
    En tournant la chose autrement, finalement même toi n'était pas vraiment à cette cérémonie, te focalisant sur les "âneries" qui se déroulaient en parallèle.
    A final, cette cérémonie en plus du fait qu'elle n'aurait pas dû avoir lieu s'est retrouvée être un non-sens du point de vue strictement religieux.

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  13. > Penthésilée,

    Je suis tout à fait d'accord avec toi. J'ai parcouru ton blog avec attention et j'ai lu en particulier ce que tu racontes sur votre cérémonie de fiançailles. J'ai aussi noté que tu dis à un moment avoir "fait le ménage" parmi ton entourage il y a plusieurs années... c'est sûr que ça aide !

    Comme je le disais, effectivement, je n'ai pas eu l'impression d'assister à un baptême et tu as raison de dire que "je n'y étais pas". Bien entendu, vu que j'étais consternée et aussi furieuse du bordel que c'était... franchement, être furieuse le jour d'un baptême, est-ce ça que je voulais ? Bien sûr que non.

    J'ai déjà été invitée à des cérémonies juives, à des baptêmes républicains, à des "cérémonies laïques" de mariage (où après la mairie, on lit des textes, on se "recueille", etc). Je ne me suis jamais permis de mal me comporter même quand je n'approuve pas spécifiquement ce qui se passe : franchement, le baptême républicain, ce n'est pas ma tasse de thé, et les espèces de cérémonies laïques pour les mariages, je trouve ça un peu ridicule pour le côté "on veut pas se marier à l'église mais comment faire, on n'a plus le côté solennel, rho ben zut alors".
    NEANMOINS quand on est invité, la courtoisie la plus élémentaire consiste à être là pour faire plaisir aux gens, et de se tenir tranquille. J'ai le souvenir d'un mariage juif orthodoxe interminable, il ne me serait tout de même pas venu à l'idée de me tirer avant la fin, ni de me mettre à papoter avec mon voisin.

    Ce qui me choque de plus en plus, aujourd'hui, ce n'est pas que ouh lala rien ne va plus les gens divorcent et les femmes prennent la pilule. C'est plutôt le "grand n'importe quoi" général, qui fait qu'on voit dans le RER des nanas mettre la main au paquet de leur mec devant tout le monde, des gens foutre le bordel dans une église sans même se rendre compte de ce qu'ils font, des élèves insulter leurs profs...
    Tout cela, malgré des apparences très différentes, participant du même argument imparable : "J'AI LE DROIT". Le droit qui justifie tout, bien entendu...

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  14. Ah que je vous plains... Hier, j'etais à la messe dominicale dans un village quelque part dans une région passablement déchristianisée, voire decatholicisee depuis plusieurs siècles. Il y avait un baptême à la fin de la messe (d'ailleurs, j'ai jamais compris cette idée de faire arriver les baptisés et leur famille après la communion, mais bon bref...). Après la messe, j'aime à me recueillir : j'ai tant reçu ! Ben là, c'a été dur. Parce qu'en fait de baptême, c'était une jolie foire. Eh, les gens : dans une église, on se tient. De même qu'à la mosquée ou dans un temple hindou on enlève ses pompes, de même, dans l'eglise où, pour les cathos, Dieu est présent au tabernacle, on se tient bien.
    Edel

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  15. > Edel,

    L'idée est de "présenter" les futurs baptisés à la communauté, je trouve ça plutôt sympathique... mais comme je vous plains à mon tour d'avoir dû vous farcir cette foire...

    Cela dit à propos des temples hindous et des mosquées : il paraît que dans les pays musulmans les touristes occidentaux se comportent de plus en plus comme des sagouins lors de visites de mosquées, font du bruit, se foutent ouvertement de la gueule des croyants qui s'y réunissent, "oublient" d'enlever leurs pompes... j'ai entendu un guide touristique le dire, ça m'a passablement choquée. Mais ce n'est pas très étonnant, quand on sait comment les gens se comportent dans une église alors qu'ils en sont théoriquement culturellement plus proches...

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  16. Fichtre ! C'est quand même bien malheureux, des choses pareilles. J'ai moi-même vu des messes un peu folklo, comme tout le monde, notamment pour un mariage où ni l'époux ni l'épouse n'étaient vraiment croyants, mais rien d'aussi affreux que ce que vous décrivez.

