Depuis quelques mois maintenant, nous avons un téléviseur relié à la prise télé - parce que pendant un an et demi, il n'était pas branché, en fait. Voilà que mon abonnement à Télérama est rentabilisé. C'est merveilleux : de temps à autres, il nous prend ainsi la douce folie de regarder le film du dimanche soir.
Et puis, de temps à autres, en attendant que l'Epoux rentre de sa dure journée, il m'arrive d'allumer la bestiole, pour voir. J'ai donc découvert avec horreur cette chose qu'on appelle la télé-réalité, à base de trucs plus répugnants les uns que les autres : jeunes abrutis qu'on fait se reproduire dans un appartement-bocal (Secret Story), jeunes et moins jeunes abrutis passant leurs vacances sur une île tropicale à chasser le varan de Komodo au lieu de buller sur la plage (Koh-Lanta), campagnards caricaturaux désireux de se trouver une compagne à leur niveau, jeunes à gueule plastifiée désireux de supplanter dans l'art de la vocalise Brel et la Callas réunis - en confondant vibrato et tendance à imiter le veau nouveau-né (oeil vide compris).
La plupart reposant sur l'idée que dans tous les cas, le public semble crever d'envie de voir se reproduire les "candidats" sous l'oeil des caméras.
Forcément, mon temps de visionnage de ces choses télévisuelles doit se compter en minutes et sur mes doigts de pied et de la main droite. Parce que c'est non seulement putassier à souhait, mais aussi chiant à mourir - alors que le film du dimanche soir, en général, y'a au moins Schwartzenegger ou Stallone, ce qui vaut tout de même davantage le détour. Donc, si je déclare ex cathedra que tout cela me fait hautement penser à de la daube avariée, on pourra tout à fait m'objecter que c'est parce que je n'ai pas compris le concept, ou un truc du genre.
Je veux bien.
Ce qui me gène davantage, c'est l'espèce de discours que l'on entend un peu partout chez les "gens bien" qui reconnaissent volontiers s'attarder devant ce type d'émissions, mais "parce que c'est trop drôle, tu vois", ou "parce qu'avec (X, Y, Z) on se fout trop de leur gueule, tu vois", ou "parce que je suis pas dupe, hein, tu vois, je regarde pas ça comme les gros beaufs, mais au quinzième degré, tu vois".
Non, je ne vois pas. Je ne vois pas la différence entre regarder cela comme un spectateur lambda et un spectateur intello : ça revient au même, les deux s'avilissent en traînant devant ce programme. Et même l'intello plus que le beauf, parce qu'il chie doublement sur ses confrères humains : la première fois en se foutant de la trogne des pauvres imbéciles castés par la télé pour leur propre imbécillité, la seconde fois en insultant les pauvres types et nanas qui, eux, n'ont pas l'heur d'être aussi élevés qu'eux, les intellos. Et qu'entre regarder ce genre de trucs au premier degré, et le regarder au quinzième, je ne vois pas bien la différence de résultat.
Mais enfin, on se rassure comme on peut sur sa propre valeur.
Et puis, de temps à autres, en attendant que l'Epoux rentre de sa dure journée, il m'arrive d'allumer la bestiole, pour voir. J'ai donc découvert avec horreur cette chose qu'on appelle la télé-réalité, à base de trucs plus répugnants les uns que les autres : jeunes abrutis qu'on fait se reproduire dans un appartement-bocal (Secret Story), jeunes et moins jeunes abrutis passant leurs vacances sur une île tropicale à chasser le varan de Komodo au lieu de buller sur la plage (Koh-Lanta), campagnards caricaturaux désireux de se trouver une compagne à leur niveau, jeunes à gueule plastifiée désireux de supplanter dans l'art de la vocalise Brel et la Callas réunis - en confondant vibrato et tendance à imiter le veau nouveau-né (oeil vide compris).
La plupart reposant sur l'idée que dans tous les cas, le public semble crever d'envie de voir se reproduire les "candidats" sous l'oeil des caméras.
Forcément, mon temps de visionnage de ces choses télévisuelles doit se compter en minutes et sur mes doigts de pied et de la main droite. Parce que c'est non seulement putassier à souhait, mais aussi chiant à mourir - alors que le film du dimanche soir, en général, y'a au moins Schwartzenegger ou Stallone, ce qui vaut tout de même davantage le détour. Donc, si je déclare ex cathedra que tout cela me fait hautement penser à de la daube avariée, on pourra tout à fait m'objecter que c'est parce que je n'ai pas compris le concept, ou un truc du genre.
Je veux bien.
Ce qui me gène davantage, c'est l'espèce de discours que l'on entend un peu partout chez les "gens bien" qui reconnaissent volontiers s'attarder devant ce type d'émissions, mais "parce que c'est trop drôle, tu vois", ou "parce qu'avec (X, Y, Z) on se fout trop de leur gueule, tu vois", ou "parce que je suis pas dupe, hein, tu vois, je regarde pas ça comme les gros beaufs, mais au quinzième degré, tu vois".
Non, je ne vois pas. Je ne vois pas la différence entre regarder cela comme un spectateur lambda et un spectateur intello : ça revient au même, les deux s'avilissent en traînant devant ce programme. Et même l'intello plus que le beauf, parce qu'il chie doublement sur ses confrères humains : la première fois en se foutant de la trogne des pauvres imbéciles castés par la télé pour leur propre imbécillité, la seconde fois en insultant les pauvres types et nanas qui, eux, n'ont pas l'heur d'être aussi élevés qu'eux, les intellos. Et qu'entre regarder ce genre de trucs au premier degré, et le regarder au quinzième, je ne vois pas bien la différence de résultat.
Mais enfin, on se rassure comme on peut sur sa propre valeur.
Je ne regarde pas Scret Story ou ce genre de trucs d'abord parce que c'est ennuyeux comme la pluie, ensuite parce que je n'arrive même pas à me moquer de leur bêtise tellement ça me met mal à l'aise pour eux. (Bon par contre je regarde parfois Un Dîner presque parfait, alors...)
RépondreSupprimerJ'ai été surprise de trouver autant de fans de "confessions intimes" et de "je veux épouser mon fils" parmi mes abonnements Twitter ; le plus souvent de la part de gens qui estiment que les 35% des Français qui regardent TF1 sont de gros beaufs de droite incultes
RépondreSupprimerAh, si tu mets l'Amour est dans le pré au niveau de Secret Story, là tu vas trop loin! Je proteste!
RépondreSupprimerOn peut aussi regarder les gens avec bienveillance, et les caricatures, c'est souvent en dessous de la réalité.
Il est impossible de critiquer ce genre de programme sans critiquer ceux qui les regardent (qu’ils soient déclarés beaufs ou intellos ne change rien si on doit se prouver son intelligence devant un tel miroir). Les étiquetés beaufs se moquent d’Arte en pensant que c’est le miroir des intellos, comme si un programme de télévision pouvait être le miroir d’une vie intellectuelle, car l’intello est chiant et n’a pas le sens commun. L’intello déclaré dont le temps de lecture hebdomadaire se rétrécit quelque peu (on se rabat sur les magazines, on surfe, on ouvre cinq préfaces en même temps), se venge en regardant des programmes pour beaufs, en se disant que le beauf ressemble vraiment à cette entreprise d’humiliation volontaire. Au final on a créé des doubles monstrueux qui empêchent toute rencontre réelle, bravo les artistes (en l’occurrence publicitaires, programmateurs, etc.).
RépondreSupprimer> M*
RépondreSupprimerBen oui, déjà, c'est chiant à mourir, ce genre d'émissions... Un dîner presque parfait, je n'ai jamais eu l'occasion de regarder en revanche. Est-ce que ça cause vraiment cuisine ?
> Athéna,
Oui, moi aussi, ça me surprend toujours de discuter avec des gens qui revendiquent leur haute culture mais ont une connaissance stupéfiante des dernières aventures des candidats de "Secret Story"...
> Elise,
Ben, justement, "L'Amour est dans le pré", ça fait partie des trucs qui me mettent le plus mal à l'aise. Je ne sais pas, le côté "agence matrimoniale pour handicapés sociaux" me déplaît profondément - j'ai quand même pas mal d'agriculteurs dans la famille de ma mère, même dans les Hautes-Alpes, ils arrivent à se caser tout seuls et n'ont pas l'air des gogols que j'ai pu voir l'autre fois... non, décidément, ça me gêne profondément.
> Memento Mouloud,
C'est tout à fait ça !
Ajoute à ça une apologie permanente de la violence, et tu as ratissé l'ensemble... Devant le constat effrayant qu'offre ce "divertissement" (mais se divertir de quoi bon sang ?), et face aux regards encore si innocents de nos petits, nous avons décidé de bazarder la télé. Fini les meurtres en série et autres "c'est quoi l'amour" déglingués ; ciao l'anxiogène de service ! Désormais, c'est programme choisis sur DVD.
RépondreSupprimerEt ben on s'en porte mieux.
L'intérêt de ce genre d'émission est l'observation in vivo de la putasserie illimitée de leur présentateur.
RépondreSupprimerAvant, Un Dîner presque parfait parlait pas mal de cuisine (et donnait faim). Maintenant c'est de plus en plus ennuyeux : les recettes ne sont presque plus expliquées, par contre les candidats passent leur temps à se critiquer ouvertement et méchamment : "c'est pas assez cuit!" "c'est super fade" "ah non les champignons je déteste ça, c'est dégueu, je ne goûte pas."
RépondreSupprimerJe regarde la Nouvelle Star et Masterchef sans aucune honte, ça me détend après une journée passée sur ma thèse ou sur des préoccupations plus profondes. Je suis peut-être une intello auto-proclamée qui s'ignore, mais j'estime avoir bien mérité, de temps à autre, des distractions légères. Et grâce à Masterchef, j'ai eu envie d'aller plus loin dans la cuisine que la quiche lorraine ou les pâtes à la crème et aux lardons.
RépondreSupprimerCe qui m'amuse beaucoup, c'est que lorsque nous parlons de notre choix de ne pas avoir de téléviseur, nos amis répondent : " mais il y a pourtant des choses formidables, Thalassa et tout ça..." . Et regardent ils? Non, pas le temps. Et en général, 10 minutes plus tard, la discussion arrivera sur le dernier abruti, ou supposé tel, entrevu dans le dernier produit de TF1 ou de M6, qui fait tant rire le bobo, qui devant tant de bêtise est conforté dans sa supériorité! Pitoyable!
RépondreSupprimerhttp://ledirloestdanslescalier.blogspot.com/
Maintenant, si vous mettez une petite boîte entre la prise télé et le téléviseur, vous pourrez voir des petits gars courir un peu, faire des petits tas, courir un peu plus loin et refaire des petits tas. Si si, sans blague, enfin, je dis ça je dis rien.
RépondreSupprimerCoach Berny