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  17. Je ne ferait pas le parallèle (surtout que bordelaise, j'ai rarement l'occasion d'aller à paris et prendre le RER...).

    J'y vois deux phénomènes séparés, bien que le cas de l'article puisse tomber sur une synchro des deux.

    Je ne nie pas que certains comportements sont déplacés et que le respect aux personnes laisse parfois à désirer. Des personnages publics censés même représenter leur nation ne font d'ailleurs pas exception...
    Mais là, l'hostilité des parents a qui on impose cette cérémonie me parait bien être le catalyseur.

    Une anecdote cependant par rapport au respect des pratiques dans les autres religions:
    Quand j'étais au lycée, tous ceux de ma tranche de classe avions été invités à visiter une mosquée.
    Ca a coincé quand on nous a dit aux filles qu'on devait mettre un voile... Nous avons été nombreuses à considérer que c'était une atteinte à notre dignité de femmes.
    Ca avait beau être un simple shayla pour la forme, il n'empêche que notre argument était juste. On a eu une certaine solidarité de la part des garçons car au final, moins de la moitié des effectifs prévus a visité la fameuse mosquée et le reste est directement rentré au lycée, donnant lieu à un débat très animé avec la direction.
    L'expérience n'a jamais été retentée.

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  18. J'ai comme la plupart d'entre vous observé -sans m'en inquiéter- ce type d'attitude.
    Il est en effet sympathique de demander aux parents de présenter leur rejeton à l'assemblée et le texte lu par le parrain (ou père ?) semble correct quoique certainement inspiré !
    J'observe tout de même que l'amour que vous portez à votre beauf (le Gros Con, etc.) n'est pas grandiose ! Mais je vous comprends, il est des fois où "frapper dans le lard" est plus tentant que "tendre l'autre joue".
    Au fait, avez-vous participé au repas avec le Gros Con ?

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  19. > René de Sévérac,

    Tiens, c'est amusant votre pseudo, le baptême dont je parle ayant eu lieu du côté de Séverac le Château...
    Oui maintenant les curés proposent même aux parrains de dire quelques mots sur le thème "pourquoi j'ai accepté d'être parrain", c'est plutôt une bonne idée, ça implique de faire un peu réfléchir les gens : le parrain, c'est pas juste celui qui offre la gourmette en or...

    ah non non non, vous n'avez pas compris, le Gros Naze, c'est le père de l'autre enfant baptisé en même temps que ma cousine, il n'est pas du tout de ma famille... donc je n'ai pas eu l'heur de manger avec lui après la cérémonie (et heureusement....)
    mon beauf', c'est le mari de ma soeur aînée et il est adorable !

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  20. Ça ne m'étonne pas mais ça m'attriste toujours. Les messes de première communion ressemblent de plus en plus à ça, même quand ça concerne des établissements qui se veulent catholiques. Quant aux mariages, j'ai assisté il y a peu à un mariage où les mariés n'étaient pas très croyants mais ils étaient aussi choqués que nous par l'inconduite de l'assistance.
    Même les prêtres les plus fervents sont désemparés et ne savent parfois plus comment faire taire les récalcitrants, sauf à les expédier dehors eux-mêmes.

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  21. > Marie,

    C'est bien simple, en mai-juin, au moment de la série communions-professions de foi, je vais à la messe le samedi soir, car le dimanche c'est le gros bordel, car il faut compter la présence de l'ensemble des familles souvent pas croyantes. Je ne dis pas qu'il faut interdire leur présence, je dis juste que leur manque de respect de ce qui se passe est tellement flagrant que ça me met trop mal à l'aise pour rester calme.

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  22. Pardon pour la lecture rapide.
    Vous posez une question fondamentale que ma lecture inattentive avait masqué : le problème du baptême "collectif" mais notez bien que le Gros Naze aurait pu être le mari de votre soeur !

    Concernant Sévérac, j'ai abandonné la messe dominicale en été pour la messe du mercredi à ND de Lorette !
    C'est plus facile de remplir une chapelle de 40 places.

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  23. > René,

    pas de problème, mais je ne comprends pas du tout où vous avez pu être induit en confusion sur l'identité du "gros naze" !

    Le baptême collectif, pourquoi pas ? En soi, ça ne me dérange pas plus que ça, et dans certaines paroisses rurales (c'était le cas ici) on n'a de toute façon pas trop le choix vu le nombre de prêtres...
    Après bien sûr, faut pas que ça tourne à l'industriel...

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  24. Mes deux filles ont baptisées et pourtant je ne suis pas un catholique fervent.

    Aucun tapage car je n'étais obligé d'y assister et gros naze aurait pu faire de même.

    Les priver de repas les ingrats, là ils auraient plus réceptifs peut être!

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  25. Le mien, de cousin, a organisé à la naissance de chacun de ses enfants une cérémonie républicaine (à la mairie) - avec "parrain" et "marraine" laïcs.

    Les parents ne sont pas croyants et considèrent que ç'aurait été un manque de respect pour ceux qui le sont d'utiliser l'église comme un "joli décor" de cérémonie. En revanche, ils souhaitaient que la fête pour la naissance des petits ne soit pas seulement un moment privé de boustifaille familiale.

    La première fois, j'étais sceptique - et finalement, c'était loin d'être dépourvu de sens.

    La mairie a mis au point une sorte de "formule" plutôt digne : l'officier d'état civil rappelle les droits et devoirs des parents (sur le modèle des mariages, en citant les obligations du code civil), puis il lit un texte sur les valeurs qui fondent la république française, et les droits et devoirs des citoyens (je n'ai pas vérifié, mais sans doute inspiré de la constitution et/ou déclaration universelle des droits de l'homme). A aucun moment ça n'a singé une cérémonie de baptême.

    Ni le décorum, ni la transcendance de la cérémonie religieuse (forcément), mais parents, famille, et amis avons pris, pendant vingt minutes, le temps de réfléchir à nos responsabilités collectives face au nouveau petit d'homme - et par extension face aux gamins nouvellement mis en circulation dans notre société. Et rien n'empêchait ceux qui le souhaitaient de prier discrètement.

    On a fait une super fête après.

    J'étais malgré tout un peu triste qu'il n'y ait pas eu baptême, mais, en vous lisant, j'apprécie d'autant plus la cohérence et l'honnêteté de la démarche de ces cousins. C'est quand même assez sinistre que le premier événement organisé pour un enfant voit son sens complètement nié par le comportement des parents...

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  26. Patrick:

    «Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme» (Lc 6,22).

    «Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez!» (Lc 6,25).

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  27. J'ai assisté une fois à un mariage avec cérémonie "athée" organisée par les époux après la mairie, c'était profond et plein de sens, beaucoup plus que s'ils étaient passés par l'église "parce que ça se fait".

    Pour ce qui est de la messe anticipée du samedi soir, hélas, il n'y en a pas sur ma paroisse, tout est le dimanche matin.

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  28. Artemise,
    ce qui compte au fond c'est bien que les petits aient ete baptisés.
    Maintenant, si vous voulez que les non-catholiques respectent les eglises et les ceremonies, peut-etre faudrait-il que les catholiques se respectent eux-memes. Cette ceremonie n'est que le resultat d'une longue désacralisation et renonciation des catholiques eux-memes quant à leurs valeurs.

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  29. "Baptême" républicain ...
    A quand l'élection de Dieu au suffrage universel bordel !
    On va pas se laisser emmerder par la transcendance, par le sens profond et intemporel du Baptême. On veut bien des cérémonies, mais hein…, oh ! C’est nous qu’on décide le sens.
    On est LIBRE de transformer une pièce de haute antiquité en lampe de chevet.

    Majeur

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  30. C'est absolument terrible ce que vous racontez là parce que vous montrez finalement que le baptême n'a plus de signification bien identifiable, que toute la petite propagande qui fut orchestrée envers les catholiques a marché pleins tubes. Je fais partie de l'équipe d'accompagnants de ma paroisse pour les baptêmes depuis très peu. Hier soir, j'étais avec un groupe de parents. C'était un bon soir finalement parce qu'il n'y avait pas d'allergiques, mais que de tiédeur, que de précaution, que de répugnance à dire le mot "Dieu", à parler du Christ. On en est aux "valeurs" chrétiennes, à tout ce qui est extérieur à soi...

    Oui, cela met en rogne, autant que cela attriste.

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